Au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 30 décembre au siège de IRA, les leaders de la coalition Biram Président 2024 ont officialisé la création de d’une nouvelle coalition dénommée Coalition anti-système. Ce nouveau rassemblement est constitué de partis politiques, d’associations, de mouvements et des organisations de la société civile ayant tous soutenu la candidature à la dernière présidentielle de Biram (juin 24). Pour rappel, le candidat Biram Dah Abeid, arrivé en 2e position continue de revendiquer la victoire avec près de 22% des suffrages. La coalition a épinglé la « fraude et la falsification des résultats » en faveur du candidat du pouvoir, Mohammed Cheikh El Ghazwani.
Le choix à l’unanimité du président Biram pour diriger la nouvelle coalition se justifie par « son engagement sans faille, son courage, son parcours de militant contre l’injustice, les sacrifices qu’il a consentis, et son souci constant pour préserver l’unité nationale et la coalition sociale », a expliqué le président des forces progressistes pour le changement (FPC), dans un mot introductif de la rencontre avec la presse.
Dans une longue déclaration rendue publique et distribuée à la presse, la coalition a dressé un sombre tableau de la gouvernance du président Ghazwani.
Pour la coalition, ce régime est marqué par la fraude massive des élections législatives de 2023, de la présidentielle de 2024, par la corruption, source de frustrations, de division, de l’injustice, le népotisme, le trafic d’influence. « Sous Ould Ghazwani le système ne fait que renforcer l’injustice et la discrimination en tout genre favorisant le racisme institutionnel et la corruption, au lieu de les combattre comme promis », lit-on dans la déclaration de la coalition avant de poursuivre : «Au lieu d’engager de véritables réformes, son gouvernement recycle des élites corrompues, les gabegistes, et amplifie l’anarchie dans les administrations publiques, où des pratiques d’épuration ethnique sont systématiquement menées ». Et la coalition d’enfoncer le clou : « il s’abstient de s’attaquer aux formes de discriminations les plus fréquentes, notamment l’esclavage, l’enrôlement des populations et le passif humanitaire ».
Et face à cette situation, « nous avons décidé de mettre sur pieds cette coalition pour confronter ce régime et opérer un changement radical et pacifique », ont indiqué les leaders de la coalition qui en appellent à la communauté internationale pour « créer les conditions d’émergence d’un Etat de droit, une Mauritanie réconciliée, égalitaire, moderne et développée et qui accepte pleinement sa diversité ».
Signalons que l’annonce de la création de la coalition antisystème intervient au lendemain de la décision du gouvernement d’adopter une nouvelle loi portant sur les conditions de mise en place des partis politiques. Une loi considérée par certains observateurs et leaders politique comme dirigée contre le RAG de Biram Dah Abeid et les FPC de Samba Thiam qui courent depuis des années derrière leur reconnaissance par les services du ministère de l’intérieur.
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