PÉRPÉTUATION D’UNE INJUSTICE HISTORIQUE AU GUIDIMAKHA À TRAVERS LES DÉCOUPAGES ADMINISTRATIFS
Le jeudi 25 Janvier 2018, le Conseil des Ministres a pris un Décret de nouveau découpage administratif.
En Inchiri, Benichab est érigé en Moughataa et Mhaijratt en arrondissement.
Au Guidimakha, Khabou est érigé en moughataa, et Tachott et Lehraj en arrondissements.
Alors que ces dernières années, de nouveaux découpages administratifs inopinés ont été opérés dans les wilayas du Hodh El Chargui et de Dakhlet Nouadhibou ignorant le Guidimakha malgré de nombreuses demandes argumentées et justifiées restées lettres mortes.
La wilaya du Guidimakha, territoire « mosaïque » plutôt qu’homogène, habitée par des populations d’origines et de langues différentes, est néanmoins, historiquement et démographiquement, associée à la communauté soninké. Le Guidimakha continue, malgré tout et de tout point de vue, à être considéré comme le « pays sooninké » en Mauritanie. Avant la colonisation, le Guidimakha était pour l’essentiel composé d’un ensemble de villages soninkés autonomes, nouant des alliances de protection mutuelle entre eux, et avec certaines tribus Beni Hassan, et s’étendant au-delà de la rive gauche du cours du Karakoro au niveau de l’actuel Mali appelé communément Guidimakha « malien » qui prend sa dénomination historique originelle soninkée de la partie mauritanienne.
L’administration coloniale ainsi que l’administration territoriale nationale depuis l’indépendance de la Mauritanie n’ont pas changé cette prééminence démographique, culturelle, socio-économique et agro-pastorale de la composante soninkée dans le Guidimakha.
Au fur et à mesure de la conquête coloniale du Guidimakha qui s’est opérée dans l’ensemble de la colonie du Haut-Sénégal-Niger, la France a mis progressivement en place un système centralisé d’administration qui a couvert les territoires conquis, visant l’exercice effectif de l’autorité française sur les populations.
Dirigé par le gouverneur de l’Afrique Occidentale Française (AOF), le Guidimakha à l’ouest du Karakoro, a été rattaché au territoire civil de la Mauritanie en 1905 sous la forme d’une résidence puis, soumis à une succession de recompositions territoriales et administratives (voir les 4 cartes sur les recompositions du découpage administratif en cercles, régions et wilayas des différentes entités statutaires de la Mauritanie jusqu’à la Mauritanie actuelle) basées sur des considérations essentiellement raciales et ethniques. Celles-ci ont commencé dès 1913 par l’acquisition de Kiffa cédée par la colonie du Haut-Sénégal-Niger puis, ont impliqué les territoires administratifs du Gorgol et de l’Assaba qui ont englobé tour à tour le Guidimakha, lui-même changeant à plusieurs reprises de statut administratif territorial passant de résidence, à celui de région et de cercle mais sans jamais comporter une subdivision en cantons. Cette absence de chef de cantons a ainsi exclu les intermédiaires du commandement indigène entre le commandant de cercle et les villages, contrairement à la pratique ailleurs dans la colonie du Haut-Sénégal-Niger, les sooninko étant réputés comme une population résistante à toute ingérence interne et hostile à l’administration coloniale en particulier.
D’ailleurs, les chefs de villages soninkés n’ont jamais été favorables à l’établissement des résidents ou commandants de cercle français successifs du Guidimakha dans une localité historique soninkée. Et ceci s’est poursuivi après l’indépendance expliquant le compromis de Sélibaby comme chef-lieu de la résidence ou du cercle au lieu de Diogountouro comme envisagé, et plus tard, d’Ould Yenge comme chef-lieu de département au lieu de Boully ou Dafort, et, de Gouraye comme chef-lieu d’arrondissement au lieu de Diaguilly.
Aujourd’hui les circonstances ayant changé, les sooninko ne se considèrent plus comme colonisés mais bien comme citoyens mauritaniens à part entière et ils saisissent toutes les opportunités qui se présentent pour s’engager et exprimer leur volonté totale et résolue de participer activement à tous les niveaux de la vie de la nation dans des prédispositions supra-identitaires.
