Le Président de la République fait une présentation sur les réalisations du Comité des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Centre Africain de Contrôle des Maladies pour 2024

Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a fait dimanche matin une présentation au 38ème Sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba du rapport détaillé sur les réalisations du Centre africain de lutte contre les maladies (CDC Afrique) pour 2024.

Dans cette présentation du rapport, le Président de la République a souligné que l’année écoulée a connu des crises sanitaires majeures, plus particulièrement les épidémies de variole du singe, du virus de Marburg et du choléra, qui ont été exacerbées par le changement climatique et les conflits, soulignant que le Centre africain de contrôle des maladies a joué un rôle essentiel pour faire face à ces crises malgré sa dépendance excessive des financements extérieurs, qui représentent 90% de son budget.

Lorsque l’épidémie de variole a éclaté, l’organisation n’a pas tardé à la déclarer « Urgence de santé publique pour la sécurité continentale (PHECS) » et, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle a coordonné la réponse et envoyé des experts sur le terrain, a-t-il déclaré, notant que grâce à ces efforts, elle a obtenu des engagements financiers de 1,1 milliard de dollars et 1,7 million de doses de vaccins, permettant des interventions dans 29 pays africains touchés ou à risque.

Dans la lutte contre les autres épidémies, le Président de la République a expliqué que le Centre africain de contrôle des maladies a également joué un rôle clé dans ce domaine. Au Rwanda, son appui dans le domaine des traitements et des vaccins a permis de contenir l’épidémie de Marburg, limitant les cas à 56 et les décès à 12. En Tanzanie, son intervention a permis de renforcer la vigilance et de détecter 53 cas suspects. Par ailleurs, le Centre a également soutenu 15 pays dans la lutte contre le choléra en fournissant des vaccins, en renforçant les systèmes de surveillance sanitaire et en investissant dans le renforcement des capacités de surveillance sanitaire et de riposte aux épidémies, a indiqué le Président de la République.

Il a ajouté que le Centre a étendu les réseaux de laboratoires capables d’effectuer des diagnostics de séquençage génétique de 7 pays en 2019 à 43 pays en 2024. En outre, le Centre a mis en place 23 centres d’opérations d’urgence de santé publique (PHEOC) avec un financement de 8 millions de dollars US, et a formé 303 épidémiologistes, 195 moniteurs de santé et 3576 agents de santé communautaire, renforçant ainsi de manière significative les capacités des ressources humaines pour faire face aux crises sanitaires.

Grâce à ces actions décisives, le Centre africain de contrôle des maladies a continué à jouer un rôle crucial dans la protection de la santé publique sur tout le continent, a déclaré le Président de la République.

Une autre partie de ce rapport, présentée au sommet par Son Excellence le Président de la République, porte sur le renforcement de l’indépendance sanitaire de l’Afrique. En effet, le rapport sur la fabrication locale des produits de santé en Afrique souligne la transformation du Partenariat africain pour la fabrication de vaccins (AVMA) en une plateforme d’harmonisation de la fabrication des produits de santé africains.

En 2024, le Centre africain de contrôle des maladies, en partenariat avec Afreximbank et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), a lancé le Mécanisme africain de mise en commun des achats (APPM), avec le soutien de plusieurs partenaires. L’APPM vise à organiser un marché africain de la santé et sera soumis à approbation en 2025. Un partenariat a été signé avec l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) afin de tirer parti de son expertise en matière de fabrication locale.

L’organisation a réalisé des progrès significatifs dans la mise en œuvre de sa stratégie 2023-2027, 70 % des postes étant pourvus d’ici décembre 2024, mais le financement des 30 % restants demeure un défi.

Le Centre a également renforcé son rôle dans la gouvernance mondiale de la santé en participant à des forums internationaux tels que le G20 et le G7, afin de veiller à ce que les priorités africaines soient prises en compte dans les politiques mondiales de santé.

Ce rapport souligne le besoin urgent de renforcer l’autosuffisance de l’Afrique en matière de santé en réduisant sa dépendance à l’égard des financements extérieurs, tout en développant les capacités locales de prévention, de surveillance et de production de matériel de santé.

Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République, a appelé ses homologues africains à s’engager davantage pour assurer la sécurité sanitaire de notre cher continent.
AMI