Excellence monsieur Mohamed Ould Ghazwani. Je commence par vous saluer et vous souhaiter la guidée de Dieu vers ce qui Le satisfait et qui vous grandit à ses yeux. Je ne peux vous parler de ce sujet, sans parler à son excellence le premier ministre Ismaël ould Bedda ould Cheikh Sidiya, à qui je souhaite la même chose qu’à vous. En fait le sujet le concerne un peu plus directement pour des raisons dont il prendra sans doute connaissance, s’il ne l’a pas encore fait.
Donc avec tout le respect que je vous dois, je vous fais la remarque suivante. Une simple remarque d’un simple citoyen.
Vous venez d’effectuer une visite au Trarza. Vous avez été accueilli par des centaines de cadres (Mashallah véhiculés), et des milliers de citoyens, qui ont l’habitude de le faaire.
Certain personnes vous ont même acclamé (déjà), pour d’énormes projets que vous avez réalisés.
Si vous avez fait un bien pour votre pays, ce n’est pas étonnant et vous le tenez sans doute de votre patriotisme, de votre éducation et de votre rapport étroit avec votre Seigneur. Vous sentez, sans doute, à chaque moment de votre vie, que Son œil vous surveille et que votre comparution devant Son tribunal, n’est qu’une question d’années, de mois de jours d’heures ou de minutes.
Seulement monsieur président de la Mauritanie, et non des riches de la Mauritanie, vous avez manqué de quelques soixante kilomètres ou un peu plus, un rendez-vous qui vous aurait grandi aux yeux du Gouverneur de l’univers.
Timidement, un jeune homme, Ould Mkheytir Salem, vous publie sur Facebook, une vieille bâtisse de deux chambres branlantes en zinc : L’école de Diawlé. Il exprime le souhait de vous voir prendre note.
Deux chambres de cinq sur cinq, une école pour une kyrielle de familles villageoises, qui y accrochent tous les espoirs de voir leurs enfants, un jour, lire et écrire.
Une petite construction en voie avancée de délabrement, qui fait fonction d’école et qui le 27 janvier 2020, au 21ème siècle, en plein milieu de l’année scolaire est fermée faute d’avoir un enseignant.
Je ne pense pas que ceci plaise à Allah.
En 1984, je suis venu dans cette région, où vivait feu ma mère, femme de « Vrig Lekwar », originaire d’un village de peuls et de Torodo, venus surtout dans ces environs pour s’instruire des affaires de leur religion. Il parait qu’académiquement, ils n’ont pas eu grande aide et sur le plan savoir, n’ont pas fait grand parcourt.
Choqué par ce délabrement et ce retard de scolarité chez les enfants, je me suis attelé avec mes moyens dérisoires à « éduquer », un semblant d’occupation qui assurait quand même quelque récitation et quelques ayaats du coran. La mosquée que nous avions construite, alors, était en banco 4 mètres fois 4.
Je ne vous donnerai que quelques images de cette période difficile.
Plus tard Dieu fit que beaucoup d’amis essayèrent d’aider cette série de villages. Des américains, des français, des espagnols. Puis je suis parti au Koweït en septembre 1994 et j’ai pu construire une assez grande mosquée et à coté un petit dispensaire, qui n’a jamais fonctionné faute d’autorisation. Allez savoir pour quelle cause. Quelqu’un m’expliqua, que je suis « fiché » dans l’opposition. Moi qui n’ai jamais trempé dans la politique. Carence de toutes les denrées, sauf les mensonges.
A côté de cette mosquée, au matériel entièrement transportée de Nouakchott, l’état a construit un semblant d’école, dont le plafond s’est effondré, Alhamdulillah avant que les enfants n’y soient admis. Et jusqu’à présent ses décombres restent témoins d’un tort et d’une négligence qui frisent le crime dans cette région.
En cette période et en toutes les périodes les enfants de Bezoul 3, 2, 1, Oulad Imigen, Diam-Welli, etc. font entre huit et 10 kilomètres à pieds, pour aller, épuisés et incapables du moindre effort à Maugham Ibrahim, à l’école des Oulad Enahwi.
C’était là, monsieur le président que votre rendez-vous avec la bénédiction divine était assuré.
Je sais que j’ai écrit la même chose à l’ancien chef de l’état Mohamed ould Abd Al Aziz. Dieu a fait qu’il n’a pas eu la chance de profiter de cette bonne action. Peut-être que ses occupations étaient trop prenantes.
Mais c’était le plus urgent de ses devoirs nationaux.
Je vous redonne cette chance.
Quant à son excellence Ismaël ould Bede ould Cheikh Sidiya. Je prends Dieu à Témoin que je vous ai dit ce que je vais vous dire.
