« Rien n’a été facile, derrière ce succès il y a une équipe de choc. Je n’ai pas mené ce combat tout seul. J’ai des alliés, des partenaires. nous sommes dans une dynamique engagée pour connecter la jeunesse mauritanienne à toute jeunesse africaine, et à la jeunesse du monde entier. » Kane Limam Monza, directeur de Assalamalekoum festival à Nouakchott, revient sur la 17e édition du festival, le rendez-vous de la jeunesse mauritanienne, qui se termine ce 21 juin 2024.
Afrik.com: Parlez -nous de l’innovation de cette édition d’Assalamalekoum festival…
Kane Limam MONZA : La première innovation est celle de l’intégration africaine en résonance avec le mandat de la présidence de l’Union Africaine de la Mauritanie. Le festival Assalamalekoum est porté sur la symbolique d’honorer un pays : cette année, l’Algérie. Il y a eu une action forte qui a été organisée à travers le soutien de différentes entreprises publiques et privées algériennes ainsi que de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI). L’Algérie est à l’honneur pour plusieurs raisons, pour des raisons historiques de souveraineté, de fraternité, d’histoire commune entre les peuples mauritanien et algérien. Cette année le partenariat algéro-mauritanien a beaucoup apporté au Festival et j’ai tenu à le saluer !
C’est également pour des raisons politiques d’influence régionale, sous régionale, continentale, parce que la culture est un vecteur pour le développement, c’est la clé de voûte de la relation et du plaidoyer culturel, diplomatique. C’est la porte de la solidarité, de la fraternité, en terme de collaboration artistique et technique. Nous sommes les relais d’une jeunesse africaine créative et consciente, attachée à la construction de notre avenir commun!
La programmation était éclectique avec des artistes de renom venus d’Algérie comme Dj Moulay, Djalil Palermo ainsi que la troupe mythique El Ferda de Bechar. C’est une innovation d’avoir un ensemble de musique traditionnel dans un festival de hip hop!
Afrik.com : Quel commentaire faites de l’ouverture du festival durant le concert au stade olympique?
Kane Limam MONZA : Il y a eu un discours fort du ministère de la Culture, de la jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, un discours de reconnaissance de la musique hip hop, de la mission de Assalamalekoum pour la cohésion sociale. Il était important de parler de cette reconnaissance. Il y a aussi eu un discours fort de S.E. l’Ambassadeur d’Algérie en Mauritanie qui a rappelé la nécessité de s’appuyer sur cette fraternité des peuples pour construire des ponts culturels et économiques, sachant qu’il y a aujourd’hui des travaux et chantiers dans ce sens. L’Algérie va financer différents grands
chantiers pour la Mauritanie, juste un exemple la route de Tindouf à Zouerate (800km).
Afrik: l’engouement du public est-il toujours au rendez vous?
Kane Limam MONZA : Je pense que dès sa 2ème édition Assalamalakoum a démontré qu’il n’y a qu’un seul rendez-vous de la jeunesse en Mauritanie, qui s’appelle précisément
Assalamalekoum festival. Ce festival est le seul événement aujourd’hui avec cette constance. C’est parce qu’il y a une appropriation de ces jeunes bénévoles qui veulent travailler sur Assalalamalekoum. Quand on voit toutes ces institutions qui appellent à travailler avec le festival, c’est une certaine appropriation, quelle soit professionnelle et citoyenne.
Les jeunes participent à la programmation du festival au niveau local et sous régional, c’est en fonction de la demande du public, sur les réseaux sociaux, que nous choisissons les artistes invités. Nous avons appris avec Assalamalekoum à écouter les aspirations, à archiver, à documenter avec ces données les appels à candidatures : le mode opératoire est démocratique. Nous faisons le Festival que le public appelle de ses voeux. C’est le secret d’un succès durable.
Afrik.com : Quels sont les artistes programmés cette année?
Kane Limam MONZA : Nous avons invité la nouvelle génération qui fait le buzz, Authentique à ne plus présenter, la révélation sénégalaise Bilou XIV, Buzz Shit, Mozbi, DJ Dhaker, entre autres dans la programmation. Par rapport à la féminisation du métier hip hop du pays, on a plus de 3000 rappeurs, moins d’une dizaine de femmes, dont la plupart sont passées à l’école Assalamalekoum. C’est une chose importante à développer, il faut ce cadre pour permettre aux femmes de prendre toute leur place dans le milieu artistique professionnel.
Afrik.com : quel partenariat avez vous avec la mairie de Tevragh Zeyna pour cette 17 édition?
Kane Limam MONZA : Nous avons un projet durable ensemble, avec la mairie de Tevragh Zeyna, ville créative, à travers l’action environnementale d’Assalamalekoum. Ce partenariat
permet à la mairie d’être connectée au monde ; il ya une prospective et perspective réelle de connecter par exemple des municipalités algériennes avec la commune de Tevragh Zeyna, à la suite de ce Festival qui a renforcé notre dimension panafricaine.
