Dramatique nouveau meurtre à Nouakchott
Après le douloureux meurtre de Toujounine il y a quatre mois, les autorités ont redoublé d'efforts pour lutter contre le crime. Avec un résultat plus ou moins positif : le taux de la criminalité a chuté de façon constante, on passa même une période sans aucun délit ni crime, avant une relative reprise, ici et là, surtout les deux derniers mois. Nette recrudescence, depuis deux semaines : les bandes ont repris du poil de la bête, braquant, cambriolant, agressant et violant en plusieurs quartiers de Nouakchott et ailleurs. Braquages en plein jour d’agences de transfert d'argent, voyous et pickpockets aux grands marchés et banques. Mais le plus grave, c'est le retour des meurtres et blessures à l’arme blanche qui avaient quasiment cessé pendant six mois.
Carrefour Dar El Barkade Teyaret, vendredi 8 Octobre vers 21 h. Fraîchement débarqué de l'Adrar, le jeune Momma ould El Issawi manipule son téléphone en marchant dans la foule des passants. Le voilà soudain entouré de trois djenks à la mine patibulaire. L'un d'eux essaie de lui soutirer son portable. Son éducation guerrière le fait résister, il tient fermement son bien. « Complètement drogués », affirment des témoins, ses assaillants le lardent de coups de poignard. Il s'écroule dans son sang, les bandits s'emparent du téléphone et disparaissent. On l'évacue d'urgence à l'hôpital qu'il n’atteindra pas malheureusement pas vivant. L'enquête de la police n'a jusqu'a présent rien donné.
Une bande terroriste épinglée
La semaine passée, le gérant d’une agence de transfert d'argent Tadamounsise à Toujounine ouvrait ses portes vers 8 h, comme d'habitude. Au moment d'ouvrir la grille du guichet, trois types descendent d'un véhicule garé non loin et lui mettent des machettes au cou. « Ouvre le coffre, vite ! ». Effrayé, le jeune homme s'exécute. Ils s'emparent du contenu, blessent légèrement le gérant et embarquent sans demander leur reste à bord du véhicule qui démarre en vitesse et disparaît... Deux autres échoppes de transfert d’argent reçoivent les mêmes sinistres personnages au cours des jours suivants.
Jeudi 7 Octobre, le responsable d'une agence de voyages sise au quartier Soukouk ouvre vers 8h. Une voiture s'arrête soudain devant la porte. Le gérant s'enferme instinctivement derrière les grilles du guichet. Trois malfaiteurs armés de machettes entrent aussitôt alors qu’un quatrième reste au volant du véhicule. Ne parvenant pas à fermer la porte d'entrée, ils s’attaquent à forcer la grille du guichet. Le responsable de l'agence hurle au secours. Apeurés, les malfaiteurs remontent dans leur voiture et fuient mais l'enquête de la police les identifiera sans peine, grâce aux images de la caméra de surveillance, devant laquelle ils se sont présentés à visage découvert : quatre récidivistes sortis récemment de prison. Leur traque n'aura duré que 24 heures. Arrêtés à Riyad par la brigade des recherches des criminels de la wilaya-Sud, les voilà en détention au commissariat Riyad 2 (voir photos).
L'assassin de madame se rend
Il y a un peu plus de deux mois disparaissait Ebetty Fall, mère de famille. Après quelques jours de recherche, son cadavre en décomposition était découvert dans sa maison. Les soupçons se portaient rapidement sur son mari Cheikh ould Mboïrik qui n'était pas en bons termes avec elle et dernier à l'avoir rencontrée… avant lui-même de disparaître. Auparavant, il avait emmené ses enfants chez leur grand-mère. On arrêtait le frère du suspect, il niait savoir ou se trouvait celui-ci, la police ne pouvait retrouver sa trace.
Énorme surprise la semaine dernière. Un homme se présente au commissariat Toujounine 4. « Je suis Cheikh ould Mboïrik, j'ai assassiné ma femme Ebetty Fall il y a un mois. Je suis venu me rendre volontairement, puisque vous avez échoué à m'épingler ! – Tu vas regretter de te moquer de nous ! », lui répond un adjudant. « Je parle sincèrement et sérieusement », reprend le visiteur. On lui intime l’ordre d’attendre et voici qu’une heure plus tard, la sœur de la victime confirme qu'il s'agit bien de Cheikh ould M'boïrik, le suspect N°1 du meurtre de sa femme. Incroyable mais vrai !
Mosy
lecalame.info