Nous considérons fondamentalement important pour la refondation et la consolidation de l’unité de notre Nation en construction, et c’est une évidence partagée au niveau du Conseil Représentatif des Sooninko de Mauritanie (CRSM), de rapprocher les populations de l’Administration par un découpage territorial transparent, optimisé, objectif, consensuel, préalablement établi, et, opposable à la fois par les autorités ainsi que par les citoyens concernés.
Toute nouvelle création d’entité administrative territoriale, outre le désenclavement des populations qui n’auront plus à se déplacer pour la moindre démarche administrative au niveau de l’ancienne référence administrative théoriquement plus éloignée, s’accompagne aussi d’avantages en terme de sécurité, de services sociaux, d’infrastructures, de financements nationaux et d’attraction de l’investissement privé entre autres.
Le caractère injuste des découpages administratifs au Guidimakha, pourtant reconnu par le chef de l’État lui-même lors d’un discours de campagne à Sélibaby, n’a fait l’objet d’aucune rectification décisive puisque les effets rééquilibrants qu’aurait pu avoir la création de la moughataa de Khabou ont été anihilés par le paradoxe concernant le nouvel arrondissement créé de Lehraj dans la moughataa d’Ould Yenge auquel ont été rattachées les communes de Dafort et de Bouanze. Nous nous proposons d’édifier l’opinion publique sur ce qui apparaît comme une volonté farouche de maintenir la marginalisation de la communauté soninkée matérialisée par le fait que le résultat patent de ce nouveau découpage est que notre communauté, dans toute la moughataa d’Ould Yenge où la mobilité est si difficile en raison des nombreux oueds qui la traversent, reste toujours privée de toute proximité des structures de l’administration territoriale. Notre argumentation se fera à travers des éléments pertinents extraits des données du recensement général de la population et de l’habitat de l’Office National de la Statistique (ONS) réalisé en 2013 sous l’autorité du Ministère des Affaires Économiques et du Développement (MAED).
Sur les 3.537.368 habitants que compte la République Islamique de Mauritanie, 267.029 habitants relèvent du Guidimakha ce qui en fait avec ses près de 11.000 km2 de superficie la wilaya ayant la plus forte densité de population. En comparaison, l’Inchiri est la wilaya la moins peuplée de Mauritanie avec 19.639 habitants.
Le Guidimakha est ainsi 13 fois plus peuplé que l’Inchiri et le découpage ne lui attribue que 3 moughataas contre 2 moughataas à l’Inchiri.
Sous la domination française, le choix de certaines implantations de structures administratives territoriales pouvait être justifié pour des raisons de consolidation des conquêtes militaires coloniales. Aujourd’hui, le découpage territorial doit être motivé par une administration de proximité des populations visant à faciliter leur démarche. La logique de l’argumentation sécuritaire itérativement évoquée pourrait parfaitement être prise en charge dans le cadre d’une administration militaire et non nécessairement civile pour les localités sensibles. Après Tichit (2.401 habitants), Ouadane (3.897 habitants), F’derick (4.715 habitants), entre autres, l’on comprend difficilement l’érection en département de Chami (2.657 habitants dont 51 dans la commune elle-même) ou de Benichab (5.096 habitants) situés proche de la capitale Nouakchott et sans enjeux sécuritaire, démographique ou socio-économique si ce n’est une « discrimination positive » injustifiée et injuste par rapport aux nombreux autres territoires discriminés négativement.
Le cas de Lehraj, situé à 7 km de la frontière de l’Assaba et à 20 Km de Kankossa, plus proche des communes de Aweïnat (3.852 habitants) ou de Tektaké (8.478 habitants) ne peut en aucune façon se justifier si ce n’est une instrumentalisation des moyens de l’État pour tenter d’assujettir certains à d’autres.
Dans l’histoire de l’humanité on n’a jamais vu un greffon plus lourd et plus grand que la plante-tuteur : Dafort (15.844 habitants) et Bouanze (11.047 habitants) rattachés (greffés) à Lehraj (7.526 habitants) est soit une mesure punitive ou un acte délibéré d’humiliation que l’on a voulu infliger à toute une communauté pour ne pas dire à toute l’ethnie ou composante sooninké de la Mauritanie en général et du Guidimakha en particulier.
