Les attentes sont grandes à Ndiago quant à l'exploitation du gaz. Néanmoins, les populations ne se font pas trop d'illusions. Dans une déclaration au Calame, Yaly N'diaye, deuxième adjoint au maire de la commune de Ndiago et président de la commission communale de pêche s'alarme du sort peu enviable des précédents projets mis en œuvre par certaines organisations au profit des populations.
Le conseiller municipal à la commune de Ndiago a qualifié d’échec la première phase de mise en œuvre de projets de développement au profit des populations initiée par BP et exécutée sur le terrain par ses partenaires.
En dépit des montants importants investis (351 757 USD), le projet de pôle de pêche fait face à un problème sérieux d’électricité et d’eau. Il donne l’exemple du château d’eau de Birett d’une capacité de 80 m3 qui alimentait auparavant toutes les maisons du village de Ndiago. Malgré l’édification par BP d’un nouveau Château d’Eau d’une capacité de 200m3, les populations souffrent de pénurie et l’approvisionnement en eau potable se pose de plus en plus avec acuité. Seules 10% des maisons bénéficient d’un approvisionnement en liquide précieux à Nidiago. Ce qui affecte considérablement les activités maraîchères, agricoles et pastorales. Le secteur de la pêche demeure plombé en dépit de la position de Ndiago connu pour son attractivité et sa position névralgique.
Autre anomalie, en plus des problèmes récurrents d'eau et d'électricité, l'inexistence d’une chambre froide au sein du pôle de pêche. Quant à l'usine de fabrication de glace de Ndiago, elle est en panne depuis des années sans aucun moyen ou possibilités de réparation. "Or il est impossible de développer la pêche sans une usine de glace", précise Yaly Ndiaye.
Les chefs de PMI et PME évoluant au niveau local ont du mal à s’en sortir en raison de diverses contraintes. M.N’diaye également président des Etablissements éponyme (s’occupant dans le domaine de la volaille et maraîchage) a évoqué également l’échec selon lui relatif à l’usine de production de lait naturel (de chèvres et de vaches) et de yaourt. Du lait importé (célia) servirait à la fabrication de yaourt.
Pour remédier à cette situation, Ndiaye invite BP et ses partenaires mais aussi les élus locaux(le maire qui préside le comité composé de ses adjoints) à prendre leur responsabilité.
Deux fois candidats à la mairie, Ndiaye dénonce ces pratiques qui perdurent et invite à un changement d’attitude. Il propose des pistes de solution en proposant la séparation du branchement du château en deux (Birett et Ndiago) à partir du barrage de Diama. La construction d’un bassin de rétention des eaux pluviales et de l’eau douce du fleuve aurait pu permettre de développer des activités maraîchères et de pisciculture.
Président de la coopérative de pêche artisanale ‘’Le Mole’’, Yaly Ndiaye invite les différents acteurs à plus d’efforts et d’écoute pour éviter les échecs enregistrés, lors de la première phase et permettre aux populations de sortir du cercle vicieux de la pauvreté et de développer des activités prometteuses. Il espère que l’exploitation du gaz permettra d’avoir des retombées positives et appelle l’Etat à s’investir davantage dans le développement de la pêche, de l’agriculture et de l’élevage à Ndiago pour permettre de matérialiser la politique du gouvernement en matière d’autosuffisance alimentaire (approvisionnement du marché local en légumes, en volaille).
lecalame.info