Le Président de la République et le relèvement du niveau d’action de l’Union Africaine

Cette présidence tournante a été un témoignage de sagesse, de clairvoyance, d’efficacité et de vitalité, qui a permis des réalisations importantes dans les domaines du soutien à la sécurité et à la stabilité, du désamorçage des crises, du renforcement de la position et de la présence de l’Afrique dans le monde, ainsi que de la réforme institutionnelle, de la gouvernance environnementale et de la mobilisation du soutien financier pour le développement de l’Afrique.

I. le soutien à la sécurité et à la stabilité en Afrique : Soutenir la sécurité et la stabilité en Afrique

Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, avait un diagnostic précis des défis les plus importants de l’Afrique, notamment en ce qui concerne les obstacles à la sécurité et à la stabilité auxquels le développement est lié, comme il l’a exprimé le jour de son élection par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, le 17 février 2024, en déclarant dans son discours :

« L’un des plus grands défis auxquels notre continent est confronté est la propagation des tensions, des conflits armés et des groupes terroristes, qui menacent constamment les entités étatiques en sapant la sécurité et la stabilité, en démantelant le tissu social, en entravant les efforts de développement et en portant gravement atteinte aux conditions de vie des populations. »

Fort de son expérience militaire et sécuritaire, Son Excellence le Président de la République a joué un rôle prépondérant dans la promotion de la sécurité et de la stabilité sur le continent africain, ce qui a permis de proposer des solutions pratiques et efficaces aux conflits en Afrique.

Il a également encouragé la coopération en matière de renseignement et la coopération militaire entre les pays de l’UA pour faire face aux défis communs, tels que le terrorisme et le crime organisé.

Dans le cadre de ses efforts pour désamorcer les crises, l’UA a soutenu les efforts de médiation et contribué à soutenir les négociations pour résoudre les conflits dans les pays du Sahel, ainsi qu’à soutenir le dialogue entre les partis politiques dans un certain nombre de pays africains, comme dans les cas de la Libye et du Soudan.

II. Gouvernance mondiale et renforcement de la position de l’Afrique sur la scène internationale

Dans son discours d’acceptation de la présidence tournante de l’Union africaine, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a souligné « la nécessité de réformer les Nations unies pour renforcer la présence de l’Afrique dans les instances dirigeantes et assurer sa juste représentation dans le système international ».

Tout au long de sa présidence, il a œuvré au renforcement de la position du continent sur la scène internationale en plaidant pour une représentation équitable de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

Il a demandé que le continent se voit accorder deux sièges permanents au Conseil de sécurité, reflétant son statut et son poids géopolitique, et a appelé à la réforme du système financier international et à la nécessité de le revoir pour qu’il soit plus équitable pour les pays africains, notamment en ce qui concerne la dette et la restructuration économique.

À diverses occasions, Son Excellence a continué à souligner la nécessité d’une coopération internationale conforme aux principes du droit international pour servir les intérêts de l’Afrique, comme il l’a indiqué dans son discours au 38e sommet africain, le 15 février 2025, lorsqu’il a déclaré :

« Nous avons défendu, dans tous les forums, le droit du continent à une représentation appropriée au sein du Conseil de sécurité et des institutions financières multilatérales, ainsi que la nécessité de reformuler les règles de la gouvernance internationale et de renforcer la coopération multilatérale, et ces efforts de plaidoyer ont rencontré des échos positifs et des engagements explicites à agir en conséquence lors de divers sommets et conférences ».

III : La présence africaine dans les enceintes internationales

Son Excellence Monsieur le Président de la République a tenu à renforcer la présence africaine dans les enceintes internationales et a mis à profit sa participation aux sommets internationaux auxquels il a assisté pour présenter et défendre les dossiers africains.

Lors du Sommet Afrique-Corée (juin 2024 – Séoul), il a souligné que l’ordre mondial a besoin de « réformes radicales qui nécessitent la coordination des positions africaines, notamment en ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Lors du Sommet de la coopération Afrique-Chine (septembre 2024 – Pékin), il a souligné l’importance de reconstruire le système de gouvernance politique et financière mondiale pour le rendre plus juste et équitable, et lors du Sommet mondial du futur de l’ONU (septembre 2024 – New York), il a appelé à « une réforme globale du système de coopération internationale et à une confiance renouvelée dans les Objectifs de développement durable. »

Lors du Sommet du G20 (novembre 2024 – Rio de Janeiro), il a félicité l’Union africaine pour son adoption en tant que membre permanent du groupe, ce qui renforce son rôle dans la prise de décision internationale, et lors du Sommet des BRICS (octobre 2024 – Russie), il a souligné « la nécessité de renforcer le système multilatéral pour assurer un monde plus juste et plus démocratique ».

