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un grain de sable pour secouer la poussière...

Damane : Quand AGM joue les trouble-fête

Vendredi 8 Juin 2018 - 15:21

Il ya quelques jours, deux éléments de la police chargée des crimes économiques s’étaient présentés aux Assurances Générales de Mauritanie (AGM), munis d’une réquisition du juge d’instruction, chef du pôle des magistrats chargés de la lutte contre la corruption, pour demander un certain nombre d’informations (statuts de la société, ses actionnaires et ses propriétaires entre autres). On pensait alors que cette descente de police avait un lien avec la nouvelle procédure ouverte par le parquet contre X pour ‘’évasion fiscale et blanchiment d’argent’’ et qui visait Mohamed Ould Bouamatou et son adjoint Mohamed Ould Debagh. En fait, la vérité est peut-être beaucoup plus triviale.

Un bras de fer oppose depuis quelques semaines AGM à Damane, une société d’assurances créée par la SNIM en 2010 et qui s’achemine apparemment vers une privatisation au profit du même groupe qui a fait main basse sur l’économie du pays. Actionnaire à hauteur de 10% dans la société Damane, le groupe BSA (5% pour AGM et 5 pour la GBM) avait été écartée en 2013 lorsque l’Assemblée décida que le capital doit passer de 3 à 6 milliards. Foulant au pied l’article 7 des statuts qui stipule qu’en cas d’augmentation du capital, ’’les actionnaires jouissent du droit préférentiel de souscription’’. Le groupe Wafa, appartenant au groupe Ghadda en apparence, est autorisé à souscrire. Il détient désormais 30% du capital. Les 10% du groupe BSA ne sont plus que 5% en vertu de cette augmentation du capital. Les choses restent ne l’état jusqu’en 2015. Devant les difficultés croissantes de l’entreprise qui n’a comme clients que la SNIM, dont presque la totalité de la prime d’assurance est versée aux réassureurs, et Mauritania Airlines, un mauvais payeur, la SNIM décide de céder 42% de ses parts au ministère des Finances et ne garde que 20%.
 

Le 8 mai dernier, deux assemblées générales (une ordinaire et l’autre extraordinaire) sont convoquées pour approuver les nouveaux statuts. Le représentant du groupe BSA soulève la question du droit préférentiel dont ils ont été privés en 2013 et exige que des réserves sur ce point soient incluses dans le procès-verbal de l’AG. Quelques jours plus tard, il reçoit les nouveaux statuts et le PV où aucune réserve n’est portée. Il refuse d’approuver les statuts et de signer le PV. Malgré un échange de courrier avec Damane, il maintient son refus. Un petit grain de sable dans un engrenage dont l’objectif  à terme est de faire main basse sur cette société, qui dispose déjà d’un immeuble flambant neuf sur l’avenue Jemal Abdel Nasser.
 

Et si tout ce cirque, auquel la police a été associée, n’était qu’un moyen de faire pression sur cette société pour la faire plier ?

source AMI

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