La Commission Nationale des Hydrocarbures (CNH), chargée de sélectionner un opérateur pour l’approvisionnement du pays en gaz butane pour les deux prochaines années, a échoué dans sa mission. Tout comme elle a fait chou blanc pour le choix d’un autre pour le bunkering. dans les eaux territoriales mauritaniennes. Conséquence : la Mauritanie pourrait renouer avec les pénuries de gaz butane que l’on croyait appartenir à un passé révolu.
‘’L’incompétence et le manque de vision de la CNH ont mis le pays dans cette situation d’incertitude porteuse de grands dangers’’, écrivent nos confrères de Mauriweb.. En effet, la CNH, dont le processus a pris du retard, a tout simplement déclaré infructueux l’appel d’offres à l’issue de l’ouverture des offres techniques ce 12 Décembre 2019. Quatre grosses sociétés de Trading avaient acheté les dossiers au prix de 250 000 MRU : Vitol, Trafigura, Géogas (l’opérateur sortant) et Sahara Energy, mais trois d’entre elles seulement avaient soumissionné. A l’ouverture des offres techniques, la CNH a éliminé l’une d’elles sous prétexte qu’elle a rempli un ancien formulaire et les deux autres parce qu’elle ont repris une phrase de la lettre modèle d’engagement qui stipule : « nous nous engageons à livrer le produit conformément aux spécifications figurant dans le Dossier d’Appel d’Offres et en respectant les calendriers et les bordereaux des quantités qui seront fixés dans les programmes trimestriels qui nous seront adressés par les importateurs .» Ce que la Commission a compris comme étant un engagement à faire des livraisons tous les mois alors que le contrat spécifie bien que « les acheteurs peuvent faire des commandes individuelles à tout moment avec un délai de livraison de 10 jours. »
Sachant que le contrat avec Géogas arrive à expiration le 31 Janvier et qu’il faut au minimum trois mois pour boucler le processus, il ya fort à parier que la CNH sera obligée de faire recours à des contrats ponctuels de courte durée avec des opérateurs n’offrant aucune garantie et surtout se fournissant sur le marché Spot beaucoup plus cher que les contrats à longue durée. Alors la question légitime est pourquoi la CNH fait-elle courir ce risque au pays ? D’aucuns affirment que ce délai supplémentaire n’a pour but que de permettre au quatrième opérateur en lice d’affiner son offre et se donner de meilleurs chances de l’emporter.
Les sociétés attendent de nouveau la CNH qui devra de nouveau lancer l’appel d’offres pour le gaz. L’ouverture des offres pour l’approvisionnement en hydrocarbures se fera ce jeudi 19 décembre. Sera-t-il à son tour déclaré infructueux ? Jamais deux sans trois, disent les français. Prions pour que la Commission fasse preuve au moins une fois de discernement.
lecalame.info