Jamais il n’a été constitué en Mauritanie une force opposante comme le G8. En terme de poids et de diversité, le groupe est composé du FNDU, Forum avec 11 partis politiques, des personnalités indépendantes, des centrales syndicales et des organisations de la la Société civile, dont les sept « acolytes (Les bassistes du Swab et d’El-Watan, Les ex-FLAM des FPC, le RFD qui rejette le FNDU, des conservateurs, les antiesclavagistes d'IRA, et l’UNAD) » perçu comme bête noire du pouvoir. Un G8 avec d’ailleurs des sensibilités politico-idéologiques contradictoires réunissant suprématistes arabo-berbères, défenseurs de la cause négro-africaine et militants antiesclavagistes pro Harratines (Esclaves et descendants d’esclaves ».
L’attitude du régime fédère l’opposition
Le G8 est né dans d’un contexte de boycott du référendum sur la Constitution, en août 2017. L’opposition mauritanienne a toujours eu tendance à se regrouper en dehors des échéances électorales. Cette fois, l’attitude du régime en était un coup d’accélérateur. En effet, le régime a fermé toutes les portes du dialogue. Même les FPC, qui avait été invités à l’ouverture des assises du Dialogue « national inclusif », seront exclus de la Commission de suivi. Un parti comme le Sawab va même quitter la coalition de l’opposition « dialoguiste ». Jamil Mansour du parti Tawassoul, une des figures de l’opposition, a usé de ses relations personnelles pour rapprocher les rivaux au sein d’un G8 hétéroclite.
« Les Harratins sont-ils arabes ou non ? »
Aujourd’hui, le G8 est au bord de l’implosion. Les FPC, Forces Progressistes du Changement, parti non reconnu par le pouvoir, a claqué la porte du G8. Cette formation, née des Forces de libération africaines de Mauritanie, accusant le groupe d’enterrer la plateforme pour imposer le changement de régime. En effet, des questions d’identité et de langue divisent : les Harratins sont-ils arabes ou non ? Quelle est langue à adopter ? Un autre départ est imminent c’est celui d’IRA, Initiative pour la Résurgence Abolitionniste, dont la volonté de présenter un candidat à la présidentielle s’oppose à l’idée d’une candidature unique de l’opposition qui serait choisie en dehors des rangs du G8, comme proposent certains. Et dans un contexte déjà tendu, les ambitions présidentielles quasi claires de Mohamed Ould Mouloud qui assure la Présidence en exercice du FNDU exacerbe les tensions dans le G8, surtout du côté des FPC. Enfin, fallait-il le rappeler, l’opposition part toujours en ordre dispersé aux élections. Cette fois, beaucoup osent croire au « miracle » : succéder à Ould Abdel Aziz en 2019.
source alakhbar.info