Migration renouvelée vers le tribalisme / El Wely Sidi Heiba
La nécessité d’une refonte sociopolitique profonde
Le tribalisme, bien qu'il ait constitué un mode d'organisation sociale pertinent dans des contextes historiques spécifiques, devient aujourd'hui un frein à l'édification d’un État moderne en Mauritanie. Cette organisation tribale, malgré la stratification arbitraire sur laquelle elle reposait, était jadis un mécanisme de protection et de solidarité. Elle se heurte désormais aux exigences d’un système de gouvernance basé sur l’État de droit, la citoyenneté et l’égalité devant la loi.
L'une des conséquences les plus pernicieuses de cette résurgence tribaliste est l’érosion du sentiment d’appartenance nationale. Lorsque les intérêts tribaux priment sur les intérêts nationaux, le tissu social se fragmente, ce qui rend impossible l’émergence d’une conscience collective et d’une solidarité nationale capables de transcender les particularismes. Le tribalisme, tel qu’il se manifeste aujourd’hui, est devenu une arme de division plutôt qu’un vecteur de cohésion.
Vers une citoyenneté inclusive
Un des moyens d’endiguer ce fléau est de promouvoir un système fondé sur la citoyenneté inclusive. Cela implique de redéfinir le rôle de l’État en tant que garant de l’équité, de la justice sociale et de la représentation équitable de toutes les composantes de la société. Il est essentiel de bâtir des institutions capables de résister à l’influence des logiques tribales et de garantir une participation politique basée sur le mérite et la compétence, plutôt que sur l’appartenance clanique.
1. Réformes éducatives :
- Intégrer dans les programmes scolaires des cours sur l’unité nationale, la diversité et l’importance de la citoyenneté.
- Développer une culture démocratique chez les jeunes pour leur permettre de dépasser les barrières tribales.
- Favoriser l’apprentissage des langues nationales pour créer un socle commun de communication et renforcer l’identité collective.
2. Modernisation des institutions politiques :
- Adopter des réformes constitutionnelles qui limitent le poids des alliances tribales dans la formation des gouvernements.
- Mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux pour lutter contre la corruption et l’influence des groupes d’intérêts.
- Renforcer l’indépendance de la justice afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans la protection des droits et la lutte contre les abus de pouvoir.
3. Décentralisation et développement local :
- Encourager une décentralisation effective pour rapprocher les citoyens des centres de décision et atténuer les tensions entre les wilayas.
- Investir dans les infrastructures et les services publics dans les zones marginalisées pour réduire les disparités régionales qui alimentent les frustrations sociales.
La place des élites dans le renouveau
Les élites mauritaniennes, qu'elles soient intellectuelles, politiques ou économiques, ont un rôle crucial à jouer dans cette transformation. Elles doivent s'engager à devenir des vecteurs de changement plutôt que des agents de perpétuation du système social actuel. Cela implique un changement de paradigme où la loyauté envers la nation prime sur les intérêts personnels ou communautaires.
1. Leadership visionnaire :
- Encourager des figures politiques capables d'incarner une vision nationale claire et de rassembler les différentes composantes de la société autour d’un projet commun.
- Sanctionner les pratiques clientélistes et promouvoir une culture de transparence et de responsabilité.
2. Implication de la société civile :
- Renforcer les capacités des organisations de la société civile pour qu’elles puissent jouer un rôle de contre-pouvoir et d’éveil des consciences.
- Promouvoir des campagnes de sensibilisation sur les dangers du tribalisme et les bienfaits d’une nation unie.
L’intégration régionale et internationale
Enfin, pour consolider ses acquis, la Mauritanie doit s’ouvrir davantage sur son environnement régional et international. Les expériences réussies de lutte contre le tribalisme et de construction de nations fortes dans d’autres pays peuvent servir de source d’inspiration. Une intégration régionale accrue, notamment dans le cadre de l’Union africaine et des organisations sous-régionales, pourrait également contribuer à renforcer les institutions nationales.
Conclusion
La Mauritanie se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Le choix est clair : persister dans un modèle tribaliste qui fragilise la nation ou s'engager dans une dynamique de renouveau politique et social qui privilégie l’intérêt national. Ce changement ne sera pas facile et exigera des sacrifices, mais c’est un passage obligé pour bâtir un État moderne, démocratique et prospère. Le courage politique, l’implication des élites et la mobilisation des citoyens sont autant de leviers indispensables pour relever ce défi.
