Pourtant la Mauritanie dispose d’atouts considérables. Elle dispose d’importantes ressources naturelles, du minerais de fer, elle est le deuxième producteur du continent africain. Son sous sol riche en gisements d’or, de cuivre et d’hydrocarbures. Au-delà des ressources extractives, la Mauritanie dispose d’un considérable potentiel halieutique du fait de ses 720 km de côtes et de sa Zone Économique Exclusive qui couvre une surface de 234.000 km² et est réputée pour être l’une des plus riches au monde, et d’un cheptel et d’un potentiel agricole bien au dessus des besoins du pays…
Et pourtant Selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la Mauritanie occupe la 156ème place (sur 188 pays analysés) au classement de l’Indicateur de Développement Humain. Suivant ce même rapport:
• 55,6% des Mauritaniens sont exposés à la pauvreté et 29,9% à l’extrême pauvreté 23,4% vivent dans le dénuement total. Le taux de croissance qui était de 5,8 à 6 % en 2013 est aujourd’hui à peine 1,5%.
Cette description alarmante va très certainement encore s’empirer cette année avec une sécheresse exceptionnellement dure qui s’affiche à l’horizon. La quasi-totalité des régions ont des déficits pluviométriques jamais égalés depuis plus de 10 ans selon les experts.
Face à cette situation, avec tout le danger que cela comporte, aussi bien pour les populations que pour le cheptel, on assiste malheureusement à une démission honteuse du gouvernement.
Pendant que les organismes des nations sur l’alimentions et les ongs s’activent et s’alarment, le pouvoir semble indifférent, il s’occupe plutôt à chercher les voies et les moyens de mettre en prison des sénateurs, pour ceux d’entre eux qui sont encore libres, des journalistes et les syndicalistes.
Que s’est-il donc passé dans ce pays que se passe-t-il pour en arriver à cette situation catastrophique ? Depuis début de la prise du pouvoir par certains officiers qui se succèdent à l’aide de coups d’État répétitifs et plus particulièrement depuis 2008, le renversement du pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallah démocratiquement élu par le général Ould Abdel Aziz, l’actuel dirigeant du pays, la vague dévastatrice s’est accélérée, la Mauritanie est soumise à une véritable entreprise de destruction massive de son économie, par la corruption à grande échelle, la gabegie et une gouvernance chaotique de la chose publique. Aujourd’hui tout est monnayable, tout est vendable désormais – y compris les écoles et établissements publiques, Sanoussi -le détenu libyen- est passé par là, des décisions de justice … L’administration est quasi-inexistante et où tout se vend.
De la nature multiculturelle et multiraciale de la Mauritanie, une richesse, qui auraient pu être un avantage considérable pour ce pays dans cette sous-région, mais par sa politique chauvine et discriminatoire voire raciste, le pouvoir a exacerbé les tensions interethniques et attise le spectre de la division avec ses conséquences dévastatrices pour le pays. Ce pouvoir n’est en paix avec personne, ni à l’intérieur du pays ni avec les pays voisins pourtant des pays amis et frères.
L’éducation nationale est dans « le coma », l’illustration a été faite ces derniers jours dans les réseaux sociaux où l’on voyait une classe de 120 élèves, avec plus de la moitié des élèves assis par terre et une enseignante complètement débordée et dépassée. Et malheureusement ceci n’est pas un cas exceptionnel. De plus, pour en finir avec l’éducation des enfants, le pouvoir a pris une décision inimaginable et irresponsable, d’empêcher tout enfant à partir de 10 ans de passer un examen s’il ne dispose pas d’une carte d’identité nationale, et en même temps des parents dont l’obtention de leurs états civils conditionnent ceux de leurs enfants, sont empêchés pour des raisons fallacieuses, parfois discriminatoire voire raciste de se recenser.
Comme disait un savant chinois repris sous une autre forme par une affiche semble-t-il devant une Université en Afrique du Sud, je cite : « Détruire un pays ne nécessite pas l’utilisation des bombes atomiques ou de missiles à longue portée. Il suffit d’abaisser la qualité de l’éducation et de permettre la tricherie dans les examens par les étudiants. Alors, les patients meurent aux mains de ces médecins, les bâtiments s’effondrent aux mains de ces ingénieurs, l’argent est perdu aux mains de ces économistes et comptables, l’humanité meurt aux mains de ces savants religieux, la justice est perdue entre les mains de ces juges,… l’effondrement de l’éducation est donc l’effondrement de la nation » fin citation :
La déconfiture de l’économie, la sécheresse qui se pointe à l’horizon, les tensions interethniques, les tensions politiques à leurs apogées, l’éducation national à terre. En fait ce pays tient aujourd’hui sur presque du vide. Nous avons tous la responsabilité d’agir avant qu’il ne soit trop tard.
Qu’Allah protège la Mauritanie.
Marega Baba/France.