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un grain de sable pour secouer la poussière...

Calamités…. Calamités…. Calamités…

Jeudi 13 Juillet 2017 - 00:38

Calamités…. Calamités…. Calamités…

Le premier ministre et quelques uns de ses ministres et conseillers sont allés en campagne en faveur des amendements constitutionnels pendant quelques jours au Gorgol et au Brakna. Cette promenade a constitué une opportunité inestimable pour les ressortissants de ces deux wilayas, appelés pompeusement les cadres, d’aller mobiliser à qui mieux mieux de pauvres populations avec lesquelles ils ont rompu depuis la déclaration des résultats de la dernière présidentielle. Il ya eu de gros rassemblements populaires à Bouratt, à Barkéol et à Magta Lahjar. Les ‘’manifestants’’ sont venus de partout.

Parfois de très loin même. La campagne électorale pour le passage sans coup férir des amendements a commencé. Pour cela, tous les arguments sont bons pour convaincre les électeurs à voter massivement par un Oui le 5 août prochain. Au cours des meetings organisés par la caravane du premier ministre, les populations ont eu droit à de véritables sorties médiatiques qui ont reposé des problématiques que les Mauritaniens ont cru dépassés. C’est l’exemple de cette histoire de troisième mandat pour un président qui n’a en a plus droit constitutionnellement. Impossible donc de comprendre pourquoi subitement le premier ministre et une poignée de maires aux ordres en reparlent si hystériquement. Selon eux, la Mauritanie est en marche grâce au président Mohamed Ould Abdel Aziz qui ne peut pas quitter sans achever son œuvre de refondation et de développement.

Depuis quelques jours, il n’est plus question que de cela. A Nouakchott à travers des initiatives. A Rosso par la bouche des plus grands responsables du parti/Etat, notamment Sidi Mohamed Ould Maham et Abdallahi Salem Ould Ahmedoua. Sur les Télévisions et dans les radios où des ‘’personnalités’’ de tous les horizons défilent pour ressasser des histoires sans tête ni queue en vue de justifier de la pertinence voire de la nécessité de l’organisation d’un référendum pour la validation d’amendements constitutionnels qui constitueraient, selon les inepties d’un président de parti politique bidon, ‘’un tournant dans l’histoire politique contemporaine nationale’’. A Bouratt, un rassemblement rural de plus d’une vingtaine d’adwabas, le PM a déclaré que les opposants d’Aziz lui reprochent de lutter contre la gabegie. Alors que ce n’est pas l’opposition que je sache qui a failli faire couler la SNIM ni elle qui a fait agoniser l’ENER ou l’ATTM.

La précarisation de la cohésion sociale est tributaire des politiques d’exclusion et de marginalisation de larges couches sociales dont le pouvoir en est le champion toutes catégories allant jusqu’à s’en prendre publiquement à des communautés nationales. Si comme le prétendent Ould Hademine et Ould Maham, les questions de fond comme l’esclavage ou le passif humanitaire constituent pour certains un fond de commerce à l’extérieur, elles sont pour eux et leur gouvernement des instruments sur la base desquels ils entretiennent les divergences et les inégalités pour apprivoiser les uns et diaboliser les autres. Certaines images sont choquantes. Comme à Bouratt où le PM, son équipe de ministres, de conseillers, d’autorités régionales et autres notables sont assis confortablement sous les tentes à l’ombre et que des milliers d’autres pauvres citoyens de même conditions sont arrangés comme des bêtes de somme en plein air au soleil pour entretenir la mise en scène.

C’était partout pareil : A Barkéol, à Magta Lahjar et même à la petite escale d’Aleg. A Bouratt, rien n’a fondamentalement changé. Les populations continuent à souffrir le martyr comme il y a dix ou vingt ans. La pauvreté extrême est toujours la règle. Les milliards que l’Etat a donnés à des programmes comme le PESE (Programme d’éradication des séquelles de l’esclavage) ou les actions de développement que l’agence Tadamoun prétend avoir réalisé dans ces espaces n’ont pas encore permis d’améliorer sensiblement les conditions de vie de ces populations. Les services sociaux de base manquent encore cruellement. Les écoles sont loin d’être aux normes. Les quelques points de santé souvent mal équipés et en manque permanent de personnel sont loin de garantir la couverture sanitaire minimale.

Comme dans toute la zone, le problème de l’eau constitue un casse-tête qui hante les jours et les nuits des populations de ce triangle d’on ne sait plus quoi. Pauvreté ? Espoir ou de développement. Vraiment, impossible de savoir où va un pays où sans aucune vergogne ni gêne, les hauts responsables publics et politiques appellent sans détours à violer la constitution en se fondant sur un argumentaire fallacieux et insidieux. Comme l’évocation non à propos de la souveraineté du peuple ou la toute nouvelle théorie du président indispensable. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Sinon plein de gens en seraient depuis longtemps morts et enterrés.

Sneiba El Kory

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