Le CRSM, dans un document intitulé « Pour une redéfinition équitable du pacte fondateur de notre Nation en construction » qu’il avait fait parvenir au chef de l’État, aux membres du gouvernement, aux parlementaires, aux partis politiques et aux leaders des organisations de la société civile avait mis un accent particulier sur la décentralisation des structures et institutions de l’État de Droit.
Le jeudi 25 Janvier 2018, le Conseil des Ministres a pris un Décret de nouveau découpage administratif.
En Inchiri, Benichab est érigé en Moughataa et Mhaijratt en arrondissement.
Au Guidimakha, Khabou est érigé en moughataa, et Tachott et Lehraj en arrondissements.
Alors que ces dernières années, de nouveaux découpages administratifs inopinés ont été opérés dans les wilayas du Hodh El Chargui et de Dakhlet Nouadhibou ignorant le Guidimakha malgré de nombreuses demandes argumentées et justifiées restées lettres mortes.
La wilaya du Guidimakha, territoire « mosaïque » plutôt qu’homogène, habitée par des populations d’origines et de langues différentes, est néanmoins, historiquement et démographiquement, associée à la communauté soninké. Le Guidimakha continue, malgré tout et de tout point de vue, à être considéré comme le « pays sooninké » en Mauritanie. Avant la colonisation, le Guidimakha était pour l’essentiel composé d’un ensemble de villages soninkés autonomes, nouant des alliances de protection mutuelle entre eux, et avec certaines tribus Beni Hassan, et s’étendant au-delà de la rive gauche du cours du Karakoro au niveau de l’actuel Mali appelé communément Guidimakha « malien » qui prend sa dénomination historique originelle soninkée de la partie mauritanienne.
L’administration coloniale ainsi que l’administration territoriale nationale depuis l’indépendance de la Mauritanie n’ont pas changé cette prééminence démographique, culturelle, socio-économique et agro-pastorale de la composante soninkée dans le Guidimakha.
Au fur et à mesure de la conquête coloniale du Guidimakha qui s’est opérée dans l’ensemble de la colonie du Haut-Sénégal-Niger, la France a mis progressivement en place un système centralisé d’administration qui a couvert les territoires conquis, visant l’exercice effectif de l’autorité française sur les populations.
Dirigé par le gouverneur de l’Afrique Occidentale Française (AOF), le Guidimakha à l’ouest du Karakoro, a été rattaché au territoire civil de la Mauritanie en 1905 sous la forme d’une résidence puis, soumis à une succession de recompositions territoriales et administratives (voir les 4 cartes sur les recompositions du découpage administratif en cercles, régions et wilayas des différentes entités statutaires de la Mauritanie jusqu’à la Mauritanie actuelle) basées sur des considérations essentiellement raciales et ethniques. Celles-ci ont commencé dès 1913 par l’acquisition de Kiffa cédée par la colonie du Haut-Sénégal-Niger puis, ont impliqué les territoires administratifs du Gorgol et de l’Assaba qui ont englobé tour à tour le Guidimakha, lui-même changeant à plusieurs reprises de statut administratif territorial passant de résidence, à celui de région et de cercle mais sans jamais comporter une subdivision en cantons. Cette absence de chef de cantons a ainsi exclu les intermédiaires du commandement indigène entre le commandant de cercle et les villages, contrairement à la pratique ailleurs dans la colonie du Haut-Sénégal-Niger, les sooninko étant réputés comme une population résistante à toute ingérence interne et hostile à l’administration coloniale en particulier.
D’ailleurs, les chefs de villages soninkés n’ont jamais été favorables à l’établissement des résidents ou commandants de cercle français successifs du Guidimakha dans une localité historique soninkée. Et ceci s’est poursuivi après l’indépendance expliquant le compromis de Sélibaby comme chef-lieu de la résidence ou du cercle au lieu de Diogountouro comme envisagé, et plus tard, d’Ould Yenge comme chef-lieu de département au lieu de Boully ou Dafort, et, de Gouraye comme chef-lieu d’arrondissement au lieu de Diaguilly.
Aujourd’hui les circonstances ayant changé, les sooninko ne se considèrent plus comme colonisés mais bien comme citoyens mauritaniens à part entière et ils saisissent toutes les opportunités qui se présentent pour s’engager et exprimer leur volonté totale et résolue de participer activement à tous les niveaux de la vie de la nation dans des prédispositions supra-identitaires.
