S.E le Premier ministre, El Moctar Ould Djay et le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, ont présidé, mardi, à Nouakchott, une table ronde sur le partenariat public-privé entre les deux pays, sous le thème ‘’renforcer le partenariat stratégique pour une intégration économique durable’’.
L’objectif de cette table ronde, organisée par l’Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie (APIM), est de discuter des opportunités d’investissement et renforcer le partenariat dans des secteurs vitaux pour les deux pays, en particulier, les secteurs de l’énergie, des mines, de la pêche, de l’élevage et de l’agriculture.
L’ouverture de la table ronde a été marquée par la projection de deux documentaires passant en revue diverses opportunités d’investissement et capacités prometteuses dans les deux pays dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des mines, de l’énergie, des transports et d’autres domaines d’intérêt vital pour les investisseurs.
A cette occasion, S.E le Premier ministre, El Moctar Ould Djay a prononcé une allocution dans laquelle il a indiqué qu’il a été question avec son collègue M. le Premier ministre Ousmane Sonko, de tout ce qui est de nature à renforcer la coopération entre les deux pays. Le renforcement de notre secteur privé était au cœur des discussions, poursuit- il notant qu’ils sont arrivés à une conclusion claire et partagée qu’il est urgent de jeter de nouveaux fondements d’une coopération économique renforçant les bases qui existaient entre nos secteurs privés.
Les deux pays disposent d’atouts importants : des potentialités en Énergie, (énergie renouvelable, gaz, soleil, vent, pétrole), hydraulique, agriculture et élevage, pêche et industrie…des potentialités énormes et des opportunités pour asseoir une industrie de substitution aux importations, une industrie compétitive et diversifiée, le commerce et l’investissement dans les zones économiques spéciales, les zones de libre-échange et les corridors commerciaux notamment le corridor Nouadhibou- Nouakchott- Dakar. Donc les opportunités ne manquent pas.
Nous nous engageons, dit S.E le Premier ministre, à faciliter la tâche de notre secteur privé, l’aider à surmonter toutes les difficultés évoquées aujourd’hui en mettant en place toutes les conditions nécessaires à son développement et son épanouissement notamment l’harmonisation règlementaire, la simplification des procédures, le développement des infrastructures transfrontalières et les infrastructures indispensables au soutien à la croissance, l’accès aux financements et l’application rigoureuse des lois sur les contenus locaux et penser, pourquoi pas, à unifier et convenir d’un cadre commun pour gérer le contenu local dans nos pays. Pour cela les deux secteurs privés sont appelés à travailler la main dans la main en multipliant les cadre et partenariat public – privé, les plateformes de dialogue et d’échange d’expériences, les joint-ventures ainsi que les mécanismes d’inclusion de nos jeunes et femmes et de promotions des start-ups.
Le secteur privé sénégalais sera le bienvenu en Mauritanie et il a été pris bonne note des problèmes posés et surtout les problèmes portant sur les formalités administratives.
Le gouvernement mauritanien prendra dans les meilleurs délais, conclut M. Ould Djay, toutes dispositions pour lever ces entraves et je pense qu’ensemble nous devons faire preuve de disponibilité et de patience pour jeter les bases de la croissance. Le début est toujours difficile mais les perspectives sont prometteuses. Ensemble, faisons du partenariat stratégique Mauritanie-Sénégal un moteur d’intégration régional, continental et une voie pour la prospérité.
Pour sa part, le Premier ministre sénégalais, M. Ousmane Sonko, a souligné que la coopération ne doit pas se limiter au secteur pétro-gazier mais s’étendre pour couvrir ceux de l’agriculture, de l’élevage, des finances, de la formation etc. L’énergie est la clé de l’industrialisation.
Ainsi, une énergie disponible en quantités suffisantes et en qualité avec un coût abordable est, dit-il, une condition de la transformation du secteur agricole. Les énergies renouvelables évoluent lentement et il nous faut maintenant de l’énergie en quantité : au moins 10 mille mégawatts d’ici à 2050. Or, nous n’en produisons que 1700, c’est dire le gap à franchir. Le Sénégal compte sur le secteur privé africain et le capital africain pour investir. Dans ce cadre, les investisseurs mauritaniens sont les bienvenus. Les initiatives privées sont salutaires mais il faut les améliorer. Il faut qu’on aille vite car nous faisons en un an ce que les autres font en une semaine.