Ces efforts ont abouti à l’inclusion de l’Afrique parmi les membres permanents du G20, à l’inclusion d’une clause dans la déclaration du sommet des BRICS pour promouvoir le multilatéralisme comme un ordre mondial plus juste, et à la reconnaissance par les Nations unies de la nécessité de réformer le Conseil de sécurité pour assurer une représentation équitable de l’Afrique.

IV. Réforme institutionnelle de l’Union africaine

Parmi les réalisations importantes de la présidence de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, figure la restructuration du directoire de la Commission de l’UA, où les nominations ont été ouvertes selon de nouveaux critères qui garantissent la compétence et le mérite.

Dans le cadre des efforts de réforme institutionnelle, les compétences du personnel de l’UA ont fait l’objet d’une évaluation complète de 682 membres du personnel, dans le but d’améliorer les performances administratives et d’assurer le recrutement des bonnes compétences.

À cela s’ajoute une série de mesures visant à renforcer la transparence des mécanismes de prise de décision au sein des différents organes de l’UA.

V. Gouvernance environnementale et changement climatique

Les questions liées au changement climatique ont été l’une des priorités de Son Excellence le Président de la République tout au long de sa présidence tournante de l’Union africaine, car il a continué à souligner la nécessité de soutenir les pays africains dans la lutte contre le réchauffement climatique, compte tenu de leur impact élevé par rapport à leur faible contribution aux émissions.

Il a également appelé à un financement accru des projets d’énergie renouvelable en Afrique, afin d’améliorer sa résilience au changement climatique, et à un renforcement de la solidarité internationale pour aider les pays africains les moins avancés à lutter contre les effets négatifs sur l’environnement.

Il s’est exprimé en ce sens lors de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP29) qui s’est tenue en Azerbaïdjan, en déclarant que « le continent africain a besoin d’un soutien fort pour faire face au changement climatique et parvenir à l’adaptation et à la résilience à ses répercussions ».

VI : Des résultats records dans la mobilisation du soutien financier

Durant le mandat de Son Excellence le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en tant que Président en exercice de l’UA, l’Union a pu mobiliser des ressources financières record et les canaliser vers des projets au service des peuples africains.

Voici quelques exemples de la mobilisation du soutien financier :

1) La mobilisation de 100 milliards de dollars grâce à la reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA).

2) L’allocation de 14 milliards de dollars pour soutenir le financement des exportations en Afrique dans le cadre d’un partenariat avec la Corée du Sud.

3) La communauté internationale s’est engagée, lors du sommet de Bakou, à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique à hauteur de 300 milliards de dollars par an, dans le cadre des efforts déployés par l’Afrique pour parvenir à une transition énergétique équitable.

4) La Chine s’est engagée à consacrer 50 milliards de dollars au développement de l’Afrique.

5) L’aide au développement de la Corée à l’Afrique est passée de 5,5 milliards de dollars à 10 milliards de dollars.

6) Le lancement du projet « Mission 300 » visant 300 millions d’Africains lors du sommet de l’énergie à Dar es Salaam.

VII. Une approche à renforcer

Malgré les progrès réalisés durant le mandat de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, en tant que Président de l’Union Africaine, de nombreux défis restent à relever :

1- Achever la réforme institutionnelle de l’UA pour assurer son efficacité à relever les défis régionaux.

2- Accroître le poids de l’Afrique dans la gouvernance mondiale en renforçant son rôle dans les organisations internationales.

3- Assurer la mise en œuvre des décisions prises sur les questions de paix, de sécurité et de développement durable, afin de parvenir à une stabilité à long terme sur le continent.

Pour surmonter les difficultés et les défis, S.E. le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a rappelé ce qu’il a évoqué dans son discours de passation de la présidence tournante de l’Union africaine, à savoir que le dépassement des obstacles et des défis ne peut se faire que « dans l’unité et la conjugaison des efforts, ce qui est exigé par nos valeurs communes, dicté par notre conscience de l’unité de destin, exigé par l’ampleur des enjeux et nécessité par la hauteur de l’objectif que nous visons ».

Par : Sidi Abdallah Ould Mohamed Lemine Salek.

Conseiller du Premier Ministre en charge de l’Information et de la Communication