Le coronavirus a montré à la planèt toute entière un spectacle inédit de par sa spontanéité, son ampleur, sa vitesse de propagation et surtout le bilan macabre de ses effets. La gravité de la maladie est telle que sa médiatisation dépasse de loin celle qui nous relatait les affres de la guerre en Syrie, la tragédie quasi quotidienne des populations du Sahel du fait des actes terroristes des groupes armés, le spectre du réchauffement climatique, l’équation de la migration internationale, sans compter la déprogrammation de nombreuses rencontres à l’international.
Pris de court, la réaction des Etats pour engager des actions de riposte contre la maladie s’est déclenchée progressivement d’une région à une autre, suivant presque la trajectoire du virus, sans se soucier, dans la foulée, d’instituer une coordination générale en charge de gérer l’ensemble des stratégies de ripostes.
Certes les méthodes d’action mises en œuvre par les pays sont visibles et louables, sous la houlette de l’OMS mais l’ampleur du péril impose que les stratégies jusqu’ici adoptées soient mieux coordonnées.
En attendant que le remède sorte des laboratoires, les populations et les acteurs doivent se mettre en ordre de bataille de façon rigoureuse et réfléchie.
A cet égard, la plus grande inquiétude serait le risque d’aggravation du bilan macabre actuel, si le vaccin devait tarder à être trouvé, à Dieu ne plaise.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la pandémie a bouleversé tous les équilibres habituels tant au niveau des modes de vie qu’à celui des échanges économiques et des mouvements de populations. Le constat est amère, les personnes se confient, les chaines de production sont au ralenti, les frontières se ferment les unes après les autres, les services de santé sont débordés en certains endroits (notamment en France et en Italie).
En somme, le tueur connu mais invisible nous a causé des dégâts collatéraux dont la fin n’est pas pour demain.
C’est pourquoi le moment est venu de regarder l’autre face du miroir et se rendre à l’évidence que cette crise sanitaire nous installe dans une autre crise, économique celle-là.
En conséquence, nos Etats se verront placés dans une autre conjoncture, qui appellera inévitablement à se réinventer, anticiper et se préparer à reconstituer le tissu économique et social déjà largement abîmé par le Covid 19.
Oumar Tafsir Bocoum
Consultant en Finances Publiques
oumarbocoum22@yahoo.fr
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