Nous considérons fondamentalement important pour la refondation et la consolidation de l’unité de notre Nation en construction, et c’est une évidence partagée au niveau du Conseil Représentatif des Sooninko de Mauritanie (CRSM), de rapprocher les populations de l’Administration par un découpage territorial transparent, optimisé, objectif, consensuel, préalablement établi, et, opposable à la fois par les autorités ainsi que par les citoyens concernés.
Toute nouvelle création d’entité administrative territoriale, outre le désenclavement des populations qui n’auront plus à se déplacer pour la moindre démarche administrative au niveau de l’ancienne référence administrative théoriquement plus éloignée, s’accompagne aussi d’avantages en terme de sécurité, de services sociaux, d’infrastructures, de financements nationaux et d’attraction de l’investissement privé entre autres.
Le caractère injuste des découpages administratifs au Guidimakha, pourtant reconnu par le chef de l’État lui-même lors d’un discours de campagne à Sélibaby, n’a fait l’objet d’aucune rectification décisive puisque les effets rééquilibrants qu’aurait pu avoir la création de la moughataa de Khabou ont été anihilés par le paradoxe concernant le nouvel arrondissement créé de Lehraj dans la moughataa d’Ould Yenge auquel ont été rattachées les communes de Dafort et de Bouanze. Nous nous proposons d’édifier l’opinion publique sur ce qui apparaît comme une volonté farouche de maintenir la marginalisation de la communauté soninkée matérialisée par le fait que le résultat patent de ce nouveau découpage est que notre communauté, dans toute la moughataa d’Ould Yenge où la mobilité est si difficile en raison des nombreux oueds qui la traversent, reste toujours privée de toute proximité des structures de l’administration territoriale. Notre argumentation se fera à travers des éléments pertinents extraits des données du recensement général de la population et de l’habitat de l’Office National de la Statistique (ONS) réalisé en 2013 sous l’autorité du Ministère des Affaires Économiques et du Développement (MAED).
Sur les 3.537.368 habitants que compte la République Islamique de Mauritanie, 267.029 habitants relèvent du Guidimakha ce qui en fait avec ses près de 11.000 km2 de superficie la wilaya ayant la plus forte densité de population. En comparaison, l’Inchiri est la wilaya la moins peuplée de Mauritanie avec 19.639 habitants.
Le Guidimakha est ainsi 13 fois plus peuplé que l’Inchiri et le découpage ne lui attribue que 3 moughataas contre 2 moughataas à l’Inchiri.
Sous la domination française, le choix de certaines implantations de structures administratives territoriales pouvait être justifié pour des raisons de consolidation des conquêtes militaires coloniales. Aujourd’hui, le découpage territorial doit être motivé par une administration de proximité des populations visant à faciliter leur démarche. La logique de l’argumentation sécuritaire itérativement évoquée pourrait parfaitement être prise en charge dans le cadre d’une administration militaire et non nécessairement civile pour les localités sensibles. Après Tichit (2.401 habitants), Ouadane (3.897 habitants), F’derick (4.715 habitants), entre autres, l’on comprend difficilement l’érection en département de Chami (2.657 habitants dont 51 dans la commune elle-même) ou de Benichab (5.096 habitants) situés proche de la capitale Nouakchott et sans enjeux sécuritaire, démographique ou socio-économique si ce n’est une « discrimination positive » injustifiée et injuste par rapport aux nombreux autres territoires discriminés négativement.
Le cas de Lehraj, situé à 7 km de la frontière de l’Assaba et à 20 Km de Kankossa, plus proche des communes de Aweïnat (3.852 habitants) ou de Tektaké (8.478 habitants) ne peut en aucune façon se justifier si ce n’est une instrumentalisation des moyens de l’État pour tenter d’assujettir certains à d’autres.
Dans l’histoire de l’humanité on n’a jamais vu un greffon plus lourd et plus grand que la plante-tuteur : Dafort (15.844 habitants) et Bouanze (11.047 habitants) rattachés (greffés) à Lehraj (7.526 habitants) est soit une mesure punitive ou un acte délibéré d’humiliation que l’on a voulu infliger à toute une communauté pour ne pas dire à toute l’ethnie ou composante sooninké de la Mauritanie en général et du Guidimakha en particulier.
