La Société Financière Internationale (SFI), l’entité d’investissement dans le secteur privé de la Banque Mondiale, votera mi-octobre l’approbation d’un financement de 300 millions de dollars américains dans une mine d’or dans la région de Tasiast en Mauritanie. La décision d’investir - qui serait le premier projet de la SFI en Mauritanie - est en discussion, moins d’un mois après l’arrivée du Président Mohamed Ould Ghazouani qui a succédé au Président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Selon des documents publiés sur le site de la SFI, la mine opérée par Tasiast Mauritania Limited SA, filiale du canadien Kinross Gold Corporation, a satisfait toutes les conditions environnementales et sociales que la SFI pose comme préalables pour envisager un investissement de cette taille. L’institution financière mène un consortium qui inclut un financement de 155 millions $ de son propre capital, complété par 145 millions $ de l’Export Development Canada, l’institution financière de développement du Canada, et de deux banques commerciales dont les noms n’ont pas encore été divulgués.
La SFI considère que cet investissement aura un effet positif considérable sur l’économie mauritanienne en termes, notamment, d’approvisionnement de la chaîne de valeur locale, de contribution fiscale, de devises et d’emplois. L’investissement devrait aussi contribuer à renforcer « l’égalité des genres et l’émancipation des jeunes » selon les enquêtes mandatées par la SFI. Les exploitants artisanaux de la mine et communautés de pêcheurs, ainsi que les parcs nationaux ne seront pas impactés négativement par l’expansion de la mine, selon ces mêmes enquêtes.
Les investissements de l’institution financière sont toujours soumis à un nombre élevé d’études indépendantes préalables afin de s’assurer de l’impact positif des projets et de leur respect des normes internationales. Par conséquent, les investissements de la SFI entrainent régulièrement d'autres investissements, notamment de la part du secteur privé qui prend confiance dans les pays éligibles. Un tel investissement serait donc une première victoire pour le gouvernement Ghazouani qui tente de montrer le visage d’une Mauritanie plus ouverte au secteur privé que pendant la décennie de Présidence Aziz, caractérisée par une stabilisation sécuritaire et des conflits internes mais aussi par un durcissement des environnements sociaux et juridiques.
Le Président Ghazouani qui a nommé un gouvernement de technocrates le 8 août dernier, a été élu sur la base d’un programme qui promeut un développement économique et social, avec le soutien de la communauté internationale, attentive à ce grand pays qui est devenu un allié clé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
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