Pressenti pour devenir le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye à la place de Ghassan Salamé, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a finalement refusé le poste. Proposé par le secrétaire général de l’ONU António Guterres, celui-ci avait dû faire face à la désapprobation des Emirats arabes unis et des Etats-Unis notamment, omniprésents dans le dossier libyen. Il y a quelques jours, Ramtane Lamamra a donc annoncé au secrétaire général des Nations unies son « regret de devoir lui notifier le retrait de (son) acceptation de principe de sa proposition ». Depuis, la question du remplacement de Ghassan Salamé se pose de nouveau. Qui aura la lourde tâche de prendre la place, laissée vacante, du Libanais ? Désormais évoqué, le nom de la Mauritanie fait figure de solution consensuelle. En effet, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, pourrait faire l’unanimité. Le secrétaire général des Nations unies aurait en effet apposé son nom en haut de la liste des prétendants.
Pour que cette candidature soit acceptée, l’ONU devra convaincre ses partenaire émiratis et américains. Le profil du Mauritanien ne semble cependant pas poser de souci : diplomate chevronné, à son poste depuis 2018, Ismail Ould Cheikh Ahmed a l’avantage d’être à la fois une figure importante d’un pays du Maghreb sans toutefois avoir de proximité géographique avec la Libye, comme c’était le cas de l’Algérie. Surtout, le ministre des Affaires étrangères a déjà fait la démonstration de son talent de diplomate : sous la houlette du président mauritanien Mohamed ould Cheikh el-Ghazouani, il a en effet travaillé sur le dossier du Sahara occidental et réussi à rendre plus neutre ce conflit. Le ministre mauritanien est également un habitué des Nations unies, puisque, après avoir travaillé pour l’Unicef et le PNUD, il s’est penché sur plusieurs crises dans le monde arabe, parmi lesquelles celle du Yémen. Envoyé spécial fut son dernier poste avant de prendre les Affaires étrangères. Autant dire qu’il pourrait être l’homme de la situation.
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