On ne peut se déclarer indépendant si l’on ne possède que les apparences de l’indépendance.
Autrement dit si l’on ne contrôle non seulement son économie et ses frontières, mais aussi et de façon rationnelle ses Institutions.
Partant de ce constat qui s’est imposé lentement mais sûrement, le Président de la République a convié tous les acteurs de la scène politique à un dialogue inclusif et franc. Demande à laquelle ont répondu les partis de l’opposition nationaliste et responsable et qui, en revanche est restée sans suite de la part de quelques vieux politiciens hantés par les rêves d’antan.
Les résultats de ce dialogue sont aujourd’hui soumis au referendum pour que le Peuple, dépositaire de la Souveraineté Nationale se prononce en dernier recours. Ce que récusent aussi ces faiseurs de troubles sous prétexte de la non constitutionnalité de l’opération, ignorants ou feignant ignorer que toute constitution qui n’évolue pas qui ne s’adapte pas est une constitution morte si non facile à enterrer.
Je ne reviendrai pas sur la constitutionnalité de la procédure. Celle-ci pose des problèmes juridiques extrêmement subtils. Beaucoup trop subtils pour que le profane puisse en apprécier tout l’intérêt. Tellement subtils d’ailleurs que les spécialistes ne sont toujours pas d’accord sur leurs solutions.
Je me contenterai tout simplement de mettre en exergue les principales questions soumise au referendum à savoir, l’amélioration du drapeau national, la suppression du Sénat, la création des Conseils Régionaux et la fusion de certaines institutions.
S’agissant du drapeau, nous avons le devoir d’assumer notre passé et, avec humilité de dire la vérité et d’établir la justice pour que nous puissions rêver et espérer réaliser cette Mauritanie bâtie dans sa diversité, économiquement forte, socialement digne où il fera bon vivre. C’est ce qui fait que la vaillance et l’honneur de nos martyrs nous commande un hommage particulier à leur mémoire. Ce que reflétera les deux bandes rouges qui arboreront notre étendard.
Quant au Sénat, il convient de souligner que les principaux promoteurs du bicaméralisme sont aujourd’hui quasi-unanimes sur l’inefficacité pour ne pas dire inutilité de cette chambre budgétivore. A cela il faut ajouter que l’euphorie de la démocratie recouvrée en 1991 avait créé chez nos sénateurs le sentiment que tout était permis : indélicatesse, fraudes, malversations et je ne veux pour le témoigner que les dernières révélations de l’un d’eux.
Pour ce qui est de la Régionalisation, il s’agit du moteur de développement régional dans le modèle opératoire de la décentralisation. Ses principes directeurs sont, entre autres, le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, le respect de la libre Administration des collectivités territoriales, le respect des spécificités locales, la gestion démocratique des collectivités territoriales et la subsidiarité. La nouvelle vision de la Régionalisation est basée sur la croissance de l’activité, la solidarité nationale dans le respect de la diversité culturelle en préservant l’unité nationale. Il s’agit d’une refondation de l’Etat basée sur la réallocation des ressources dans un espace dynamique de production de richesses et de création d’emplois.
Enfin, pour ce qui est de la fusion de certaines institutions, il faut noter que les objectifs d’une bonne organisation sont de faire vite, bien et pas cher. Donc d’être productif en maintenant un excellent niveau de qualité dans les tâches exécutées. Et l’ensemble en réduisant au maximum les coûts. En effet, cette fusion ne produit pas de valeur ajoutée mais contribue à l’optimisation des dépenses publiques.
Sommes toutes, ces amendements dénotent la volonté du Président de sortir la Mauritanie de cette crise multiforme qui suppliciait toute la nation, de promouvoir le patriotisme, la transparence, l’unité nationale et de bannir l’impunité, le favoritisme et les combinaisons politiciennes.
Certes les efforts sont toujours payants et le peuple reconnait les sacrifices de son guide qui a assuré sa pérennité dans l’histoire par un bilan de développement qui compte de l’actif et non des moindres.
Pour cela, nous nous permettons sans avoir froid aux yeux de solliciter la continuité de ce pouvoir en la personne de Mohamed OuldAbd El Aziz.
Certes l’heure est grave et notre motivation n’est point l’intérêt personnel, mais la crainte que le loup ne revienne dans la bergerie.
C’est la raison qui nous pousse à supplier le Président de continuer son œuvre et de briguer un troisième mandat.
Nous le sollicitons à la sublimité de sa conscience humaine et celle de notre mémoire collective que nous partageons à jamais.
Vive la Mauritanie Nouvelle. Vive la Troisième République.
Cherif Ahmed Ely M’Haimid
Administrateur Civil
source essirage.net