Le périodique de l’armée mauritanienne a interviewé Frédéric Jacquemin, chef du programme de renforcement des capacités de défense de l’OTAN en Mauritanie, qui a expliqué les détails des programmes que l’OTAN supervise en Mauritanie pour renforcer la sécurité et la défense.
L’interview, publiée par l’armée sur son site web mercredi, aborde « les aspects saillants de la coopération entre la Mauritanie et l’OTAN », selon le magazine.
Le responsable de l’OTAN a décrit la Mauritanie comme un « partenaire de longue date » de l’OTAN, notant que le partenariat remonte à deux décennies et se concentre sur la « coopération opérationnelle » et le « dialogue politique ».
Mme Jacquemin a ajouté que lors d’un sommet tenu en 2022 à Madrid, la capitale espagnole, l’OTAN a approuvé « la mise en œuvre du programme de renforcement des capacités de défense de l’OTAN pour la Mauritanie », qui, a-t-elle expliqué, « comprend six axes principaux » à mettre en œuvre en coopération avec les forces armées mauritaniennes et le ministère de la Défense.
Les piliers du programme sont les suivants « le renforcement des capacités des forces spéciales, la sécurité maritime, la formation militaire, la collecte de renseignements et d’informations, la réhabilitation et l’intégration du personnel militaire démobilisé dans la société civile, et le traitement de la question des armes légères et moyennes ».
En ce qui concerne l’état d’avancement de la mise en œuvre du programme, Mme Jacquemin a indiqué que les autorités mauritaniennes avaient mis en place un « comité de pilotage du programme » présidé par le ministère de la défense, ce qu’elle a qualifié de « très sage », notant que cela avait « permis des discussions et l’établissement d’une coopération, de manière très concrète et sans heurts ».
En réponse à une question du Magazine de l’armée mauritanienne sur « l’avenir de la coopération entre la Mauritanie et l’OTAN, à la lumière des événements mondiaux actuels (guerres au Moyen-Orient, guerre russo-ukrainienne, arrivée d’une administration américaine qui annonce son intention de réduire sa contribution à l’OTAN) », le responsable de l’OTAN, Frédéric Jacquemin, a déclaré : « de mon point de vue, cela ne changera pas l’intérêt de l’OTAN pour la Mauritanie et son soutien en matière de coopération militaire ».
Elle a ajouté dans le même contexte : « Vous avez raison de souligner que notre monde traverse une période de grands bouleversements, c’est le moins que l’on puisse dire : les conflits sont partout, et c’est très inquiétant, très difficile et douloureux pour les populations civiles, les armées et toutes les sociétés », a-t-elle déclaré.
« Plus que jamais, l’OTAN reconnaît l’importance de ces défis, notamment les défis sécuritaires au Sahel, cette vaste région dans laquelle la Mauritanie est, plus que jamais, un pôle de stabilité et d’harmonie », a-t-elle souligné.
En ce qui concerne la situation dans la région du Sahel, et en réponse à une question du Magazine sur ce qu’il pourrait offrir à la Mauritanie, Jacquemin a déclaré : « Tout d’abord, il est clair que la Mauritanie a besoin de l’aide de l’Union européenne : « Tout d’abord, il est clair qu’il y a une compréhension de la réalité, et c’est très important.
Grâce à la Mauritanie, à sa situation géopolitique et à sa position géographique, nous apprenons beaucoup de ce qui se passe au Sahel.
Elle a ajouté : « Nous sommes de plus en plus conscients des défis sécuritaires auxquels le Sahel est confronté et la Mauritanie, d’une certaine manière, nous guide dans ce domaine, d’autant plus qu’elle est le seul pays partenaire de l’OTAN dans cette vaste région qu’est le Sahel. ,On peut donc dire que, grâce à la Mauritanie, nous avons une connaissance plus approfondie de l’ensemble des défis sécuritaires auxquels le Sahel est confronté ».
« En ce qui concerne ce que l’OTAN peut faire en faveur de la Mauritanie les six axes qui ont été discutés et convenus entre les deux parties visent directement à renforcer la puissance et le professionnalisme des forces armées mauritaniennes.
Ces axes comprennent donc des questions très sensibles, telles que les forces spéciales, toutes les questions de renseignement, la formation continue et la fourniture d’équipements tout cela, je crois, contribue à renforcer les capacités de la Mauritanie de la manière la plus harmonieuse et la plus efficace possible ».
En ce qui concerne le programme de renforcement des capacités de défense de la Mauritanie, Jacquemin a déclaré que, depuis deux ans, « le premier pilier est la formation ». Il a ajouté que « les années à venir, en particulier à partir de 2025, seront caractérisées par une accélération du rythme de mise en œuvre des six piliers, avec l’appui des autorités mauritaniennes. En plus de la formation, nous mettrons l’accent sur les équipements et les infrastructures ».
« Au fil du temps, ce partenariat entre l’OTAN et la Mauritanie deviendra de plus en plus visible sur le terrain l’idée reposant sur trois piliers principaux qui caractérisent les six piliers : la formation, l’équipement et l’infrastructure.
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