Aussi étonnant que cela puisse paraître, nombre de ceux-là qui sont proches du président Ould Abdel Aziz, ne sont pas contents de la situation du pays et le sont encore moins, de lui !
La vérité est qu’après le combat qu’ils ont mené pour la défense et la promotion du président Ould Abdel Aziz, ils ont, longtemps attendu, en vain, le retour de l’ascenseur. Pour d’autres, cet ascenseur est comme disparu, dévoré, comme l’ont été les édifices publics, les établissements scolaires... En fait, hormis quelques rares « chanceux » qui ont pu placer qui, un frère, qui un cousin, qui un neveu et qui d’autre le fils d’un ami ou le frère de la copine du petit frère de l’ancienne égérie, le gros de la troupe n’a bénéficié que de miettes, sinon de rien. C’est ce qui explique que la boîte de résonance -n’étant pas alimentée à la hauteur des espérances- est désormais muette. Elle ne "réagira" que quand la contrepartie est disponible en espèces ou en nature.
Aujourd’hui, tous les égards ont disparu : les voitures à "réformer", les terrains à "attribuer", les licences de pêche à "octroyer", les faux ordres de missions à l’étranger à "débloquer", les exonérations commerciales à "engager".
Tout porte à croire que le maître des lieux, ordonnateur exclusif du budget de la Nation et gérant principal de ses biens matériels et immobiliers, en a marre de voir les "doléances" défiler devant lui sans arrêt. Finalement, il a décidé de faire le dos rond, non sans avoir suivi un plan ! d’emblée, il a mis sur scène la notion de "rajeunir" la classe politique.
De sa manche ont jailli de nouvelles figures, plus jeunes, plus fougueuses et plus immatures qui seront encore utilisables à satiété. En bon stratège, le maître des lieux a jeté son dévolu sur des jeunes issus de féodalités tribales, de fils de budgétivores, de criminels coupables de crimes contre l’humanité, de spoliateurs invétérés de terres d’autrui, d’esclavagistes patentés et de chauvins aigris, qui avaient menacé de se révolter si leurs pères, et à défaut eux mêmes, n’étaient pas "réhabilités" dans les juteuses fonctions que procure l’Etat.
Faibles comme leurs géniteurs incapables de dignité, ils céderont à la tentation de l’argent facile. Tels pères tels fils. Et pour y arriver, ils se sont transformés, en groupuscules déchirés, éclatés et dressés les uns contre les autres, un bras séculaire du pouvoir.
Dans leur élan, pour le compte du régime, ils ont tiré sur tout ce qui bouge, réagissant quand le vent souffle, quand des gouttes d’eau tombent du ciel, ou si l’océan s’agite. Jamais ils ne se sont manifestés contre l’arbitraire, l’injustice, la torture, l’esclavage, le racisme, la mise en coupe de l’Etat, l’immixtion flagrante des officiers dans le jeu politique, l’injustice… Jamais, ils ne se sont montrés du côté du peuple, rabâchant comme des perroquets les mots d’ordre qu’on leur dictait moyennant la subvention clandestine et illégale, puisée des caisses noires, pour financer leurs caprices de petits.
Ces novices n’avaient qu’un seul programme : pousser les "vieux" de l’opposition à la retraite, oubliant que leurs pères à eux sont des immortels indicateurs, des indéboulonnables élus, des éternels chefs traditionnels et esclavagistes et politiciens ad vitam ! Ils ont surtout oublié que leurs propres pères ne savent pas à quel temps pourrait se conjuguer le verbe "retraiter" dans leur jargon, car ils sont présidents à vie de conseil d’administration, cadres à vie.
Laissés en rade par un président qui ne se soucie plus que de son sort et qui semble obnubilé par l’an 2019, ils sont venus aujourd’hui, s’ajouter à la masse des plaignants. Est-ce à dire que tout le monde est désormais ligué contre le président ? En tout cas, lui, il n’en a cure ! que les gens gesticulent, qu’ils crèvent... Ce qui l’ntéresse, c’est comment conserver son pouvoir après 2019 qui marque la fin de son second et constitutionnellement- dernier- meandat.