Le CRSM, dans un document intitulé « Pour une redéfinition équitable du pacte fondateur de notre Nation en construction » qu’il avait fait parvenir au chef de l’État, aux membres du gouvernement, aux parlementaires, aux partis politiques et aux leaders des organisations de la société civile avait mis un accent particulier sur la décentralisation des structures et institutions de l’État de Droit.
Le CRSM avait proposé un nouveau découpage administratif, loin de toutes visées politiciennes et électoralistes, abstraction de tous intérêts mesquins, chauvins et racistes, dans le seul intérêt de nos populations qui n’aspirent qu’à vivre ensemble et en paix, sans antagonismes, ni frustrations et humiliations comme nous venons de le vivre avec les décisions du Conseil des Ministres du Jeudi 25 Janvier 2018.
Le CRSM avait mis un accent particulier sur certains aspects parmi lesquels, des propositions de recommandations et de mesures de rupture quant au rééquilibrage des institutions démocratiques, à la décentralisation territoriale et au partage intercommunautaire du pouvoir avec insistance sur la réforme en profondeur du découpage territorial visant à éviter les déviations autoritaristes et ségrégationnistes itératives.
Notre crainte d’alors se justifie à présent, sinon comment comprendre ou faire comprendre en toute honnêteté et lucidité, les décisions nouvelles du Gouvernement au cours du Conseil des Ministres du 25 Janvier 2018 ?
Le Gouvernement actuel récidive des mêmes fautes graves du Pouvoir de la Mauritanie indépendante quant aux résultats du Découpage de la Mauritanie. En son temps, cela pouvait s’expliquer par la jeunesse de notre État qui venait à peine de naitre et fortement menacé et revendiqué par nos voisins plus forts. Et les résultats sont connus : Trarza (6 moughataas), Brakna (5), Adrar (4), Tiris-Zemmour (3), Hodh El Gharbi (4), Hodh El Chargui (7), Assaba (5), Tagant (3), Gorgol (4) Inchiri (1) et Guidimakha, l’absent de toujours du centre de décisions et parent pauvre de « l’Union » (2). Puis 60 longues années après, au lieu de rectifier le tir et reconnaitre le tort qui a été causé au Guidimakha, on récidive de nouveau sans ménagement en enclavant d’avantages ses grandes agglomérations.
Aussi avons-nous besoin de rappeler aux souvenirs des uns et des autres que les découpages, au lieu d’accompagner et de contribuer à moderniser le pays en rapprochant l’Administration des administrés ont visé comme par le passé à satisfaire certains citoyens « non ordinaires » dans leurs visées politiciennes et électoralistes.
En créant ces nouvelles entités administratives, on a cherché plutôt à favoriser certains barons par la possibilité artificielle désormais tangible de leur garantir des postes de parlementaires. Quant au Guidimakha, ce sera invariablement sans changement : il va juste se produire la réaffectation, dans la nouvelle moughataa de Khabou, des députés supplémentaires « gagnés » à la faveur du mode de scrutin proportionnelle, de la moughataa de Sélibaby.
Pour la moughataa de l’Inchiri, la création de la moughataa de Benichab va lui permettre de doubler le nombre de ses parlementaires.
Chami comme Benichab gagneront eux des parlementaires et des Conseillers régionaux.
Nonobstant que les communes de Dafort (15.844 habitants) et de Bouanze (11.047 habitants) avec leurs 26.891 habitants représente 3 fois et demi les 7.526 habitants de la Commune de Lehraj on les lui rattache sans tenir notamment compte qu’elles soient séparées de cette dernière par la chaine de montagnes du massif de l’Assaba (voir carte géophysique avec les altitudes en mètres qui est démonstrative). La majorité de la population de ce nouvel arrondissement ne pourra accéder à leur chef-lieu qu’en traversant au nord la commune de Souva (département de Mbout au Gorgol) ou en passant au sud par les communes de Tektake, Aweinatt et Ould Yengé qui au final était un chef-lieu administratif plus proche et de plus grande importance. Du point de vue géographique (voir carte des principaux bassins versants), agricole (voir carte des agro-écosystèmes) et démographique (voir carte de répartitions en taille de populations des localités), rien ne justifie donc cette décision de l’État.
