Ma petite galerie vient de s’enrichir d’un nouveau tableau : "Respect de la notion animale" de mon compatriote et peintre plasticien Mamadou Anne. Il y a quelques jours, j’ai acheté sa toile, en image, à 85000 ouguiyas ; une somme qui équivaut sensiblement à 3 fois le SMIG dans mon pays.
A cause de son prix relativement élevé et de son interprétation plus ou moins complexe, l'œuvre fait actuellement débat chez-moi.
Mon épouse la trouve trop chère et trop compliquée. Ma fille de 7 ans rejoint sa mère : elle ne l’aime pas, mais sans expliquer pourquoi. Mon fils en 2ème année du collège, lui, par contre estime que ce tableau est beau. Il adore les animaux, dessine déjà pas mal, manipule les fils de fer et en fait des figures, imitant l’artiste Oumar Ball.
Moi, je me garde de commenter, me contentant de dire tout simplement que la toile me plait, sans avancer des arguments. Et pour cause : j’en suis incapable. Et je ne le regrette pas vraiment.
En effet, je découvre un peu tardivement que j’aime l’art, et je découvre surtout que je n’y pige rien. Et cette ignorance, je découvre aussi que je ne la regrette nullement. Bien au contraire ! Je m’en réjouis.
Grâce à elle j’observe toiles et œuvres artistiques avec mes propres yeux, avec mon cœur : mon regard n’étant pas téléguidé, il fonctionne au pifomètre, loin des sentiers battus par les experts qui cloisonnent tout selon des théories qu’ils ont apprises dans des écoles d’arts qu’ils ont fréquentées ou qui les ont influencés à distance.
Des théories et des cloisonnements déroutants pour les profanes comme moi, qui apprécient suivant leurs propres sensations, leur intuition, ignorant ces théories et écoles et se souciant fort peu des influences culturelles extérieures.