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un grain de sable pour secouer la poussière...

Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?

Vendredi 2 Février 2018 - 18:23

                                                             
Comme maints compatriotes, je n’appartiens à aucun parti politique, bien que participant, comme tout citoyen, à des débats et concertations sur des questions qui engagent l’avenir de ce pays. En observant les itinéraires politiques de ceux qui en font, un constat évident s’impose : ils sont loin d’être linéaires, caractérisés par des changements fréquents de casquette.

A mon avis, bien qu’il puisse exaspérer, ce comportement « léger » nous sauve d’une confrontation violente.  Certes on se critique, on s’oppose mais toujours avec la retenue de celui qui veut quand même se ménager une place dans « ce demain dont il ne sait de quoi il sera fait ».

Du moins, c’est cela que nous avons connu jusqu’à présent. Un jour on est au pouvoir le jour d’après on peut être opposant sans pour autant hypothéquer ses chances de revenir côté pouvoir. Nous devons préserver cette façon toute mauritanienne de protéger les relations humaines de tout dommage irréparable !

Il se trouve que mon sentiment aujourd’hui est que l’on s’éloigne de cette ligne génératrice de stabilité sociale du fait de l’aventurisme de quelques-uns qui vont, si on n’y prend garde, finaliser la grande tranchée qui va diviser ce pays.

A mon humble avis, il faut faire en sorte que cela n’arrive jamais ! L’épisode des « amendements constitutionnels »  a mis à jour des désaccords et il me semble que pour ramener la confiance au niveau que requièrent les défis de développement qui nous attendent il faut qu’à la fois le pouvoir et l’opposition lâchent du lest. Côté pouvoir il serait indiqué d’associer plus l’opposition dans la gestion publique.

Par exemple, commencer par confier des responsabilités au plus haut niveau de l’Etat à cette partie de l’opposition qui a joué le jeu du dialogue, sans bien évidemment que l’on soit dans une tentative de recrutement pur et simple pour la majorité présidentielle.

Il faut partir du principe qu’il s’agit de notre pays à tous et nous devons inscrire notre démarche dans le partage des corvées et bien sûr des bienfaits. Il a fallu un vrai sens politique à Messaoud ou Boydiel pour accepter d’aller à ce dialogue plutôt que de bloquer sur une position confortable de boycott. Confortable, en effet, parce qu’elle permet de se dédouaner à peu de frais en se réservant le beau rôle du procureur public qui dénonce mais ne participera à régler le moindre problème.

L’opposition aussi gagnerait à innover en se montrant moins obnubilé par le pouvoir auquel il faut accéder à tout prix. Elle doit, à mon avis, en lieu et place des manifestations de rue, dont on ne peut se prémunir des débordements, se consacrer à organiser la réflexion et le débat ouvert sur ses stratégies alternatives à celles du gouvernement dont elle ambitionne de prendre la place.

Ceci dit, je pense que c’est encore au pouvoir de continuer à tendre la main à toute l’opposition y compris celle réputée radicale. Quelle que radicale soit la position politique d’un compatriote il a droit à notre écoute respectueuse qui l’amènera à accepter le débat et renoncer à une démarche qui va l’isoler et l’éloigner des préoccupations réelles de ses compatriotes. Ce pays a besoin de tous ses fils.
 
Dr Souleimane Cherif

Président de l’Association des Pharmaciens de Mauritanie (APHARM)
Ancien membre du Bureau Exécutif du Conseil National de l’Ordre des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-Dentistes de Mauritanie
 
 
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