Le CRSM avait mis un accent particulier sur certains aspects parmi lesquels, des propositions de recommandations et de mesures de rupture quant au rééquilibrage des institutions démocratiques, à la décentralisation territoriale et au partage intercommunautaire du pouvoir avec insistance sur la réforme en profondeur du découpage territorial visant à éviter les déviations autoritaristes et ségrégationnistes itératives.
Notre crainte d’alors se justifie à présent, sinon comment comprendre ou faire comprendre en toute honnêteté et lucidité, les décisions nouvelles du Gouvernement au cours du Conseil des Ministres du 25 Janvier 2018 ?
Le Gouvernement actuel récidive des mêmes fautes graves du Pouvoir de la Mauritanie indépendante quant aux résultats du Découpage de la Mauritanie. En son temps, cela pouvait s’expliquer par la jeunesse de notre État qui venait à peine de naitre et fortement menacé et revendiqué par nos voisins plus forts. Et les résultats sont connus : Trarza (6 moughataas), Brakna (5), Adrar (4), Tiris-Zemmour (3), Hodh El Gharbi (4), Hodh El Chargui (7), Assaba (5), Tagant (3), Gorgol (4) Inchiri (1) et Guidimakha, l’absent de toujours du centre de décisions et parent pauvre de « l’Union » (2). Puis 60 longues années après, au lieu de rectifier le tir et reconnaitre le tort qui a été causé au Guidimakha, on récidive de nouveau sans ménagement en enclavant d’avantages ses grandes agglomérations.
Aussi avons-nous besoin de rappeler aux souvenirs des uns et des autres que les découpages, au lieu d’accompagner et de contribuer à moderniser le pays en rapprochant l’Administration des administrés ont visé comme par le passé à satisfaire certains citoyens « non ordinaires » dans leurs visées politiciennes et électoralistes.
En créant ces nouvelles entités administratives, on a cherché plutôt à favoriser certains barons par la possibilité artificielle désormais tangible de leur garantir des postes de parlementaires. Quant au Guidimakha, ce sera invariablement sans changement : il va juste se produire la réaffectation, dans la nouvelle moughataa de Khabou, des députés supplémentaires « gagnés » à la faveur du mode de scrutin proportionnelle, de la moughataa de Sélibaby.
Pour la moughataa de l’Inchiri, la création de la moughataa de Benichab va lui permettre de doubler le nombre de ses parlementaires.
Chami comme Benichab gagneront eux des parlementaires et des Conseillers régionaux.
Nonobstant que les communes de Dafort (15.844 habitants) et de Bouanze (11.047 habitants) avec leurs 26.891 habitants représente 3 fois et demi les 7.526 habitants de la Commune de Lehraj on les lui rattache sans tenir notamment compte qu’elles soient séparées de cette dernière par la chaine de montagnes du massif de l’Assaba (voir carte géophysique avec les altitudes en mètres qui est démonstrative). La majorité de la population de ce nouvel arrondissement ne pourra accéder à leur chef-lieu qu’en traversant au nord la commune de Souva (département de Mbout au Gorgol) ou en passant au sud par les communes de Tektake, Aweinatt et Ould Yengé qui au final était un chef-lieu administratif plus proche et de plus grande importance. Du point de vue géographique (voir carte des principaux bassins versants), agricole (voir carte des agro-écosystèmes) et démographique (voir carte de répartitions en taille de populations des localités), rien ne justifie donc cette décision de l’État.
Du point de vue historique, la fondation des villes de Dafort et de Bouanze est vieille de plus de 100 ans, Ndiéo et Mbeydiya Sakha sont encore plus anciennes.
Du point de vue administratif Dafort a une école datant de 1952/53, un collège, deux autres écoles fondamentales de 6 classes chacune, un centre de santé, une PMI, une mairie, un centre de santé animal, et son parc de vaccination, un réseau d’adduction d’eau potable avec des fontaines publiques et des abonnements individuels, une centrale électrique, les 3 agences de télécommunications, un marché construit en béton avec des installations frigorifiques, etc.
Dafort, 3éme ville du Guidimakha par sa population après Sélibaby et Diaguily est la 2ème pépinière de la région en cadres si ce n’est la première.
