Depuis janvier dernier, la compagnie pétrolière British Petroleum (Bp) a commencé à travailler au Sénégal aux côtés du junior Kosmos pour l’exploitation des gisements de gaz découverts aux larges des eaux sénégalaises. Dans cet entretien, sa Directrice pour la Mauritanie et le Sénégal, Emma Delaney rassure. Sa compagnie s’engage à exploiter ces ressources en toute sécurité et de manière responsable d’un point de vue environnemental et social.
En avril dernier, vous avez annoncé que la première production de gaz au Sénégal est prévue pour 2021. Ce délai est-il toujours d’actualité ? Et où en êtes-vous avec les opérations?
C’est un immense honneur pour BP de développer notre activité au Sénégal et de contribuer à un avenir énergétique prometteur pour le pays. Le champ de gaz de Tortue, qui contient une quantité de gaz récupérable estimée à 15 billions de pieds cubes, est situé à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Ce champ contient des ressources en gaz considérables, d’une ampleur qui, selon nous, a le potentiel de transformer la région environnante de Tortue en un véritable bassin pétrolier et gazier de classe mondiale. Nous avons réalisé d’importantes études techniques pour développer ce champ en une installation de gaz naturel liquéfié flottante. Celle-ci permettra de fournir du gaz domestique au Sénégal, d’exporter du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux. Cela signifie un volume important de revenus et d’énergie domestique à partir de 2021, date actuellement prévue pour le démarrage de la première phase du projet. BP s’engage à exploiter ces ressources en toute sécurité et de manière responsable d’un point de vue environnemental et social. BP s’emploie également à développer les ressources humaines par le biais de l’investissement dans les entreprises, les communautés, les compétences et les capacités à l’échelle locale.
BP s’est engagé à aider le Sénégal à développer ses ressources de manière durable. Concrètement comment cela se traduira-t-il ?
Notre engagement est de mener nos activités dans le respect de l’éthique et d’encourager la création d’un environnement commercial propice pour que le Sénégal puisse profiter de ses ressources. Il est important que les citoyens, les sociétés privées telles que BP et le gouvernement collaborent pour assurer une bonne gestion des ressources pétrolières et gazières. C’est ce que nous avons fait par le passé avec nos pays partenaires à travers le monde. Une bonne activité passe par une bonne gouvernance surtout dans un secteur où nos opérations s’étalent sur le long terme, souvent sur plusieurs générations. En tant que membre fondateur de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (Itie), BP est prête à soutenir les efforts de gouvernance au Sénégal. La session sur le thème : « Gouvernance des ressources pétro-gazières : leçons du passé » en est un exemple. Nous avons réuni deux des plus grands experts dans le domaine des économies riches en ressources naturelles: Monsieur Paul Collier, professeur d’économie et de politiques publiques à l’Université d’Oxford et Monsieur Anthony Venables, professeur au Centre Oxford d’analyses des économies riches en ressources, connu également sous le nom d’Oxcarre. Ils sont rejoints par Spencer Dale, l’économiste en chef également renommé du groupe BP, dans le cadre de cet atelier destiné à permettre une meilleure compréhension de la théorie politique et économique autour de la gestion des ressources pétrolières et gazières.
Il semblerait que les gisements de gaz découverts au large du Sénégal sont de classe mondiale. Peut-on espérer d’autres découvertes ?
Ce bassin contient des ressources en gaz considérables, d’une ampleur qui, selon nous, a le potentiel de transformer la région environnante de Tortue en un véritable bassin pétrolier et gazier de classe mondiale. Avec notre partenaire Kosmos Energy, nous avons débuté un vaste programme d’exploration à l’intérieur du bassin. Nous planifions de forer 4 puits en 2017 ; le premier puits, Yakaar-1, ayant déjà été annoncé en mai 2017 comme étant une découverte de gaz majeure.
Avec l’exploitation de ces ressources, quel impact économique peut-on attendre pour le Sénégal ?
Le projet Tortue va générer, tout au long de son existence, d’importants revenus pour le Sénégal et la Mauritanie, en plus des emplois qui seront créés dans des domaines tels que la construction, la restauration, le transport, l’hébergement, etc. Nous espérons que les revenus du gaz soutiendront le développement et la diversification de l’économie sénégalaise. En outre, il y a des avantages tels que l’augmentation de l’approvisionnement en gaz domestique qui soutiendra l’approvisionnement en électricité. Cela représente une croissance significative du Pib à ajouter au bilan déjà impressionnant du Sénégal, avec des avantages associés. Nous avons été impressionnés par l’approche diversifiée du Plan Sénégal émergent qui identifie les secteurs de l’économie où le Sénégal peut créer au mieux des emplois et de la compétitivité. Nous espérons que les revenus du gaz soutiendront la mise en œuvre future de ce plan.
Le développement du pétrole et du gaz a nécessairement des impacts environnementaux. Quelle est la politique de BP dans ce domaine ?
Nous nous engageons à exploiter les ressources en hydrocarbures du Sénégal en toute sécurité et de manière responsable d’un point de vue environnemental et social. Dans le développement du projet Tortue, nous travaillons en étroite collaboration avec les communautés riveraines et parties prenantes pour comprendre et atténuer toute inquiétude ou impact lié à nos activités. Cela fait partie du processus rigoureux d’évaluation des impacts environnementaux et sociaux (Esia) que nous menons pour ce projet. BP s’engage à transformer, de manière positive, les régions avoisinant nos opérations.