Afrik.com: la question du marketing territorial a été au coeur de votre discours, pourquoi?
Kane Limam MONZA : Le plus gros challenge c’est de divertir mais de doter les jeunes Mauritaniens d’outils, de plate-formes de connexion professionnelle et d’opportunités économiques. Nous voulons vendre la destination Tevragh Zeyna, celle de Nouakchott et de
République Islamique de Mauritanie à travers tous les domaines notamment la culture, l’agriculture, l’élevage, le commerce, pourquoi pas l’énergie renouvelable.
Afrik.com: Après Nouadhibou , l’année passée, c’est la ville de Maghama (de la région de Gorgol, dans le sud de la Mauritanie) où le festival se rend pour quelques jours, pourquoi ce choix?
Kane Limam MONZA : C’est une ville à forte potentialité au bord du fleuve (agriculture, énergie renouvelable et énergie verte). C’est un chantier en perspective.
Étant originaire de Maghama, pendant 17 ans la jeunesse de cette ville m’a réclamé la présence du festival comme d’autres jeunesses du pays. Je me devais de répondre favorablement! Nous sommes engagés dans un processus ambitieux pour que le Festival rayonne sur tout le territoire mauritanien. Nous déjà avons eu le tremplin national Assalamalekoum Découverte (qui a fait toutes les régions du pays).
La 2ème étape consistera à faire un festival itinérant qui tournerait toute l’année (avec chaque mois une région). Là nous sommes sur la phase 2 de la projection d’Assalamalekoum… L’idée est d’arriver à cet objectif idéal : transformer Assalamalekoum en un festival itinérant 12 mois sur 12 (un mois une région) avec une condition : que l’organisation locale s’approprie l’événement. C’est aux points focaux du Festival installés dans les 12 régions d’agir et nous, nous apporterons les moyens pour que ce soir un succès.
Afrik.com quelles difficultés avez -vous rencontrées pour cette 17ème édition?
Kane Limam MONZA: Rien n’a été facile, derrière ce succès il y a une équipe de choc. Je n’ai pas mené ce combat tout seul. J’ai des alliés, des partenaires. Les autorités mauritaniennes, malgré le fait qu’elles ne nous ont pas financés (je parle du ministère de la culture), nous ont apporté des facilités administratives pour l’organisation. La mairie de Tevragh Zeyna nous a permis d’avoir le stade olympique pour le grand concert d’ouverture et ce fut un moment magnifique. On ne s’arrête pas là, c’est le 1er pont, nous sommes dans une dynamique ininterrompue pour connecter la jeunesse mauritanienne à toute jeunesse africaine, et à la jeunesse du monde entier. Cette dynamique ne peut pas s’interrompre !
Propos recueillis par Awa Seydou Traoré
Afrik.com
Afrik.com: Parlez -nous de l’innovation de cette édition d’Assalamalekoum festival…
Kane Limam MONZA : La première innovation est celle de l’intégration africaine en résonance avec le mandat de la présidence de l’Union Africaine de la Mauritanie. Le festival Assalamalekoum est porté sur la symbolique d’honorer un pays : cette année, l’Algérie. Il y a eu une action forte qui a été organisée à travers le soutien de différentes entreprises publiques et privées algériennes ainsi que de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI). L’Algérie est à l’honneur pour plusieurs raisons, pour des raisons historiques de souveraineté, de fraternité, d’histoire commune entre les peuples mauritanien et algérien. Cette année le partenariat algéro-mauritanien a beaucoup apporté au Festival et j’ai tenu à le saluer !
C’est également pour des raisons politiques d’influence régionale, sous régionale, continentale, parce que la culture est un vecteur pour le développement, c’est la clé de voûte de la relation et du plaidoyer culturel, diplomatique. C’est la porte de la solidarité, de la fraternité, en terme de collaboration artistique et technique. Nous sommes les relais d’une jeunesse africaine créative et consciente, attachée à la construction de notre avenir commun!
La programmation était éclectique avec des artistes de renom venus d’Algérie comme Dj Moulay, Djalil Palermo ainsi que la troupe mythique El Ferda de Bechar. C’est une innovation d’avoir un ensemble de musique traditionnel dans un festival de hip hop!
Afrik.com : Quel commentaire faites de l’ouverture du festival durant le concert au stade olympique?
Kane Limam MONZA : Il y a eu un discours fort du ministère de la Culture, de la jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, un discours de reconnaissance de la musique hip hop, de la mission de Assalamalekoum pour la cohésion sociale. Il était important de parler de cette reconnaissance. Il y a aussi eu un discours fort de S.E. l’Ambassadeur d’Algérie en Mauritanie qui a rappelé la nécessité de s’appuyer sur cette fraternité des peuples pour construire des ponts culturels et économiques, sachant qu’il y a aujourd’hui des travaux et chantiers dans ce sens. L’Algérie va financer différents grands
chantiers pour la Mauritanie, juste un exemple la route de Tindouf à Zouerate (800km).
