Dans le cadre du projet « Migration et Développement» (MIDRIM), le GRDR et l’Ong Alianza por la Solidaridad, ont organisé, du 03 au 04 Février 2018 à Nouakchott, une formation sur les droits de migrants et de travail avec l’appui technique de l’Association Mauritanienne ...
... des Droits de l’Homme (AMDH) et la CGTM (Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie). L’objectif de cette formation est de renforcer les capacités des responsables communautaires et de les outiller sur les droits des migrants et de travail. Une cinquantaine de participants issus de différentes communautés étrangères dont l’association des femmes migrantes, ont pris part à cette formation.
Cette formation, a indiqué Mohamed Moustapha Ould Bleyil, coordinateur national d’Alianza por la Solidaridad en Mauritanie, fait suite à une série de rencontres organisées au profit des communautés étrangères pour diagnostiquer leur situation et identifier leurs besoins en matière de connaissances de leurs droits. Il a fait le point sur la question de la migration en mettant l’accent sur le contexte national et international.
De son côté, David Brites, responsable du projet, a souligné que celui-ci a deux axes : un axe Co-développement qui concerne 4 communes en Mauritanie (Nouadhibou, Ryadh, Kaédi et Sélibaby), qui vise à valoriser le rôle des immigrés résidant en Mauritanie et ceux de la diaspora établis à l’étranger. Cet axe vise aussi, en Europe, à cartographier les organisations de la diaspora mauritanienne et à répertorier leurs compétences et leurs initiatives. Le deuxième axe du projet est l’axe Droits des migrants, dans lequel s'inscrit cet atelier de formation.
Pour sa part, Mr Amadou Mbow, Secrétaire Général de l’AMDH, a rappelé que la migration est une réalité mais traverse un contexte ultra-sécuritaire qui touche le continent africain et européen. Ces enjeux, a-t-il dit, impactent la liberté de circulation intra-africain notamment sur les routes de l’Europe via la Méditerranéenne. A travers ces routes, il y a beaucoup de violations des droits des personnes en migration. D’où l’intérêt d’outiller les migrants pour mieux connaitre leurs droits surtout qu’il y a amalgame entre migration et terrorisme à telle enseigne qu’il est soutenu que le phénomène est un problème et qu’il faut le résoudre sous l’approche sécuritaire. Mr Mbow a fait un survole du contexte migratoire intra-africain et mondial en mettant l’accent sur les incohérences des politiques mises en place par les Etats africains et ceux de l’Union Européenne.
Conventions internationales de protection des migrants
Lors de la première journée, les experts formateurs de l’AMDH et de la CGTM sont revenus largement sur les conventions internationales de protection des droits des migrants signées et ratifiées par la Mauritanie. Ainsi, après avoir donné des définitions de quelques concepts, Mr Daouda Sarr, professeur chef d’antenne AMDH à Rosso et Mr Djibril Ba, professeur chercheurs membre de la CGTM, experts formateurs du jour, ont passé au peigne fin les différentes conventions et notamment le problème du trafic et de la traite des personnes en migration. A cette occasion, ils ont mis l’accent sur les droits humains en déroulant une panoplie de conventions internationales y compris celle de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés et autres demandeurs d’asile mais aussi le système africain de protection des droits humains et tout son processus depuis 1986 jusqu’en 2008 avec le projet d’instauration d’une Cour africaine de justice et des droits de l’Homme. Il s’y ajoute l’approche Droit qui offre des solutions immédiates pour régler des questions fondamentales et de survie entre autres.
Les instruments nationaux de protection des droits des migrants
Au deuxième jour, les formateurs ont abordé les instruments nationaux de protection des droits des migrants. Ils ont à cette occasion fait un rappel des instruments et mécanismes juridiques prévus par la Mauritanie dans ce sens notamment la loi 64-169 sur l’entrée et le séjour des étrangers en Mauritanie et tant d’autres décrets d’application et lois nationales. Les libertés fondamentales et les droits des travailleurs migrants ont été largement expliqués aux participants qui ont eu l’opportunité de poser des questions qui les préoccupent concernant leur séjour et l’exercice de leurs métiers en Mauritanie.
Un débat a été ouvert à cette occasion. Les participants et leurs formateurs ont échangé sur la problématique du respect des conventions internationales ratifiées par la Mauritanie et des instruments nationaux de protection des droits des migrants.
Au cours de la formation, les participants ont exprimé le souhait de faire des suivis de formation pour mieux impacter le travail des Ong mais également créer un réseau de migrants afin de conjuguer leurs efforts pour inciter les pays à trouver des solutions au problème de la migration de façon générale. Des Ong travaillant dans la migration et les institutions spécialisées sont également interpellées pour accompagner les migrants dans leurs problèmes.