Ce regard souvent teinté de condescendance, de misérabilisme et surtout de mépris fait ressurgir des discours d’un autre âge, porté par des hommes de science sans aucune gêne.
Telle a été l’œuvre du Pr Jean Paul Mira qui tranquillement, se fondant sur une vérité -la défaillance des systèmes de santé en Afrique- proposa sans sourciller et de façon abjecte, que des essais cliniques y soient menés comme cela se faisait pour le sida avec les prostitués vulnérables et pauvres.
Cette proposition honteuse ne traduit ni la générosité désintéressée de l’Occident et encore moins un besoin primaire de l’Afrique, au moins actuellement, vu le nombre de cas enregistrés sur le Continent.
Cette fausse bienveillance réveille dans nos souvenirs une autre réalité. Celle de l’abondance d’une littérature raciste (allant du 17ème au milieu 19ème siècle) sous couvert d’une onction scientifique, celle de la stérilisation des femmes (à leur insu) en Asie et en Afrique par le truchement de Fondations, celle des essais d’antiviraux au Nigeria ou enfin le scandale des cobayes de Big Pharma.
L’ensemble de ses éléments historiques factuels, nous imposent au moins d’être vigilant et au mieux d’être sur la défensive.
Oui il nous faut une réelle vigilance citoyenne tout en ne tombant pas sur des raccourcis faciles et simplistes.
Car les propos scandaleux de ses chercheurs conjugués avec l’histoire des scandales des essais cliniques sauvages font le lit des conspirationnistes de tous bords.
Car à l’heure actuel, il n’existe aucun essais clinique sur le Continent africain et encore moins un essai de vaccin.
Les différents essais cliniques existants se font en Occident pour le moment.
Il y a plus de 8 protocoles d’essais dans des pays d’Europe, aux Etats-Unis et en Asie -là ou il y a le plus de victimes- et aucun sur le continent africain.
Cela dit, on se doit d’être vigilant en n’acceptant sur notre continent que des protocoles déjà entérinés en Occident et validés par nos propres scientifiques.
Mieux, notre exigence post-Covid-19 doit se tourner vers nos dirigeants qui doivent encore une fois investir, dans l’éducation, la recherche scientifique et la santé.
Ainsi nous n’attendrons plus la générosité de l’Occident pour nous soigner.
Diallo Saidou Dit Thierno
kassataya.com