Afrik: l’engouement du public est-il toujours au rendez vous?
Kane Limam MONZA : Je pense que dès sa 2ème édition Assalamalakoum a démontré qu’il n’y a qu’un seul rendez-vous de la jeunesse en Mauritanie, qui s’appelle précisément
Assalamalekoum festival. Ce festival est le seul événement aujourd’hui avec cette constance. C’est parce qu’il y a une appropriation de ces jeunes bénévoles qui veulent travailler sur Assalalamalekoum. Quand on voit toutes ces institutions qui appellent à travailler avec le festival, c’est une certaine appropriation, quelle soit professionnelle et citoyenne.
Les jeunes participent à la programmation du festival au niveau local et sous régional, c’est en fonction de la demande du public, sur les réseaux sociaux, que nous choisissons les artistes invités. Nous avons appris avec Assalamalekoum à écouter les aspirations, à archiver, à documenter avec ces données les appels à candidatures : le mode opératoire est démocratique. Nous faisons le Festival que le public appelle de ses voeux. C’est le secret d’un succès durable.
Afrik.com : Quels sont les artistes programmés cette année?
Kane Limam MONZA : Nous avons invité la nouvelle génération qui fait le buzz, Authentique à ne plus présenter, la révélation sénégalaise Bilou XIV, Buzz Shit, Mozbi, DJ Dhaker, entre autres dans la programmation. Par rapport à la féminisation du métier hip hop du pays, on a plus de 3000 rappeurs, moins d’une dizaine de femmes, dont la plupart sont passées à l’école Assalamalekoum. C’est une chose importante à développer, il faut ce cadre pour permettre aux femmes de prendre toute leur place dans le milieu artistique professionnel.
Afrik.com : quel partenariat avez vous avec la mairie de Tevragh Zeyna pour cette 17 édition?
Kane Limam MONZA : Nous avons un projet durable ensemble, avec la mairie de Tevragh Zeyna, ville créative, à travers l’action environnementale d’Assalamalekoum. Ce partenariat
permet à la mairie d’être connectée au monde ; il ya une prospective et perspective réelle de connecter par exemple des municipalités algériennes avec la commune de Tevragh Zeyna, à la suite de ce Festival qui a renforcé notre dimension panafricaine.
Afrik.com: la question du marketing territorial a été au coeur de votre discours, pourquoi?
Kane Limam MONZA : Le plus gros challenge c’est de divertir mais de doter les jeunes Mauritaniens d’outils, de plate-formes de connexion professionnelle et d’opportunités économiques. Nous voulons vendre la destination Tevragh Zeyna, celle de Nouakchott et de
République Islamique de Mauritanie à travers tous les domaines notamment la culture, l’agriculture, l’élevage, le commerce, pourquoi pas l’énergie renouvelable.
Afrik.com: Après Nouadhibou , l’année passée, c’est la ville de Maghama (de la région de Gorgol, dans le sud de la Mauritanie) où le festival se rend pour quelques jours, pourquoi ce choix?
Kane Limam MONZA : C’est une ville à forte potentialité au bord du fleuve (agriculture, énergie renouvelable et énergie verte). C’est un chantier en perspective.
Étant originaire de Maghama, pendant 17 ans la jeunesse de cette ville m’a réclamé la présence du festival comme d’autres jeunesses du pays. Je me devais de répondre favorablement! Nous sommes engagés dans un processus ambitieux pour que le Festival rayonne sur tout le territoire mauritanien. Nous déjà avons eu le tremplin national Assalamalekoum Découverte (qui a fait toutes les régions du pays).
La 2ème étape consistera à faire un festival itinérant qui tournerait toute l’année (avec chaque mois une région). Là nous sommes sur la phase 2 de la projection d’Assalamalekoum… L’idée est d’arriver à cet objectif idéal : transformer Assalamalekoum en un festival itinérant 12 mois sur 12 (un mois une région) avec une condition : que l’organisation locale s’approprie l’événement. C’est aux points focaux du Festival installés dans les 12 régions d’agir et nous, nous apporterons les moyens pour que ce soir un succès.
Afrik.com quelles difficultés avez -vous rencontrées pour cette 17ème édition?
Kane Limam MONZA: Rien n’a été facile, derrière ce succès il y a une équipe de choc. Je n’ai pas mené ce combat tout seul. J’ai des alliés, des partenaires. Les autorités mauritaniennes, malgré le fait qu’elles ne nous ont pas financés (je parle du ministère de la culture), nous ont apporté des facilités administratives pour l’organisation. La mairie de Tevragh Zeyna nous a permis d’avoir le stade olympique pour le grand concert d’ouverture et ce fut un moment magnifique. On ne s’arrête pas là, c’est le 1er pont, nous sommes dans une dynamique ininterrompue pour connecter la jeunesse mauritanienne à toute jeunesse africaine, et à la jeunesse du monde entier. Cette dynamique ne peut pas s’interrompre !
Propos recueillis par Awa Seydou Traoré
Afrik.com