New York prévoit de reprendre bientôt une partie de ses activités bien qu'elle reste la ville la plus affectée au monde par le Covid-19, tandis que l'Europe poursuit son déconfinement, encouragée par un reflux de la pandémie.
En revanche, le bilan des morts s'est encore alourdi en Russie et l'Asie, notamment la Corée du Sud, craint une rechute.
En cinq mois, depuis son apparition déclarée fin décembre à Wuhan (Chine), la maladie Covid-19 a tué 360.419 personnes et en a contaminé plus de 5,8 millions selon des chiffres officiels sans doute en-deçà de la réalité.
Le gouverneur de l'Etat de New York Andrew Cuomo, a annoncé vendredi prévoir une levée partielle du confinement pour la ville de New York la semaine du 8 juin, à condition que les indicateurs de santé publique soient satisfaisants.
Cet assouplissement ne concernerait qu'une partie de l'économie, principalement le bâtiment et l'activité manufacturière, dans le cadre de la première phase d'un plan de réouverture.
New York est, de très loin, la ville la plus touchée au monde par le coronavirus, qui y a tué plus de 21.000 personnes.
La Russie pour sa part a enregistré un nouveau record quotidien de décès (232), portant le total à 4.374 morts et à 387.623 cas, ce dernier chiffre faisant d'elle le troisième pays au monde le plus touché pour le nombre de contaminations derrière les Etats-Unis et le Brésil. Selon les données publiées vendredi, la progression de l'épidémie semble stabilisée, avec 8.572 nouveaux cas en 24 heures, un niveau stable depuis une dizaine de jours.
Principal foyer épidémique russe, Moscou, qui prévoit d'assouplir le confinement à partir de lundi, a révisé ses données d'avril pour répondre à des soupçons de manipulation statistique, portant à 1.561 le nombre de morts dans la capitale.
L'Europe, durement frappée avec plus de 176.000 décès et 2,1 millions de cas, continue son déconfinement, après avoir vu ralentir la propagation du virus.
Le Danemark a annoncé vendredi qu'il rouvrirait le 15 juin ses frontières aux ressortissants allemands, norvégiens et islandais.
La Grèce va ouvrir ses aéroports d'Athènes et de Thessalonique (nord) aux touristes venant de 29 pays à partir du 15 juin, date du début de la saison touristique.
C'est aussi à partir du 15 juin que le port du masque cessera d'être obligatoire dans les magasins en Autriche.
Mais les frontières extérieures de l'Union européenne restent fermées. Et ses frontières intérieures rouvrent dans le désordre, contrariant les amours des couples internationaux non mariés. "C'est vraiment dur de ne pouvoir ressentir physiquement aucune intimité, même pouvoir simplement s'embrasser", confie à l'AFP Melinda Schneider, une Canadienne de 26 ans qui n'a pas vu son ami danois depuis plus de quatre mois.
- L'Europe se remet au foot -
La Turquie rouvre partiellement ses mosquées vendredi et l'Autriche, avec moult précautions, ses hôtels et infrastructures touristiques. A Vienne, les hôtels d'habitude prisés entre mars et juin par des voyageurs d'affaires s'attendent à un remplissage de seulement 5 à 10% en juin, largement sous le seuil de rentabilité de 77%, selon la chambre de commerce de la capitale.
Ecoles et commerces britanniques pourront rouvrir à partir de lundi mais il faudra attendre le 8 juin pour les cabinets dentaires. En attendant, certains achètent des kits sur internet pour soigner leurs dents: "c'est facile à utiliser et ça ne fait pas trop peur", dit Susie à Salisbury (Sud).
Musées, parcs, cafés et restaurants français rouvriront mardi - seulement en terrasse à Paris -, et ce sera aussi la fin de l'interdiction d'aller à plus de 100 km de chez soi. Le grand magasin parisien des Galeries Lafayette rouvre dès samedi, avec masques et distances de sécurité de rigueur.
Le coronavirus dégrade aussi l'économie. En Italie et en France --qui entre en récession--, le Produit intérieur brut chute de 5,3% au premier trimestre par rapport au précédent, et de 2,9% en Autriche.
L'économie canadienne s'est contractée de 8,2% en rythme annuel au premier trimestre, la chute la plus prononcée depuis début 2009.
L'économie indienne a connu, pour le trimestre de janvier à mars, sa croissance la plus faible depuis 20 ans, tandis que le PIB du Brésil a reculé de 1,5% au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2019, selon des chiffres officiels rendus publics vendredi.
En Espagne, la crise a aggravé la pauvreté, poussant le gouvernement à approuver vendredi la création d'un revenu minimum vital.
L'Europe se remet à jouer au football --sauf en France. Après l'Allemagne mi-mai et l'Espagne, l'Angleterre et l'Italie ont annoncé à leur tour jeudi la reprise en juin de leurs championnats. Pour la Premier League, le plus suivi au monde, ce sera le 17 juin, peu après la Liga espagnole (semaine du 8 juin) et juste avant l'Italie (20 juin).
- Propagation rapide sur le continent américain -
Sur le continent américain, le virus se propage toujours rapidement avec de nouveau plus de 1.000 décès en 24 heures tant aux Etats-Unis qu'au Brésil.
Les Etats-Unis, qui ont franchi la barre des 100.000 décès, restent de loin le pays le plus touché en nombre de cas (plus de 1,7 million) comme de décès (101.621 dont 1.297 jeudi).
La capitale Washington, relativement épargnée, amorce vendredi une levée de restrictions.
Le Brésil a déploré jeudi, pour la sixième fois d'affilée, plus de 1.000 morts en 24H --26.754 au total-- avec un record quotidien de contaminations (26.417) soit près de 440.000 au total. Les chiffres réels pourraient être quinze fois pires, selon des scientifiques.
Le Chili et le Pérou ont enregistré jeudi soir de nouveaux records nationaux, le premier en termes de décès (49), le second de contaminations (5.874).
Par contre la Bolivie va assouplir son confinement à partir de lundi.
Au Proche-Orient, l'Iran qui a assoupli ses restrictions depuis mi-avril, affiche la plus forte hausse quotidienne des cas en près de deux mois (2.819 pour un total de 146.668).
- Alertes en Asie -
L'Asie, première frappée et qui semblait en passe d'être débarrassé du virus, connaît deux alertes.
La Corée du Sud, souvent citée en exemple pour avoir jugulé la maladie, a rétabli des restrictions alors qu'elle commençait à retrouver une vie normale.
Après une flambée de cas jeudi, parcs et musées sont fermés pour deux semaines et le nombre d'élèves accueillis à Séoul est réduit.
Le Sri Lanka va réactiver dimanche des mesures ciblées de confinement, après sa plus forte hausse quotidienne de cas, pour la plupart des Sri Lankais revenant du Koweït et des marins d'une base près de Colombo.
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