Le Bureau exécutif de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM) s’est réuni ce soir, mardi 13 juin 2017 au cours d’une séance houleuse au cours de laquelle, le président de la fédération a intenté un putsch en bonne et due forme contre la Commission de Discipline. Ainsi, la licence frauduleuse du jour de FC Nouadhibou, Cheikh El Weli Yacine, est passée d’une affaire litigieuse relevant de la Commission de Discipline et des tribunaux mauritaniens en une mascarade de vote à mains levées pour enterrer le dossier. Avec deux absentions et une opposition, celle du président du FC Tevragh-Zeine, Moussa Khaïry, le bureau fédéral a blanchi la malversation, pour le plus grand plaisir du président de la fédération qui a tenu à défendre avec bec et ongle, son club, le FC Nouadhibou. Il a été convenu qu’à défaut d’une pièce d’identité, d’un passeport en cours de validité ou d’une attestation délivrée par l’autorité compétente accompagnée d’un extrait de naissance, seuls documents pouvant ouvrir droit à une licence de football pour un Mauritanien, l’attestation délivrée par le commissaire de la Délégation de la PJ du Parquet pouvait en tenir lieu.
L’équipe de la Garde Nationale qui se trouve spoliée par ce coup de pirouette unique en son genre, pourrait ainsi attaquer le document en question. Le commissaire de police serait ainsi amené à expliquer dans quelle condition cette attestation a été délivrée et sur la base de quels documents et de quels témoignages.
Ce qui est sûr, l’histoire du football mauritanien retiendra que pour une fois, qu’une réserve portée contre un joueur a été tranchée hors du circuit normal. La Commission de Discipline, organe indépendant créé pour connaître ce genre d’affaire, a été ainsi contournée pour dissimuler une fraude en flagrance. Cette histoire pourrait ainsi servir de jurisprudence. Désormais, les réserves pourraient ne plus être du ressort de la Commission de Discipline mais de celui du Bureau Fédéral qui sera amené à voter pour OUI ou Non dans de pareils cas.
Ainsi, en sus de piétiner les textes fondateurs, le FC Nouadhibou et son puissant mentor, le président de la fédération, pourraient poursuivre leurs crimes en toute impunité, en se drapant du statut de multirécidiviste protégé. Car, ce n’est pas la première fois que le FC Nouadhibou s’en sort. Jamais une réserve portée contre cette équipe n’a porté, la plaçant ainsi au-dessus des lois de la Fédération mauritanienne de football.
Oui, les membres du bureau fédéral qui ne peuvent s’opposer au diktat du président de la fédération peuvent bien protéger leur poste et leurs subsides, mais la mémoire du foot mauritanien retiendra qu’à un moment de l’histoire, ils ont failli à leur devoir et bafoué les textes qu’ils ont eux-mêmes adoptés.
Cheikh Aïdara
source aidara.mondoblog.com