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un grain de sable pour secouer la poussière...

Faits divers

Jeudi 10 Juin 2021 - 00:50

Une semaine infernale
 

Nous ne cessons de le répéter : tant que les pouvoirs publics n’auront pas éradiqué définitivement le phénomène de la drogue qui touche une grande partie de notre jeunesse, réformé la justice et la police et mené à bien quelques autres mesures accessoires, le crime continuera malheureusement à se développer chez nous. Tant que l'impunité et la protection des criminels continueront à prévaloir, la situation sociale empirera, avec des dizaines voire centaines de victimes parmi les citoyens dont l'État a pourtant devoir d’assurer la protection. Plusieurs drames vécus cette semaine auraient ainsi pu être évités, si l'État avait assumé ses responsabilités. 

 

Meurtre à Toujounine
 

Au retour de condoléances présentées à Tevragh Zeïna, le jeudi 3 Juin, l’érudit poète et professeur Mohamed Salem ould Tah ould Elouma passe vers 22h par l’épicerie à côté de la mosquée Benina du quartier Toujounine où il habite. Et de tirer de sa poche une grosse liasse de billets de dix mille, pour en tendre un à la vendeuse de couscous installée à la porte de la boutique. Tout en ensachant la marchandise de son client, la dame hèle des vendeurs de cartes de recharge pour la monnaie Ce qui n'échappe pas aux oreilles de trois djenks rodant en quête de proies. Inconscient du danger qui le guette, le pauvre homme prend sa monnaie et l'ajoute, sous les yeux gourmands des bandits qui se sont approchés, à ladite liasse de billets. Le voilà maintenant dans une ruelle obscure à quelque cent mètres de chez lui. Deux bandits l'y suivent, leur troisième guettant à l'entrée de la rue. « Vide tes poches !», ordonne le chef. La réaction du valeureux ne se fait pas attendre : lâchant prestement tout ce qu’il a en main, il se rue sur son assaillant, le bat violemment et le maîtrise. Mais le complice du bandit intervient à grand coups de machette ! Mohamed Salem s'écroule dans un bain de sang. À moins de cinquante mètres du drame, la vendeuse a remarqué la scène et s’apprête à crier secours mais le troisième bandit lui fait signe de la fermer, sinon, couic ! Et le doigt qu’il passe sur sa gorge dit tout... Sans s’attarder, les assassins vident toutes les poches de leur victime, s'emparent de son boubou et disparaissent. 
 

La vendeuse alerte le propriétaire de la pharmacie voisine qui accourt aussitôt. Le blessé qui saigne beaucoup lui adresse quelques mots avant de s'évanouir. Un automobiliste s'arrête et l’embarque pour l'hôpital Cheikh Zayed ou il décèdera un peu plus tard.

Après le constat des autorités, la police ouvre une enquête dirigée par le directeur général de la sûreté Mesgharou Ould Sidi. Il passera vingt-quatre heures au commissariat Toujounine 3 pour superviser les recherches. On dresse des portraits-robots des suspects grâce aux déclarations des témoins. Il ne reste plus qu’à lancer les dizaines d'informateurs de la police dans les milieux de la délinquance. Un premier suspect est épinglé le matin. Ses deux complices le suivront dès le lendemain. On découvre l'arme du crime et le portable de la victime. Dimanche, la reconstitution du meurtre a lieu sur place, le dimanche 6 Juin vers deux heures du matin. Des centaines de badauds avaient attendu le « spectacle » toute la journée mais le couvre-feu les a obligés à y renoncer.

 

Dizaines d’autres agressions…
 

Au cours de cette même semaine, un imam et trois autres personnes qui sortaient d'une mosquée au quartier virage Dik ont été braqués par deux malfaiteurs cagoulés et armés de pistolets. Les clientes d'un hammam à Aïn Talh ont été, elles aussi, délestées du contenu de leur sac par un bandit masqué qui les a tenues en respect grâce à un poignard. Arrêté deux jours plus tard, Ahmed « Joker » a reconnu son délit. Au Carrefour, un jeune homme a risqué sa vie pour sauver une femme du couteau d'un autre malfaiteur. Le courageux garçon s’est blessé la main en arrachant l'arme, une patrouille de la gendarmerie est intervenue pour arrêter le bandit. Au cours de cette  violente semaine, des dizaines d'autres agressions au couteau ont été commises à Tin Soueïlim, Dar Naïm, Arafat, Riyad, Teyaret et Toujounine. Une bande continue à défier la police et sévir au quartier Mosquée Barka de Tarhil. Les habitants portent plainte de partout. 

 

Et les femmes s’y mettent !
 

Dimanche 6 Juin, nouvelle tournure du crime au Carrefour du 24 Avril.  Droguée, une jeune femme armée d’un poignard est entrée soudain dans une boutique de vente GSM  pour en braquer le tenancier. Rusant, celui-ci a réussi à maitriser la fille avant de la remettre à la police.

Mosy

lecalame

 
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