Les marchands de sable exposent la ville de Nouakchott aux tsunamis

Le cordon dunaire du littoral est une citadelle qui protège la ville de Nouakchott contre une éventuelle montée des eaux. Or, malgré les nombreuses mises en gardes, les agressions contre le littoral se poursuivent.

Les défis environnementaux ne sont pas pris au sérieux par certains individus, qui croient plus au fatalisme ou encore à l’argent qu’ils tirent en vendant du sable pioché à la plage.
Déjà située en dessous du niveau de la mer, la ville de Nouakchott serait menacée par un éventuel tsunami, selon plusieurs études.

Les pouvoirs publics sont conscients du danger. Ils ont mis en place plusieurs actions pour restaurer le cordon dunaire qui s'amincit chaque année à cause de l’érosion mais également de pratiques néfastes. En effet, des charretiers et même des véhicules viennent enlever le sable de la plage pour l’utiliser dans le cadre de la construction.   

Mohamed, c’est un nom d’emprunt fait partie de ces charretiers qui vendent le sable et qui viennent piocher le sur la côte le précieux matériau.

Interrogé sur le danger d’une telle action sur l’environnement, Mohamed nous confie sans regret ni gène qu’il gagne sa vie en vendant le sable : « ma priorité est ailleurs, je me soucie peu des conséquences environnementales », nous a-t- il confié.

En revanche, pour Cheikh N’diaye, pêcheur à la plage de Nouakchott, il faut mettre en termes à toutes formes d’agressions contre le milieu marin.

Pour lui, chaque coup de pelle sur le cordon dunaire est un coup de trop qui expose la ville de Nouakchott face à une éventuelle montée des eaux.

L’expert en environnement du projet Waca, Diagana a identifié trois principaux défis auxquels est confronté le littoral mauritanien : « un premier lieu, celui de la restauration et de la préservation du littoral mauritanien, très affecté par l’érosion côtière et par l’activité humaine. Ensuite, le problème de l’urbanisation pour répondre aux problèmes de logement d’une population en permanente évolution. Une urbanisation qui doit être en harmonie avec les défis de préservation de l’environnement.

Et en troisième, nous sommes confrontés à un problème de définition d’un cadre juridique clair et à jour pour répondre aux objectifs de développement durable en Mauritanie ».

Prendre du sable à la plage est interdit par la loi. Cependant, en dépit de cette interdiction une activité clandestine est toujours vivace. Au-delà de la répression, il faut sensibiliser les populations sur les dangers d’un tel comportement pour l’environnement marin et pour la ville de Nouakchott serait menacée de disparition si rien n’est fait pour stopper cette hémorragie.

Adama Soumaré

 lauthentique.info