lL est toujours là, ce vieux centre de santé de Kiffa, installé dans une bruyante bifurcation qui mène vers le marché central. La même façade décatie, la même cour asymétrique avec son hangar et ses vieilles bâtisses qui abritent les services de santé et dont les plafonds menacent de s’effondrer.
Pourtant, depuis près d’une année, des promesses de déménagement sont formulées. Le dispensaire doit être déplacé dans les bâtiments de l’ancien hôpital, ne cesse-t-on d’entendre. Mais toujours rien, regrette Dr. Khattry Ould Isselmou, médecin-chef du Centre de Santé de Kiffa, dont le large bureau, occupe la partie droite de l’aile en banco du centre.
Salka Mint Touda, sage-femme responsable, promotion 2017, semble être submergée, avec ses sept collègues sages-femmes, face aux 300 accouchements mensuels qui passent dans leur structure.
«Nous faisons peu de réfèrement, à peine 10% sur l’ensemble des accouchements, mais certains médicaments essentiels commencent à nous manquer, comme le cytotec 200 microgrammes, les plateaux techniques, la table chauffante, le stérilisateur, les boîtes d’accouchement et la climatisation » énumère Salka, qui regrette l’absence d’une formation continue pour le personnel sage-femme de Kiffa.
L’arrivée ce vendredi 30 octobre 2020 de la mission conjointe entre l’UNFPA et le Ministère de la Santé au Centre de Santé de Kiffa pour y installer une unité d’échographie, a été saluée aussi bien par le médecin-chef que par les sages-femmes. «Cet appareil est pour nous une priorité, depuis la panne il y a six mois de l’ancienne unité acquise en 2005 » déclare Dr. Khattry.
Après avoir installé les tables et les lampes d’examen, fixé l’unité d’échographie, l’ingénieur biomédical du Ministère de la Santé, Ahmed Mheimid, a pris son temps pour expliquer avec forts détails les fonctionnalités de l’appareil. Puis, avec l’aide d’une patiente, il s’est assuré que les deux sages-femmes, Salka Mint Touda et Hajja Mint Mohamed Lemine, ont bien assimilé l’usage de la machine. Deux manuels et guides d’utilisation leur ont été remis comme livres de référence.
En matière de planification familiale, Salka Mint Toude souligne que les femmes mauritaniennes en général, et les femmes de Kiffa en particulier, sont aujourd’hui bien informées, d’où des demandes en produits contraceptifs qui sont en progression exponentielle. «Nous recevons 400 femmes par mois pour la planification familiale » affirme-t-elle. Les méthodes les plus sollicitées sont d’après elle les implants et le Sayana-Press. Le post-parten est très peu demandé, a-t-elle ajouté en substance.
Contrairement aux centres de santé de Ghabou et de Ould Yengé, le Centre de Santé de Kiffa n’avait plus d’unité échographique depuis six mois. «Ce nouvel appareil qui vient de nous être offert par l’UNFPA est réellement une grande nécessité pour nous, car nous n’avions plus d’échographe depuis la panne de notre ancien appareil qui date de 2005 » explique la sage-femme principale.
Cheikh Aidara
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