Dafort comme Bouanze et Mbeydiya Sakha (Gorilakhé), principales villes de la moughataa de Ould Yengé avec Boully mérite, à plus d’un titre, d’être érigé en moughataa regroupant les communes de Bouanze, de Ouloumboni et même une partie des communes de Tachott (Nieleba, Hassi Sidi) et de Boully (campements de Oued Amour à 20 km). Dafort est en plein centre de ces communes dont aucune n’est à moins de 30 km.
Par ailleurs, l’arrondissement de Wompou regroupant les communes de Wompou, Arr et Ajar, totalisant une population de 44.692 habitants est situé au sud-ouest de la wilaya du Guidimakha, frontalière avec la wilaya du Gorgol. Cet arrondissement s’étendant de la route reliant Mbout à Sélibaby jusqu’à la rive droite du fleuve Sénégal méritait amplement et légitimement d’être ériger en moughataa comme cela a été le cas à juste titre pour l’arrondissement de Khabou (48.354 habitants regroupant les communes de Khabou et de Bayediam), son vis à vis au sud-est. Que dire si la comparaison se faisait avec l’arrondissement de Benichab (5.096 habitants) devenu moughataa.
Du point de vue administratif Dafort a une école datant de 1952/53, un collège, deux autres écoles fondamentales de 6 classes chacune, un centre de santé, une PMI, une mairie, un centre de santé animal, et son parc de vaccination, un réseau d’adduction d’eau potable avec des fontaines publiques et des abonnements individuels, une centrale électrique, les 3 agences de télécommunications, un marché construit en béton avec des installations frigorifiques, etc.
Dafort, 3éme ville du Guidimakha par sa population après Sélibaby et Diaguily est la 2ème pépinière de la région en cadres si ce n’est la première.
Dafort comme Bouanze et Mbeydiya Sakha (Gorilakhé), principales villes de la moughataa de Ould Yengé avec Boully mérite, à plus d’un titre, d’être érigé en moughataa regroupant les communes de Bouanze, de Ouloumboni et même une partie des communes de Tachott (Nieleba, Hassi Sidi) et de Boully (campements de Oued Amour à 20 km). Dafort est en plein centre de ces communes dont aucune n’est à moins de 30 km.
Par ailleurs, l’arrondissement de Wompou regroupant les communes de Wompou, Arr et Ajar, totalisant une population de 44.692 habitants est situé au sud-ouest de la wilaya du Guidimakha, frontalière avec la wilaya du Gorgol. Cet arrondissement s’étendant de la route reliant Mbout à Sélibaby jusqu’à la rive droite du fleuve Sénégal méritait amplement et légitimement d’être ériger en moughataa comme cela a été le cas à juste titre pour l’arrondissement de Khabou (48.354 habitants regroupant les communes de Khabou et de Bayediam), son vis à vis au sud-est. Que dire si la comparaison se faisait avec l’arrondissement de Benichab (5.096 habitants) devenu moughataa.
Aussi est-il besoin de rappeler qu’avec Ould Yengé après 60 années d’existence en tant que chef-lieu de moughataa les populations des villes de Dafort, Boully, Mbeydiya Sakha (Gorilakhé), de Bouanze comme Ndiéo ont encore d’énormes problèmes logistiques pour accéder et séjourner à Ould Yengé malgré la grande hospitalité de nos concitoyens. Que dire de Lehraj, plus enclavé, encore moins doté de structures d’accueil, à 7 km de la frontière de l’Assaba et à 20 km de Kankossa, séparé par toute une chaine de montagnes.
Le CRSM pense sincèrement que le Conseil des Ministres a été induit en erreur par le rapport fourni par ceux qui avaient ce problème en charge. Jusqu’à hier, mal représentée dans les structures nationales de décision, la communauté sooninké se trouve aujourd’hui davantage marginalisée. C’est tout le Guidimakha qui partage ce sentiment. La Communauté Soninké mérite mieux car rien ne la prédispose à cet acte d’ostracisme.
