L’unité flottante de production et de stockage de gaz (FPSO) a enfin lancé son ancre au niveau des frontières maritimes mauritano-sénégalaises du GTA (Grand Tortue/Ahmeyim). Un palier est franchi par les deux pays qui signent leur entrée dans le cercle de producteurs d’énergie.
A Dakar comme à Nouakchott, le sentiment devrait être à l’euphorie avec l’arrivée longtemps attendue du FPSO, construit en 2019, synonyme d’un premier pas vers l’exhaure du précieux gisement soit 2.5 millions millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. Parti de Qidong, en Chine où il a été construit, il pèse plus de 81 000 tonnes d’acier et devrait brasser 500 millions de pieds cubes standard de gaz par jour. Il est stationné en mer à quelques 40 kilomètres des berges. Il devrait déployer des pipelines tentaculaires pour le relier aux puits d’extraction situés 80 kilomètres avant de les liquéfier pour le transport jouant ainsi un rôle crucial dans la chaîne de valeur du gaz.
Pour un événement, c’en est donc un pour les populations sénégalaises et mauritaniennes suspendues depuis 2018, aux attentes de l’accord de Coopération Inter-Etats pour une exploitation conjointe du gisement dont la découverte remonte à 2015 et dont la répartition –dans les accords avec les deux pays- accorde 60% à BP, 30% à Kosmos Energy alors que les nos Etats n’ont que 10% chacun. Les déceptions des premiers rendez-vous manqués de l’exploitation (2023) avaient laissé un goût amer.
Un investissement de plusieurs milliards Usd
Même s’il ne s’agit pas là d’une entrée en production du champ gazier entre les deux pays, l’arrivée du FPSO, après plusieurs (més) aventures en haute mer, rassérène davantage sur la matérialisation d’un projet dont l’inauguration a quelque peu été flouté au sein de l’opinion par un “quiproquo” entre BP et les autorités des deux pays au sujet du coût d’investissement et de l’audit réclamé en janvier 2024 par les deux pays pour les édifier sur les surcoûts mis en cause.
Néanmoins, cette première phase structurante mise en place par Bp entre les deux pays augure d’un début en fanfare de l’activité avec l’extraction des premiers mètres cubes de gaz à une profondeur d’eau d’environ 3 000 mètres retirés des antres de l’Océan Atlantique. Elle ouvre aussi l’avenir à l’exploitation d’autres gisements (phase2) déjà mis en exergue par la prospection à travers l’infrastructure et l’expérience accumulées.
JD
ladepeche.mr