Nouadhibou abrite depuis le 18 novembre 2019, un atelier d’élaboration du Plan d’action budgétisé 2020-2023 et de la note d’orientation stratégique de mise en œuvre du Mentorat clinique des sages-femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cet atelier de cinq jours qui sera clos vendredi 22 novembre prochain en présence du Directeur régional du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) Mabingue Ngom, intervient après la validation des outils pédagogiques du mentorat clinique de sages-femmes au cours d’un atelier qui a regroupé les sept pays membres du SWEDD (Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel). Il est organisé par le Bureau régional de l’UNFPA, en collaboration avec le bureau pays, le ministère de la Santé, l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de la Santé (EN3S) érigée en centre d’excellence régional pour la formation des mentors.
Infrastructures, Ressources Humaines, Pédagogie
Pendant cinq jours, les participants, une vingtaine de sages-femmes, gynécologues et membres d’organisations socioprofessionnelles (AMPF, FAGO), sous l’encadrement de consultants nationaux et d’autres dépêchés depuis Dakar par le Bureau régional, se sont répartis en trois groupes de travail pour plancher sur trois axes essentiels.
Le premier axe concerne les infrastructures et les équipements des sites de stage (Hôpital Cheikh Zayed et Centre de Santé de Sebkha), les sites d’hébergement pour les apprenants et les salles de cours. Cette première phase à budgétiser devra s’achever avant mars 2020.
Le deuxième axe a porté sur les ressources humaines. Combien de stagiaires et combien d’encadreurs par site de stage, de personnels administratifs et de personnel de soutien et pour quel budget. Cette étape devra elle aussi être bouclée avant mars 2020.
Enfin, l’aspect pédagogique qui comprend des dispositifs institutionnels et administratifs à prendre, tels que l’arrêté érigeant l’EN3S en centre de formation international de mentorat, la désignation d’un point focal au ministère de la Santé, les diverses correspondances à préparer pour les partenaires, notamment l’appel à candidature auprès des pays intéressés, etc.
Des projets de plan ont ainsi été peaufinés en attendant leur harmonisation et leur adoption à la fin des travaux.
Le mentorat, une nécessité pour la performance des soins maternels et néonataux
L’efficacité du mentorat en termes de qualification du personnel soignant chargé des accouchements, notamment les sages-femmes, prouvés par les expériences au Burkina Faso, Madagascar, Mali, Sénégal, entre autres, fait de cette méthodologie le point de convergence des experts en santé de la mère et de l’enfant. D’où l’intérêt éprouvé par le Bureau régional de l’UNFPA et le projet SWEDD à promouvoir le mentorat clinique comme méthode efficiente pour relever le plateau d’expertise dans les maternités et les hôpitaux, sous la supervision de maîtres mentors bien formés.
C’est dans ce cadre que le Directeur régional à l’action sanitaire (DRAS) de Nouadhibou a déclaré lors de l’ouverture officielle de l’atelier que «l’approche mentorat clinique sages-femmes contribuera aux efforts visant la réduction de la mortalité maternelle et infantile au niveau de notre sous région». Il s’est félicité du choix porté sur l’EN3S de Nouakchott pour abriter la formation des mentors dans la région ouest-africaine et du centre, soulignant que «cet atelier constitue un moment important dans le processus d’exécution de cette approche».
Auparavant, Marième Bassoum, Sage-femme Conseillère de l’UNFPA avait affirmé que «87 % des services offerts aux femmes et aux nouveau-nés sont fournis par les sages-femmes» et que pour atteindre Zéro décès maternel évitable, il faut «améliorer la qualité des services offerts aux femmes, car nous ne pourrons arriver à cela qu’avec des prestataires compétents»
Cheikh Aïdara
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