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L’Espoir est-il permis ? Par Dy ould Hasni ould Moulaye Ismail

Vendredi 13 Décembre 2019 - 13:35

L’Espoir est-il permis ? Par Dy ould Hasni ould Moulaye Ismail

La situation politique connaît une décrispation sans précédent, depuis la prise du pouvoir par le nouveau président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani. Les premiers gestes sont imprimés avec la participation de certains leaders politiques, qui ont bien voulu honorer de leur présence, le festival des villes anciennes, organisé à Chinguetti.

 

L’acte fut hautement salué par tout le monde et constitue une entame de période d’apaisement tant souhaité. Il provoqua, cependant, un déclic chez les nostalgiques des tensions tendues, défavorables à tout rapprochement ou ouverture du nouveau président à la classe politique, en particulier l’opposition démocratique. Ignorant que la Mauritanie ne peut pas restée otage entre les mains d’une poignée d’affairistes dont le seul souci est leur intérêt personnel. Et oubliant que l’intérêt général prime selon beaucoup de citoyens, et que le nouveau président, réconciliateur, inscrit son action dans cet ordre.  

C’est dans ce climat empreint de sérénité, que le président sortant, il y a, à peine trois (03) mois, arriva dans la précipitation. Depuis lors, les choses s’accélèrent, comme pour annoncer une récupération de ce qui était perdu. Mais hélas, peine perdue !

 

 

Une loi de la nature

 

Si l’on sait  que tous ses prédécesseurs sont partis pour ne jamais revenir au pouvoir, nous comprendrons, aisément, que ce qui lui arrive, n’est pas  une exception à la règle. Car, ce peuple nous a habitués à tourner le dos à celui qui le dirigeait, pour tenir compagnie à celui qui le remplace. Elle est classique, cette pratique chez nous, comme une loi de la nature, et nous l’avions, à maintes reprises, rappelée.

 

Son arrivée brusque a suscité un certain nombre de questions qui justifient l’existence de non-dits, au moment de la passation de service, ou probablement bien avant, et qui laissent comprendre que le rejet du 3è mandat et le discours de l’époque n’émanaient pas de sa volonté délibérée, mais plutôt d’une force « externe », qui l’a contraint, sine die, d’obtempérer à cette abdication. Donc, qui a trahi qui ?

 

Nous savons, par ailleurs, qu’un fauteuil, quel qu’il soit, ne sied qu’à une seule personne. C’est ainsi qu’il est qualifié par l’usage du singulier au lieu du pluriel.

Toutefois, depuis sa venue, le parti au pouvoir connait des réunions et contre-réunions pour un motif, qui n’en est pas un. La Référence du parti. Est-ce l’ancien ou le nouveau Président? Un prétexte futile. Le mobile étant, vraisemblablement, ailleurs.

 

En réponse à cette question, le verdict tomba sans appel. Par communiqués, les députés,  le comité provisoire de l’UPR, les conseillers municipaux, les conseils régionaux, les fédérations, le bureau des anciens députés, d’anciens premiers ministres et ministres, plébiscitent  et font allégeance au président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, comme seule et unique référence.

 

Mal prit celui qui se sent lâché, par ceux qu’il supposât être ses soutiens. A raison, peut-être ? Lui qui l’avait, pourtant, fait à ses deux prédécesseurs et s’en gaussait, on se le rappelle bien, un soir du 20 Octobre 2016, à la clôture du fameux dialogue dit « inclusif », qui n’en était pas un, parce qu’il excluait justement l’opposition véritable et dite radicale. Celle-là, qui a milité pour enraciner la démocratie dans notre pays, depuis l’avènement du multipartisme, issu de la réunion de la Baule, en 1991. Celle-là qui n’a jamais accepté de compromissions et à laquelle, il faut demeurer reconnaissant.

 

Ouverture

 

Alors, en conformité à ces principes déclinés et à l’application de son programme unificateur, qui a rassemblé autour de lui, beaucoup de citoyens, de divers horizons, qui l’ont choisi pour la magistrature suprême, le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, a choisi pour son gouvernement une équipe, n’obéissant pas, nécessairement, aux critères de choix habituels.

 

Une empreinte qui marque son style, et qui annonce déjà qu’il n’emboîtera le pas à quiconque. Ces premières mesures sont suivies avec attention et beaucoup d’intérêt. Une ouverture à la classe politique, toutes tendances confondues dont l’opposition radicale, une réhabilitation des anciens présidents (Taya, Sidi..) et l’intention de leur régler leurs droits, illégalement confisqués, en tant qu’anciens chefs d’Etat.

 

Ce sont là des mesures qui apaisent, certes, le climat politique et social. Mais qui provoquent,  naturellement, des jaloux, surtout que cela était à leur portée, et qu’ils ont manqué l’opportunité et le doigté de le faire. Une nette démarcation du passé se profile.

 

L’espoir est, alors, permis malgré l’épais brouillard qui couvre, encore, la visibilité du lointain horizon. Des remous, çà et là. Des tensions vives. Des contacts en sourdine. D’autres ouverts. Des écarts de langage indignes et mortels. Des insultes. Un tableau sombre qui cache une bataille âpre. Le tout pour déterminer la référence politique du parti UPR. Peut-il en être la raison? Nous ne pouvons le croire. C’est pourquoi, nous voulons être édifiés sur la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité.

 

Car, beaucoup de souplesse et moins de communications sur les sujets de l’heure, provoquent une confusion chez le citoyen qui devient, en définitive, otage des diffusions mensongères, et rumeurs qui constituent sa seule source. C’est pourquoi, donner l’information en temps réel, permet une réaction positive de la part de ce dernier.

 

De même que les affaires de l’Etat, ne se traitent pas, par les états d’âme, encore moins les sentiments. La fraternité et l’amitié, valeurs essentielles chez l’être, sont des considérations personnelles, familiales ou sociales importantes dans les relations privées. L’Etat, cette entité morale, propriété de tous les citoyens, se gère dans la transparence, l’équité, l’égalité et la justice entre tous. L’Etat, c’est cette force légitime où l’on se reconnait, et que tout le monde respecte.

 

C’est sur le créneau de cet Etat, que les milliers de cadres, d’intellectuels, de militants politiques, et autres acteurs qui avaient été ignorés, volontairement ou non, cherchent aujourd’hui, à s’y inscrire. Ils ont suffisamment pris conscience de leur état de fait, et en ont tiré les leçons appropriées, avec un diagnostic fiable à l’appui, en vue d’apporter les solutions idoines. Celles-là qui consistent à exiger, par la présence, à tous les échelons de la vie de la Nation, la participation à la Construction Nationale.

 

Sachant qu’il est des choses dont on ne fait pas de cadeau. Elles s’arrachent par la force du travail, de l’assiduité et de la conviction. Il faut porter un intérêt particulier à ce qui se passe dans le pays, dès à présent, à défaut d’aider à la démission manifeste et à l’oubli définitif, par soi-même, pendant ce quinquennat, cette décennie, et probablement, le reste de la vie active. Il faut s’impliquer, davantage, dans cette chose publique, propriété de tous, maintenant qu’une lueur d’espoir pointe dans cet horizon, jadis, lézardé de nuages, empêchant toute lisibilité. Maintenant que les obstacles semblent être levés. Maintenant qu’une vive sollicitation de participation à la construction Nationale est adressée, et que l’Espoir est permis.

Une page se termine, une autre commence!

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