Le chef de l’opposition démocratique en Mauritanie, El Hacen O. Mohamed a accusé mardi les autorités mauritaniennes d’entraves à la mission de son institution que lui garantit pourtant la constitution.
Il a précisé que le régime en place refuse toute rencontre entre le chef de l’opposition et le président de la république et le premier ministre pourtant prévu tous les trois mois.
En faisant le bilan annuel de son institution, O. Mohamed a réaffirmé le refus du régime de fournir à l’institution qu’il dirige les données relatives à l’action du gouvernement, malgré les multiples correspondances qui lui ont été adressées en ce sens, et révélé par ailleurs le refus du conseil constitutionnel, saisi officiellement, d’intervenir.
Le président de l’opposition démocratique ajoute par ailleurs que les autorités font entrave à l’institution sur le plan financier et protocolaire en refusant de prendre en compte les budgets présentés afin de lui permettre de mener à bien sa mission.
Le chef de l’opposition considère que le régime en place a peur que l’institution mène à bien sa mission, car elle révélera les manquements et l’incapacité du gouvernement.
Il a ajouté que l’institution n’est pas disposée à embellir l’image du régime qui en a besoin et qu’elle ne traitera pas sous la table avec lui au détriment du citoyen.
Au cours de son exposé, El Hacen O. Mohamed a dit que l’année 2017 a été catastrophique pour le peuple mauritanien qui a vu s’organiser des élections non consensuelles qui l’ont ramené à la période de la fraude, la restriction des libertés et la hausse vertigineuse des prix.
Il a attiré l’attention sur ce qu’il a appelé la poursuite de la dilapidation, la corruption et les marchés gré à gré sous l’autorité absolue du président Mohamed O. Abdel Aziz qui gouverne à sa guise.
O. Mohamed a enfin rappelé la nécessité de libérer les détenus d’opinions avec à leur tête le sénateur Mohamed O. Gadda, la suspension des poursuites dont sont victimes des sénateurs, des syndicalistes et des hommes de médias, l’ouverture d’un dialogue sérieux, la formation d’un gouvernement consensuel, l’ouverture des médias à l’opposition et l’appui à la presse indépendante et privée.
Le chef de l’opposition démocratique a demandé par ailleurs de mettre fin à l’esclavage par l’instauration d’une discrimination positive en faveur des victimes de ce système, la mise en place d’un plan efficient en faveur des éleveurs et les populations rurales et de répondre positivement aux doléances des dockers du port autonome de Nouakchott en les mettant dans les conditions appropriées.