Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, a recommandé dimanche aux pêcheurs sénégalais de respecter la souveraineté de la République islamique de Mauritanie sur ses ressources halieutiques.
Du point de vue des lois mauritaniennes, les activités des pêcheurs sénégalais "dans les eaux de la Mauritanie constituent une pêche illicite, non réglementée et non déclarée", a-t-il soutenu à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la plénière chargée de voter le budget de son département pour l’exercice 2018.
En attendant l’entrée en vigueur d’un protocole dont les deux pays ont entamé le processus de validation depuis 2001, les pêcheurs Sénégalais sont invités à s’orienter vers les pays avec lesquels le gouvernement du Sénégal est lié par des accords similaires, selon M. Guèye.
Outre ce point concernant les difficultés rencontrées par les pêcheurs sénégalais désireux d’opérer dans les eaux mauritaniennes, desquelles ils sont régulièrement expulsés, les députés ont invité le ministre de la Pêche à faire de la lutte contre la surexploitation des ressources halieutiques une priorité en encourageant des repos biologiques.
"La contrepartie financière’’ des licences de pêche octroyées par le Sénégal aux armateurs principalement étrangers "n’en vaut pas la peine. Il faut avoir le courage de protéger ses ressources", a par exemple insisté le député Abdoulaye Makhtar Diop, guide moral des lébou, un peuple de pêcheurs localisé principalement dans les zones côtières de l’ouest du Sénégal.
Oumar Guèye, répondant à certaines inquiétudes, a par ailleurs assuré aux députés que l’exploitation des hydrocarbures "n’aura pas d’effets néfastes sur les ressources halieutiques et la pêche durable."
Il a rappelé que le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime, en tant que membre du comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (COS Petro-Gaz), est "informé à temps" des activités de ce secteur.
Le budget du ministère de la Pêche et de l’Economie maritime, arrêté à 41 milliards 651 millions 8181.580 francs CFA, a été adopté par l’Assemblée nationale. Il est en hausse de 14 milliards 618 millions 834.658 francs CFA par rapport à celui de l’année dernière, qui est de 27 milliards 033 millions 535.000 francs CFA.