Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, va accueillir la prochaine Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) entre juin et juillet 2018, a-ton appris. Quelques réformes importantes ont été prises.
Cette décision a été prise le dernier jour du 29e sommet de l’Union Africaine qui s'est tenu à Addis-Abeba en Ethiopie. Si l’information est confirmée, la Mauritanie abritera pour la première fois de son histoire la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. Pour les responsables mauritaniens cette nouvelle « est une suite logique du sommet arabe de 2016 » organisé à Nouakchott. La Mauritanie avait accueilli le 1er sommet des États arabes de son histoire.
La réception des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA peut être considérée comme une victoire diplomatique de la Mauritanie deux ans après avoir présidé aux destinées de l’institution continentale. Depuis sa création en 1963, l’organisation peine à remplir pleinement ses objectifs. L’UA est non seulement dépendante financièrement mais en plus elle a montré son incapacité à résoudre les conflits qui ont secoué le continent noire.
L'UA vient d'enregistrer plusieurs réformes majeures, notamment le passage d'un seul président à trois présidents, l'acquisition d'une taxe de 0,2% sur le tarif des importations
- Le passage d'un seul président à trois présidents. Présidée jusque-là par un président élu pour un an d’exercice, l’UA sera désormais gérée par trois présidents. Celui en exercice, son prédécesseur et son probable successeur. Donc pour cette année, on aura une troïka composée par Alpha Condé, le président en exercice, son prédécesseur Idriss Déby, et le probable successeur. Le nom de Paul Kagamé du Rwanda est avancé pour succéder à Alpha Condé. Pour plus d’efficacité, l’Union Africaine a décidé d’organiser désormais deux sommets par an au lieu d’un seul jusqu’ici.
- "L'Union africaine vient de trouver une formule de se financer elle-même", a déclaré l'économiste Carlos Lopes. La décision a été prise par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Carlos Lopes, qui est membre du comité de réforme de l'UA piloté par le président rwandais Paul Kagamé, a dit son optimisme face à la solution retenue par les chefs d'Etat. "Je pense que l’Union africaine a trouvé la formule. 0,2% sur le tarif des importations du continent permettent d’avoir même plus que ce dont a besoin l’Union Africaine. Ceci dit, il y a un certain nombre de trépidations, de difficultés qui sont liés au fait que, techniquement, pour n’importe quelle mesure tarifaire, il y a des éléments de négociations commerciales, il y a aussi des éléments de cadre juridique national".
Ajoutant : "Il y a certains pays qui évoquent que leur constitution ne permet pas telle chose, d’autres qui pensent que l’OMC pourrait constituer un obstacle. Nous avons passé en revue l’ensemble de ces difficultés et nous estimons qu’elles sont toutes gérables. Bien sûr, ça va prendre du temps jusqu’à ce que tout le monde soit confortable… ». Selon Carlos Lopes, dix pays sont dèja prêts à contribuer et une douzaine de pays additionnels en route. « Je pense qu’on a mis la machine en marche. Si on arrive avant la fin de l’année à avoir tous les pays africains qui sont déjà dans ce mouvement, je pense que le pari sera gagné », dit-il.