Abidine est un pickpocket spécialisé dans le vol des sacs à main. Ces petits calepins de femmes constituent tout un univers pour des voleurs comme lui. Ils sont sûrs d’y trouver toujours de l’argent, par chance des bijoux, des fonds de teint, des crayons à cils, des parfums exotiques, et parfois des slips dont ils peuvent humer les exquis senteurs.
De taille moyenne et élancé, Abidine avait arraché le sac d’une dame au nouvel arrêt de Mellah situé en face de la mosquée qatarie à El Mina. C’était exactement vendredi dernier à 18 H 30 m5 mn. Les cris de poulets déplumés de la femme ameutèrent la rue. Une foule d’enragés se jeta à la poursuite d’Abidine qui filait les rues de la cité populeuse comme un sprinter. Fatigué, il tomba à l’intérieur d’une concession où il fut retrouvé et passé à tabac, avant d’être remis aux limiers d’El Mina. Ce n’était pas la première fois que ceux-ci le voyaient.
Très connu de la police, pour ses interminables interpellations pour vol, Abidine avait aussi le don de dissimuler ses butins. La femme ne put récupérer son sac, resté introuvable. Elle semblait d’ailleurs le minimiser, soulignant qu’il ne contient qu’un portable et de la petite monnaie.
Quant au voleur, il continua à nier et refusa de dire où il avait jeté le sac. Pour certains passants, ce sac avait été pris en relais par un de ses camarades qui l’attendait au détour d’une ruelle.