À titre d’exemples, nous voulons mettre en exergue le fait qu’en suivant le cours du fleuve Sénégal, en aval de Khabou il est possible de constater que :
Le Trarza compte 6 moughataas pour une population de 272.773 habitants comparable aux 267.029 habitants constituant la population du Guidimakha qui n’a que 3 moughataas, et ce, seulement à partir du 25 janvier 2018, soit une différence de population de 2 % contre une différence du nombre de moughataas qui va du simple au double.
Comment expliquer dans un même pays des orientations aussi différentes en matière d’administration territoriale ?
Le CRSM, conscient des enjeux actuels en cours dans le pays, dénonce cette politique de deux poids, deux mesures, qui rapproche certaines populations et en éloigne d’autres par rapport aux structures déconcentrées de l’État, au vu et au su de toute la République et en parfaite contradiction avec la Loi Fondamentale.
Le CRSM récuse cette décision et demande aux hautes autorités de l’État de procéder à un réel découpage administratif, basé sur plus de justice, seule garante de la cohésion sociale et de la paix civile.
Le CRSM rappelle que le découpage administratif comme le découpage communal doivent être l’objet d’un véritable consensus national, loin de tout calcul politicien, dans le seul intérêt des populations concernées au premier chef.
Le CRSM, en conséquence, propose aux hautes autorités de l’État, de se constituer conseil et point focal de concertation, pouvant l’aider dans cette mission.
Le CRSM n’est affilié à aucun parti ni mouvement politique, mais composé de citoyens dont le seul souci est de contribuer de manière équitable à la refondation d’une Nation mauritanienne débarrassée de tous les anachronismes qui ont pour noms racisme, tribalisme, chauvinisme, régionalisme, opportunisme.
Le CRSM
Le CRSM pense sincèrement que le Conseil des Ministres a été induit en erreur par le rapport fourni par ceux qui avaient ce problème en charge. Jusqu’à hier, mal représentée dans les structures nationales de décision, la communauté sooninké se trouve aujourd’hui davantage marginalisée. C’est tout le Guidimakha qui partage ce sentiment. La Communauté Soninké mérite mieux car rien ne la prédispose à cet acte d’ostracisme.
À titre d’exemples, nous voulons mettre en exergue le fait qu’en suivant le cours du fleuve Sénégal, en aval de Khabou il est possible de constater que :
- le chef-lieu de la commune de Khabou est distant de 50 kilomètres de celui de la commune de Gouraye
- le chef-lieu de la commune de Gouraye est distant de 50 kilomètres de celui de la commune de Wompou
- le chef-lieu de la commune de Wompou est distant de 12 kilomètres de celui de la commune de Sanghé
- le chef-lieu de la commune de Sanghé est distant de 9 kilomètres de celui de la commune de Waly
- le chef-lieu de la commune de Waly est distant de 4 kilomètres de celui de la commune de Toulel.
Le Trarza compte 6 moughataas pour une population de 272.773 habitants comparable aux 267.029 habitants constituant la population du Guidimakha qui n’a que 3 moughataas, et ce, seulement à partir du 25 janvier 2018, soit une différence de population de 2 % contre une différence du nombre de moughataas qui va du simple au double.
Comment expliquer dans un même pays des orientations aussi différentes en matière d’administration territoriale ?
Le CRSM, conscient des enjeux actuels en cours dans le pays, dénonce cette politique de deux poids, deux mesures, qui rapproche certaines populations et en éloigne d’autres par rapport aux structures déconcentrées de l’État, au vu et au su de toute la République et en parfaite contradiction avec la Loi Fondamentale.
Le CRSM récuse cette décision et demande aux hautes autorités de l’État de procéder à un réel découpage administratif, basé sur plus de justice, seule garante de la cohésion sociale et de la paix civile.
Le CRSM rappelle que le découpage administratif comme le découpage communal doivent être l’objet d’un véritable consensus national, loin de tout calcul politicien, dans le seul intérêt des populations concernées au premier chef.
Le CRSM, en conséquence, propose aux hautes autorités de l’État, de se constituer conseil et point focal de concertation, pouvant l’aider dans cette mission.
Le CRSM n’est affilié à aucun parti ni mouvement politique, mais composé de citoyens dont le seul souci est de contribuer de manière équitable à la refondation d’une Nation mauritanienne débarrassée de tous les anachronismes qui ont pour noms racisme, tribalisme, chauvinisme, régionalisme, opportunisme.
Le CRSM