S’il faut absolument retenir trois actions positives de l’ancien Chef de l’État, Mohamed Ould Abdel Aziz, je retiendrai personnellement celles qui suivent :
1- En plus de dix ans de pouvoir réel ou supposé et d’usurpation de l’État il a dénudé la classe politique de notre pays et montré que ses leaders sont, pour la plupart, plus enclins à défendre leurs intérêts particuliers et satisfaire leur soif de pouvoir et d’argent qu’à servir des idéaux et œuvrer pour la Nation. L’ancien Chef de l’État avait appelé, lui-même, au renouvellement de cette classe politique ; le Président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani doit en faire un chantier urgent : il ne pourra jamais bien gouverner avec les mêmes pratiques et les mêmes visages. Il ne pourra jamais bien gouverner tant qu’il ne rendra effective la séparation entre l’État et le Pouvoir.
2- Il a persuadé les mauritaniens qui, depuis la venue de l’Islam politique dans nos contrées, se posent des questions sur le comportement de certains érudits et oulémas du pays, de l’incompatibilité entre le rôle de guide religieux et spirituel avec l’exercice de la politique et des affaires. L’affaire Ould M’Khaïtir et celle des créances de Cheikh Rida ont suffit pour déciller les yeux de notre population sur ce sujet. Aujourd’hui, celle-ci cherche de nouveaux visages qui incarnent l’Islam qui a toujours été le nôtre ; celui de l’intégrité morale et religieuse, de la tolérance et l’ouverture. Elle aspire à l’émergence de nouveaux oulémas qu’aucun pouvoir, ni aucune force intérieure ou extérieure, ne peut instrumentaliser ou compromettre.
3- Il a enfin donné l’occasion, par sa dernière tentative de revenir par effraction sur la scène politique, au Président de la République de découvrir la main de fer qui se cache sous le gant de velours avec lequel il a essayé, jusqu’à présent, de mener la réforme profonde de l’État et la normalisation des rapports entre les différents acteurs de la vie nationale.
La suite des événements pourra révéler d'autres actions positives de l'homme dont le bateau se vide aujourd'hui, petit à petit, de ceux qui lui avaient trouvé d'autres réalisations d'une autre nature...
Idoumou Mohamed Lemine Abass
source FB