Les Présidents Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et Bassirou Diomaye Faye ont posé les actes des relations avec notre voisin du Nord, la Mauritanie, déclare M. Sonko. Il faut qu’à notre tour l’on hisse ces relations à un niveau jamais atteint auparavant. La volonté existe, le reste doit suivre. Tout ce qu’un homme d’affaires peut faire au Sénégal, il doit pouvoir le faire en Mauritanie. Il faut lever les blocages et fluidifier les rapports pour que chaque homme d’affaires puisse exercer dans les mêmes conditions de part et d’autre. Car, ensemble, nous sommes plus forts car constituons une porte pour l’Afrique. Depuis deux jours, des discussions se poursuivent sur les problématiques posées et des engagements ont été pris pour œuvrer rapidement à faciliter les relations Sénégal – Mauritanie.
Aussi, il faut que les opérateurs économiques soient accompagnés et protégés contre la concurrence car notre secteur privé a peu de capacités et notre secteur financier est encore faible et avons besoin d’un apport venant du monde dans l’intérêt de nos pays et de leurs secteurs privés.
L’accord signé entre les ministres de l’Energie va renforcer le cadre et les contenus locaux. Ce modèle doit être généralisé à tous les segments de l’économie : la pêche, les NTICs etc.
Dans ces échanges sur la coopération et les partenariats possibles entre la Mauritanie et le Sénégal, les hommes d’affaires mauritaniens et sénégalais ont eu leurs mots à dire à travers les interventions des deux présidents des patronats dans les deux pays.
Le Président de l’Union du patronat de Mauritanie, M. Mohamed Zeine El Abidine Ould Cheikh Ahmed, a évoqué la nécessité de consolider les relations bilatérales entre la Mauritanie et le Sénégal, notamment à travers le projet Gaz “Ahmeyim” et la facilitation des échanges commerciaux par la construction du pont sur le fleuve qui constitue une frontière naturelle entre les deux pays.
Il a ajouté que l’objectif de la rencontre d’aujourd’hui est de renforcer les relations entre les deux pays frères dans divers domaines favorisant ainsi le développement durable.
M. Baidy Agne, président du Conseil national du patronat du Sénégal, a passé en revue, quant à lui, tous les actes posés dans le cadre du bon voisinage, évoquant les partenariats dans plusieurs secteurs comme l’énergie, la pêche, l’agriculture, l’élevage mais disant, aussi, qu’il est certain qu’il reste d’autres domaines inexploités par les deux pays. Il a ajouté qu’il est de la responsabilité des deux pays de chercher à réduire leur dépendance vis-à-vis de l’extérieur notamment dans le domaine alimentaire, de relever les défis en veillant à une gestion durable des ressources naturelles disponibles et de partager les savoir-faire. « Le projet gazier est une illustration parfaite de ce que la Mauritanie et le Sénégal peuvent encore faire ensemble », a-t-il encore dit, parce qu’il permet de partager une croissance inclusive et durable. Pour le président du Conseil du patronat du Sénégal, les ambitions communes peuvent se traduire en actes à travers des projets structurants dans plusieurs domaines, notamment les transports pour dynamiser les échanges commerciaux, le partage des ressources hydriques et des projets conjoints dans le secteur privé et le partenariat public-privé.
Dans son allocution, la directrice de l’Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie, Mme Aïssata Lam, a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la continuité des efforts entamés lors du premier forum Sénégal-Mauritanie tenu en octobre 2024, soulignant que cet événement servira de tremplin pour lancer des initiatives concrètes comme le Conseil d’affaires Mauritano-Sénégalais qui vise à faciliter les échanges réguliers entre les entreprises au niveau des deux pays. Elle a ajouté que depuis sa création, l’APIM s’est engagée à ouvrir des passerelles pour les investisseurs en simplifiant les démarches administratives et en identifiant des projets stratégiques, citant, dans ce cadre, des exemples des projets en question.
Elle a par la suite passé en revue les indicateurs de l’investissement en Mauritanie et les potentialités dont dispose le pays.
Pour sa part, le directeur de l’Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux du Sénégal , M. Bakary Sega Bathily, a mis en exergue la nécessité de conjuguer les efforts afin de réduire la dépendance aux importations en augmentant les productions locales, en particulier dans le domaine de l’agriculture et l’énergie qui constituent des leviers vitaux pour l’économie dans les deux pays.
Ont assisté à la table ronde des membres du gouvernement, le directeur de cabinet du Premier ministre, des conseillers et des responsables, des membres de la délégation sénégalaise, au côté de nombreux représentants des fédérations patronales des deux pays.
AMI