- Le conseil d'administration de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SINIM) se réunira le jeudi 08 novembre 2018 à Paris. Sur la table des participants, le choix d’un nouvel administrateur directeur général mais surtout des rapports et des dossiers, reçus par Alakbar qui le malaise d'une société au bord de la faillite.
Failles administratives
Selon les documents obtenus par Alakhbar, durant ces 15 dernières années, l’Etat a nommé successivement 6 directeurs généraux qui n’ont pas les compétences requises et qui manquent d'expérience internationale et d'indépendance.
La plus haute instance de la société, à savoir le Conseil d'Administration, n'a pas les compétences d’évaluer la gestion du directeur général.
Pendant ce temps le népotisme et le tribalisme façonnent le recrutement des dirigeants. 15 directions dont celle de la production sont sous le contrôle d’une seule tribu.
Depuis 15 ans, les femmes ne siègent pas au sein du Conseil d'Administration. Les couches sociales marginalisées et les 6500 travailleurs permanents n’y sont pas représentés.
Inversion de rôles & manque de transparence
Depuis 2009, il y a une inversion des rôles au sommet de la société. Le président du Conseil d’Administration a perdu son rôle de superviseur pour devenir une marionnette de l’administrateur directeur général.
Depuis sa nomination en 2013, le président du Conseil d’administration, l’ancien député Kaba Ould Elyou, a participé à toutes les campagnes électorales, malgré qu’il a démissionné de son poste de parlementaire.
Sous le régime de l’ancien président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, le Conseil d’Administration était présidé par le gouverneur adjoint de la Banque Centrale afin de garantir son indépendance.
Depuis 2016, la société est en recul en matière de transparence dans les transactions et appels d’offre. Avant, les contrats de marketing étaient négociés et annoncé par le bureau des actionnaires à Paris.
Ces dernières années, la promotion des cadres ne tient plus compte de leur efficacité ou compétences et le système de recrutement est archaïque. Le directeur général peut recruter une personne parmi plusieurs candidats secrètement et en outrepassant les textes en vigueur.
Contrôleurs inamovibles
Parmi les dysfonctionnements notés dans les rapports reçus par Alakhbar, il y a l’absence quasi complète de mécanisme de contrôle. Les agents de contrôle interne sont nommés par le directeur général et ils ne peuvent pas enquêter ou publier un rapport sans son autorisation. Et de l’extérieur, société n’est pas contrôlée par l’Inspection Générale de l’État (IGE), la Cour des comptes ou par le Parlement.
L’expert consultant étranger en charge d’évaluation des données et des programmes d’acticité reste inamovible tout comme le bureau d’enquête qui est sous la supervision du bureau d’études CONEX
Surendettement
En 2017, la dette de la SNIM a atteint 257 milliards d’ouguiyas, dont 149 milliards de dette extérieur (415 millions USD) et 108 milliards de dette interne. Ce chiffre équivaut à 39% du budget de l’Etat en 2018 (663 milliards d’ouguiyas)
La dette extérieure représente le double de la somme des 189,06 millions de dollars de prêts et de dons que la Mauritanie a obtenus, cette année, grâce à la signature de 16 différents accords.
Les prêts à intérêt ont grimpé de 26 milliards d’ouguiyas en 2015 et à 162 milliards en 2016.
En 2001-2009, la dette de la SNIM ne dépassait pas les 59,4 milliards d’ouguiyas avant d’atteindre la barre des 229 milliards d’ouguiyas en 2009-2013, une période pourtant marquée par l’évolution positive des prix du fer.
Travailleurs désespérés
Cette situation a laissé un climat tendu chez les travailleurs qui, en 2015, ont mené une grève de plus de deux mois provoquant la chuté la production au plus bas niveau depuis 15 ans, avec des recettes ne dépassant pas les 58 milliards d’ouguiyas.
Les travailleurs exigeaient des primes annuelles calculé sur la bases de la production annuelle et des bénéfices réalisés par la société.
source alakhbar.info