Le tribalisme, bien qu'il ait constitué un mode d'organisation sociale pertinent dans des contextes historiques spécifiques, devient aujourd'hui un frein à l'édification d’un État moderne en Mauritanie. Cette organisation tribale, malgré la stratification arbitraire sur laquelle elle reposait, était jadis un mécanisme de protection et de solidarité. Elle se heurte désormais aux exigences d’un système de gouvernance basé sur l’État de droit, la citoyenneté et l’égalité devant la loi.
L'une des conséquences les plus pernicieuses de cette résurgence tribaliste est l’érosion du sentiment d’appartenance nationale. Lorsque les intérêts tribaux priment sur les intérêts nationaux, le tissu social se fragmente, ce qui rend impossible l’émergence d’une conscience collective et d’une solidarité nationale capables de transcender les particularismes. Le tribalisme, tel qu’il se manifeste aujourd’hui, est devenu une arme de division plutôt qu’un vecteur de cohésion.
Vers une citoyenneté inclusive
Un des moyens d’endiguer ce fléau est de promouvoir un système fondé sur la citoyenneté inclusive. Cela implique de redéfinir le rôle de l’État en tant que garant de l’équité, de la justice sociale et de la représentation équitable de toutes les composantes de la société. Il est essentiel de bâtir des institutions capables de résister à l’influence des logiques tribales et de garantir une participation politique basée sur le mérite et la compétence, plutôt que sur l’appartenance clanique.
1. Réformes éducatives :
- Intégrer dans les programmes scolaires des cours sur l’unité nationale, la diversité et l’importance de la citoyenneté.
- Développer une culture démocratique chez les jeunes pour leur permettre de dépasser les barrières tribales.
- Favoriser l’apprentissage des langues nationales pour créer un socle commun de communication et renforcer l’identité collective.
2. Modernisation des institutions politiques :
- Adopter des réformes constitutionnelles qui limitent le poids des alliances tribales dans la formation des gouvernements.
- Mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux pour lutter contre la corruption et l’influence des groupes d’intérêts.
- Renforcer l’indépendance de la justice afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans la protection des droits et la lutte contre les abus de pouvoir.
3. Décentralisation et développement local :
- Encourager une décentralisation effective pour rapprocher les citoyens des centres de décision et atténuer les tensions entre les wilayas.
- Investir dans les infrastructures et les services publics dans les zones marginalisées pour réduire les disparités régionales qui alimentent les frustrations sociales.
La place des élites dans le renouveau
Les élites mauritaniennes, qu'elles soient intellectuelles, politiques ou économiques, ont un rôle crucial à jouer dans cette transformation. Elles doivent s'engager à devenir des vecteurs de changement plutôt que des agents de perpétuation du système social actuel. Cela implique un changement de paradigme où la loyauté envers la nation prime sur les intérêts personnels ou communautaires.
1. Leadership visionnaire :
- Encourager des figures politiques capables d'incarner une vision nationale claire et de rassembler les différentes composantes de la société autour d’un projet commun.
- Sanctionner les pratiques clientélistes et promouvoir une culture de transparence et de responsabilité.
2. Implication de la société civile :
- Renforcer les capacités des organisations de la société civile pour qu’elles puissent jouer un rôle de contre-pouvoir et d’éveil des consciences.
- Promouvoir des campagnes de sensibilisation sur les dangers du tribalisme et les bienfaits d’une nation unie.
L’intégration régionale et internationale
Enfin, pour consolider ses acquis, la Mauritanie doit s’ouvrir davantage sur son environnement régional et international. Les expériences réussies de lutte contre le tribalisme et de construction de nations fortes dans d’autres pays peuvent servir de source d’inspiration. Une intégration régionale accrue, notamment dans le cadre de l’Union africaine et des organisations sous-régionales, pourrait également contribuer à renforcer les institutions nationales.
Conclusion
La Mauritanie se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Le choix est clair : persister dans un modèle tribaliste qui fragilise la nation ou s'engager dans une dynamique de renouveau politique et social qui privilégie l’intérêt national. Ce changement ne sera pas facile et exigera des sacrifices, mais c’est un passage obligé pour bâtir un État moderne, démocratique et prospère. Le courage politique, l’implication des élites et la mobilisation des citoyens sont autant de leviers indispensables pour relever ce défi.
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