Nouakchott, le 20 mars 2020- La Chine s’est confinée. L’Europe se confine. Le monde réalise avec horreur les dommages létaux que peut causer ce nouveau virus sur l’humanité. Avec des centaines de milliers de malades, des dizaines de milliers de morts, des millions de personnes confinées, plus que jamais les femmes et les hommes doivent s’unir pour lutter contre ce fléau, pour endiguer cette vague mortelle.
Quand l’Europe, l’Asie ou l’Amérique se seront relevées de cette pandémie, je n’ai aucun doute que le continent auquel j’appartiens, l’Afrique, se maintiendra dans un bourbier sans nom, où le virus grandira et tuera, sans discrimination.
Même si la propagation du virus y a été plus lente qu’ailleurs, comme l’a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Afrique doit absolument se « préparer au pire ». Aujourd’hui, selon Le Monde, 33 pays africains sont touchés et 17 personnes sont déjà mortes.
Malgré leurs incroyables richesses naturelles, les Etats africains, à cause notamment d’institutions défaillantes, d’infrastructures fragiles et d’absence de volonté politique, n’auront pas seuls la capacité de protéger leur population.
En tant que philanthrope, je me permets d’appeler toutes les élites africaines, tous les hommes d’affaires du continent, toutes les entreprises saines, toutes les multinationales actuellement en Afrique, à prendre conscience de cette urgence sanitaire et à participer activement à la lutte contre le virus. Donnez aux hôpitaux, aux soignants, à la recherche, aux ministères de la Santé.
J’appelle à la création d’un fonds de solidarité à l’échelle africaine qui devra répondre aux exigences de bonne gouvernance, de disponibilité des fonds, de la souplesse et de la flexibilité nécessaires en période de crise. Il pourra aussi bénéficier de l’assistance et/ou de l’expérience de pionniers dans le domaine, tel que la fondation Bill Gates ou d’autres grandes organisations humanitaires comme Médecins sans frontières ou Médecins du Monde.
Partagez vos richesses pour que l’Afrique elle-même lutte contre ce fléau.
Montrons au monde que nous faisons tout notre possible pour vaincre la maladie. N’attendons pas que les choses empirent ou que l’aide vienne d’ailleurs.
Hier j’ai effectué une large contribution aux efforts du ministère de la santé de mon pays, la Mauritanie, pour lutter contre le Covid 19. Mes frères et sœurs africains, faites de même. Prenons en main notre avenir, et aidons celles et ceux qui se battent courageusement, parfois au péril de leur vie, contre cette pandémie.
Mohamed Bouamatou
Président de la Fondation pour l’Egalité des Chances en Afrique
mauriweb