Franchement. Que pouvait faire L’ancien président Mohamed ould Abd Al Aziz, autrement que ce qu’il avait fait ? Honnêtement n’a-t-il pas été, exactement le président que nous avions voulu qu’il soit et le genre de guide que nous façonnons automatiquement et éternellement depuis que cette terre s’appelle république ?
La fête de l’indépendance est terminée. Je n’ai pas voulu faire le trouble-fête et d’ailleurs je hais les trouble-fête et les troubles habitudes.
Mais.
Nous avons menés toutes les résistances raccommodables et imaginables, sauf la résistance contre Satan.
Qui a « pharaonisé » le Pharaon, autre que les « pharaoniseurs » ?????
A l’école du Malin, nous avons formés des hommes capables d’assoiffer l’eau, de faire grelotter une couverture de froid et de réduire l’obscurité en barres de glace avant de l’exposer en plein jour, luisante de ténèbres et aveuglant les rayons du soleil.
Des citoyens, toujours « frères » et « unité-nationalement », unis. Mais capables de célébrer la même indépendance, divisée en feu d’artifice d’indépendances, en blanc a Akjoujt, en deuil a Inal et en arc en ciel devant l’intérêt et la convoitises.
Aziz nous l’avons chanté, adulé, peint en ange et en sauveur, avant de le déifier. Une divinité « qui nous protégeait de la peur et nous rassasiait contre la faim ».
Et encore une fois :
Qui a « pharaonisé » le Pharaon, autre que les « pharaoniseurs » ?????
Ces gorges extraordinairement sans vergogne qui façonnent un héros le matin, avant de le réduire en héron le soir.
Tous ceux qui ont été plantés en cible dans la ligne de mire de la vindicte populaire, l’ont été, même s’ils ont été fautifs, sous l’action, l’influence et la poussée sournoise et mesquine de ces « maçons du faux ».
On peut bien se poser la question du pourquoi ce peuple qui naguère n’accordait aucune importance aux biens matériel, s’est subitement converti à la religion du mensonge de la louange sale et intéressée, des flatteries sans honte et du commerce de l’honneur et de la dignité, rien que pour des raisons de ventres de prestige ou de poche.
Les nouvelles divinités des villas, des V8, de la suprématie, des femmes, les épopées falsifiées à la hâte et des troupeaux de bêtes, vont réveiller des appétits horribles et criminels de ceux qui avaient les entrailles blindés contre la honte ou la décence.
Les clairons de la bassesse, vont à leur tour déclencher les rafales malhonnêtes et malodorantes du tribalisme, des partis, des ethnies, et des groupes de toutes natures. Pourvu que la « clique » soit capable d’usurper les droits des autres.
Tout ce qui pouvait effrayer une protestation, y compris celle du gouvernement, était instrumentalisé pour s’asseoir sur les autres, tordre le nez à la légitimité, à l’égalité et se nourrir des faibles.
Entendez par faibles tous ceux qui n’ont pas pu ou n’ont pas voulu s’insérer dans ces bandes de truands.
Ces ingénieurs du faux de l’étroitesse d’esprit, du fanatisme de la matière et de la falsification, ont sculpté une nouvelle foi, autre que la foi et réduit toute l’existence d’une nation à la circonférence étriquée de leurs familles et de leurs comptes en banque.
Et on se « re-pose » la question
Qui « pharaonise » le Pharaon, autre que les « pharaoniseurs » ?
Qui peut tourner les quatre fers en l’air d’un président autre que cette puissance tacite et taboue qui vole avec le voleur et le piste avec les policiers ?
Comment un président choisi dans les circonstances que nous savons, un homme en chair et en os, peut-il résister a la tentation de passer outre les attributs de Dieu quand on lui chante matin et soir que la subsistance, c’est lui qui la donne, que c’est lui qui fait vivre et mourir, que les paumes sont tournées vers son palais en invocations, qui doivent être exclusivement adressées au Seigneurs des mondes visibles et du mystère ?
Que peut-il, un humain-président, quand on lui offre honneur, dignité, famille, louanges… quand on est prêt à se suicider s’il refusait la modeste promotion d’être un monarque, quand sous d’autre cieux on lui offre le livre saint, sous forme de « modeste cadeau ». (Astaqviroullah).
