Le monde dans lequel nous vivons semble n’être fait que de paradoxes… Jamais depuis queje sais lire, je n’ai lu autant de violence et de méchanceté dans certains échanges entre congénères… En même temps d’autres estimes qu’il faut absolument être gentil, ne pas émettre un avis défavorable sur un texte, une photo, une prestation quelconque… Il y a une surenchère de compliments qui n’empêche pas ceux qui les font, de rire sous cape, en regrettant la médiocrité de ce qu’ils ont vu et lu…
A la recherche de Mamadou Kalidou Ba je suis tombée récemment sur des commentaires qui avaient enflammés les murs après la parution de l’Anthologie de la littérature mauritanienne francophone…
Je suis tombée sur le commentaire d’un congénère qui de toute évidence, voulait consoler une de nos « oubliées » et énumérait toutes celles et ceux qui n’avaient pas non plus eut l’honneur… Et là un nom éveilla mon attention… Le nom d’une femme qui a fait publier, mais je n’ai pas encore trouvé un de ses lecteurs qui ait dépassé la huitième page … Ses moyens financiers lui permettant de faire paraitre n’importe quoi A la place de certains oubliés je me sentais plus injuriée par l’association de leur nom à cette personne que si ils avaient tout simplement été passé sous silence !!! Comme quoi pour complimenter dans certains cas, il faut pouvoir aussi évaluer les mérites !
Je vois dans les commentaires des compliments fuser de toute part, pour des écrits plus que médiocres, des projets aussi farfelus qu’inutiles, des textes d’une fadaise sans équivalant, faisant preuve d’un style qui devrait déjà être sanctionné dans une rédaction au collège, une orthographe plus qu’approximative et oublions de préférence les fautes de grammaire Quand aux photos ou tout le monde est si beau que j’aurais honte de faire voir la mienne !
J’ai reçu ces derniers temps des manuscrits de personnes qui soulignent qu’elles me font l’honneur de me le faire connaître en « avant première »… Ces textes sont d’une médiocrité affligeante… Que j’ai le plus grand mal du monde à lire car je n’ai absolument aucune idée de ce que l’auteur voudrait dire…
Il y a aussi ceux qui font publier à frais d’auteur et qui ont l’outrecuidance de me dire avec une joie frémissante qu’ils ont « trouvé un éditeur »… Non, mes chéris c’est l’éditeur qui a trouvé un pigeon à plumer… Car il ne s’intéresse pas le mtr(gfgfgfgfgfgfgfgfgfgfgfgfoins du monde pour ce qui est sur le papier et malgré tout le « sérieux » qu’il affiche sur sa page Web, ne corrigera pas une seule coquille ! Je suppose que si je lui proposais quelques pages de l’annuaire téléphonique en lui disant que ce sont mes chroniques… Il ne s’en apercevrait même pas !
Ah, ou est le bon temps de ma jeunesse ; ou les éditeurs nous présentaient, des parutions parfaites ; supervisées par un « correcteur » qui n’hésitait pas à dire au cher auteur : Dis moi, de la page tant à la page tant, il faut que tu revois ton texte, il y a des lourdeurs, ou tout autre malformation épistolaire. Et sagement, avec toute la modestie nécessaire le dit auteur essayait de sauver les meubles… Françoise Dorin talentueuse écrivaine française explique à merveille cela dans un de ses livres ; Son héroïne a écrit un livre qui, autant que la femme, a séduit l’éditeur, mais bien que devenu son amant, il reste soucieux de sa réputation, ne lui fait aucun cadeau avec les corrections, et ne lui passe pas une virgule… Heureusement pour moi ; C’est un personnage fictif, car si il lisait mes textes… Rien que ce minuscule petit signe, lui donnerait une rage de dents… Depuis que je sais que la virgule existe, je suis avec elle sur le pied de guerre… Ce microbe m’a coûté des points dans l’ensemble de ma scolarité !
Le marché du livre est à mon avis plus que saturé… Et n’en déplaise à l’édition « Actes Sud » je commence un peu à douter de la pureté des présentations qu’elle fait tous les jours… Y a-t-il vraiment rien que pour cette édition deux ou trois livres dignes, chaque jour de faire vibrer notre intérêt ?
Je m’occupe aussi activement que possible de nos auteurs dans ce pays, j’en parle et en reparle, j’interpelle mes amis à l’étranger et m’occupe de trouver une solution pour envoyer les livres, car je les trouve talentueux et que j’assume mon opinion. Je voudrais avant de finir présenter un bonbon tout particulièrement, à deux d’entre eux.
Idoumou Mohamed Lemine Abass et Mamadou Kalidou Ba… Tous deux sont assez conscients pour savoir qu’ils ont un immense talent… Et pourtant que d’humilité, que de doutes sur la façon dont le public les accueillera… Et quelle joie lorsqu’on leur fait un éloge… Surtout quand ils savent que c’est empreint de sincérité… Ecrire un livre est un enfantement, Et eux, attendent que leur enfant fasse ses premier pas pour savoir s’il est beau ou pas !
Maryam Brodowski
source lereflet.net