Excusez-moi de ne pas donner ni noms, ni détails. Vous avez les moyens de les vérifier Al hamdulillah.
Feu, mon père m’a raconté beaucoup de Bien de Bede ould Cheikh Sidiya, Allah yarhamou. Je pensais que c’était votre père et un ami m’a informé que c’est votre grand-père.
De toutes les façons le sang est là. Est c’est un sang de grande famille.
Quand en 1992, je suis venu avec mon ami Kyhl Amosson, le directeur des petits projets américains, et que par la suite, ils m’ont fait la confiance de me designer comme coordinateur de Trickcle-up de New York, mon seul but était d’aider les pauvres, et en fait aider la Mauritanie, au niveau de mon pouvoir.
Ma mère, fille d’Omar boubou est une disciple de votre famille, mais pour moi, c’est une perle sur mon front. Je suis là où elle est.
Mon père est étranger a la région, si on peut appeler étrangers une famille qui est restée deux siècles sur place et qui a trois de ses grands pères enterrés dans la Chamama.
Je ne vous citerai personne. Je vous dis cependant que sur trente ans, j’ai fait des efforts, pour l’amour d’Allah et j’ai eu beaucoup d’obstacles dressés sur le chemin qui ont « bloqué » cette région.
J’ai discuté de ce problème avec de grandes figures de votre noble famille, sans résultat.
J’ai parlé longtemps avec Cheikh Yacoub ould Cheikh Sidiya, et il m’a expliqué, beaucoup de choses. Allah Yarhamou. Ça me suffit.
Bouddah ould Bousseiri m’a donné le premier et le troisième des cinq imams qui enseignaient dans la mosquée que j’ai construite et qui a une longue, très longue histoire. Deux hommes de Dieu qui sont passé de l’autre côté et qui ont contribué à alléger la peine. Qu’Allah les en récompense.
Dans cette mosquée beaucoup de fils de la région ont récité des pages et des pages du saint coran.
Beaucoup d’activités sociales, ont rassemblé, pendant plus d’une vingtaine d’années les enfants de tous les villages avoisinants, liés tous par le sang, car nous les circoncisions ensembles en Aout. Aidé par mon frère l’infirmier, Boune Gueye, , à la porte d’un petit dispensaire, qui se délabre aujourd’hui et qui n’a été utilisé que de temps en temps par quelques ONG internationales, qui y faisaient la bouillie pour les enfants, nous avons utilisé les moyens de bord.
Maintenant, Alhamdulillah, que vous êtes le premier ministre de tous les citoyens, je vous conseille de vous pencher sur le cas de ces pauvres qui continuent à vivre au 18eme siècle.
Et je souhaite vivement un jour, que ce que mon père m’a raconté du votre, je puisse à mon tour, le raconter au mien. Témoigner qu’un grand homme s’est penché sur un grand problème séculaire et l’a résolu, non pas avec les yeux de la tradition, mais avec ceux de la justice, de la patrie, de l’humanité et de l’intérêt suprême de notre nation.
Depuis presque trente ans, j’ai vu ces villages grandir, les enfants ont eu des enfants. Et je me demande souvent vers quel destin nous poussons des générations grandissantes, privés de soins, d’éducation et même du sens de patriotisme, qui doit se cultiver dans le cœur de chaque citoyen.
Je crois que les crimes, le banditisme, le terrorisme, la drogue, tous les maux de la société, commencent dans ces marmites nationales, où des êtres humains, sont confinés dans la cocotte-minute de l’exclusion et de la négligence.
Plus proche que les musulmans chinois, plus proche que nos frères en Palestine, plus douloureux que la tragédie en Irak ou en Syrie, vous avez des mauritaniens, sous les yeux qui ont besoin d’aide, de respect de considération de sentir qu’ils vivent en ce siècle, où ils font figure de curiosités préhistoriques, livrés à tous ceux qui veulent en faire ce qu’ils veulent en faire.
C’est là, excellences monsieur le président, monsieur le premier ministre, où vous pouvez prendre contact avec la Satisfaction du Très Haut, sans fard, ni flagornerie inutile et trompeuse.
C’est Dieu qui vous l’ordonne : « Allah ordonne la justice et la bienfaisance.»
إِنَّ اللَّهَ يَأْمُرُ بِالْعَدْلِ وَالْإِحْسَانِ وَإِيتَاءِ ذِي الْقُرْبَىٰ وَيَنْهَىٰ عَنِ الْفَحْشَاءِ وَالْمُنكَرِ وَالْبَغْيِ يَعِظُكُمْ لَعَلَّكُمْ تَذَكَّرُونَ
Dieu vous guide et vous garde.
Mohamed Hanefi. Koweït.