Personnellement je sais que le système et le régime de Aziz a détruit l’avenir de mes enfants. Mais Wallahi je ne lui dirai pas un seul mot, ni ne lui afficherai aucun reproche. Je sais qu’il a été l’outil acéré de toute une mécanique, qui est encore là, après le départ de toutes ses victimes et qu’à l’affut ses forfaits ne sont pas prêts de tarir.
Elle s’habille de toute la gloire du passée, taillée à sa mesure, s’accapare de toutes les faveurs du présent qu’elle manipule et dirige, se croit seule à entrer au Paradis de Dieu, même si le nombre de ses péchés dépasse celui de grains de poussière et des constellation d’étoiles… elle calcule… calcule… calcule, mais Allah est là et les fauteuils et les « cal-culs » ne remplissent pas toujours les poches.
Nous devions être un grand peuple. Nous pouvions être un très grand peuple. Les débuts de notre nation nous prédestinaient à un avenir qui devait faire beaucoup de jaloux dans ce monde.
Si la Baraka s’est envolée et que nous avons été réduits, malgré toutes les grâces que le Gouverneur de l’Univers nous a données gratuitement, à faire de longs voyages au Sénégal pour arracher une dent, ou en Tunisie pour opérer une cataracte, c’est que le péché est énorme.
Nous avons commis de graves dépassements contre les lois de Dieu. Et au fur et à mesure que le temps avançait, ces exactions ont gagné en crédibilité et en légitimité.
Le crime contre le peuple est un crime contre Dieu. « Allah défend (protège) ses fidèles.»
Je sais que le trépas vous rappelle chaque jour, que vous êtes devant le Grand Test, que votre départ est imminent. Mais vous rédigez le paragraphe des condoléances et vous sautez sur le résultat et le sous-entendu du message divin.
Les oreilles cramées n’entendent pas les hurlements de la réalité omniprésente.
Vous créez des criminels, par la ruse, la mauvaise foi, le mensonge, les flatteries, l’hypocrisie, la mal interprétation de l’histoire de la religion et de la morale, rien que pour une affaire de sous et de ventre.
C’est l’histoire d’un défi contre Celui que personne ne peut défier.
Les résultats seront toujours les mêmes :
Vous stigmatiserez sans cesse vos chefs, noircirez l’image de votre pays aux yeux du monde et vous enfoncerez dans la tourbe.
Ceci ne finira que le jour où viendra un guide, qui promulguera une loi terrible, avec une sentence impitoyable contre toute forme de faux, de supercherie, de flatterie intéressée ou de mensonge dans cette société.
Car si « Tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute », aussi « Tout arrogant, bandit, menteur ou fumier, gagnera en importance et en influence aux dépends du président qui lui prête une oreille attentive. ».
Une autre question s’impose, adressée au peuple cette fois :
« Qui vous pousse à sortir par la chaleur et le froid, en longue files pour voter un citoyen auquel vous ne croyez pas ? Et qui vous pousse à écouter ceux qui vous y poussent ?
Ne me dites surtout pas que ce sont les 10 ou 20 milles ouguiyas, offerts pendant les campagnes et qu’on vous fera payer cher les mois et les années suivants.
Ceux qui poussent le pays dans le cadre de cette triste image, sont ces égoïstes, qui ne se satisferont que quand ils seront les seuls à profiter de l’espace national, des ressources nationales, du ciel de la terre et de l’air de la Mauritanie.
Ils n’ont pas compris que "متاع الدنيا قليل"
Ils n’ont pas compris que pousser les pans de la structure sociale dans les coins les plus reculés de l’exclusion, constitue un affaiblissement de toute la nation. Que plus le nombre de la minorité des nantis, écrase la multitude de démunis, plus le pays s’amenuisera s’affaiblira et s’affaissera sous le poids de l’injustice, de l’incrédibilité et de la mauvaise renommée.
Ce n’est donc pas une affaire de président, mais de mentalités infectieuses, qui ont contaminé l’un des rares pays où, naguère l’honneur, la simplicité, l’altruisme la sobriété la fraternité et la décence constituaient la ressource principale intouchable et sacrée.
Un pays où seule, la morale n’acceptait jamais de dévaluation. Un pays qui malheureusement troque ses lingots d’or contre des sacs de charbons.
Mohamed Hanefi. Koweït.