Un cadavre dans la malle arrière
A l’instar de leurs voisins de la zone Est de Nouakchott, la plupart des secteurs de Mellah sont considérés à risque. Les délinquants et malfaiteurs y pullulent. Des bandes criminelles sans scrupules y circulent, jour et nuit, faisant de nombreuses victimes.
De retour de vacances au Hodh El Gharbi, une famille retournait, il y a quelques jours, à son domicile situé au secteur 1 de Mellah. Elle ne tarde pas à poser des questions sur l’odeur pestilentielle qui plane. « Oh », déclare le gardien avant de quitter les lieux, « il y a un chat qui a crevé, tout près ». Un peu plus tard, le père de famille s’aperçoit qu’un pneu de sa voiture restée garée dans la cour de la maison est crevé. Il appelle un « Michelin » qui commence par ouvrir la malle arrière du véhicule, pour récupérer la roue de secours et le cric. Aussitôt, la pestilence devient insupportable. Et pour cause : un cadavre décomposé git à l’intérieur du coffre ! Cris d’horreur et de dégoût… Une foule de curieux s’amasse tout de même.
On informe la police qui vient marquer un périmètre de sécurité autour de la maison et éloigner les badauds, le temps d’attendre l’arrivée du procureur de la République de la wilaya-Sud. Celui-ci finit par arriver une heure plus tard en compagnie des autorités et d’un médecin qui examine le cadavre avant qu’il soit évacué à la morgue. La police arrête des suspects : le couple, le Michelin et le gardien. Le cadavre finit par être identifié. Il s’agit d’un jeune parent du gardien qui a séjourné avec lui à la maison, avant de disparaître, une semaine plus tôt. C’est en vain que sa famille avait entrepris des recherches. La police relâche le couple et le réparateur et garde à vue le gardien. Le père de ce dernier a déclaré ne porter plainte contre personne car son fils pourrait être mort naturellement. L’enquête suit son cours et le père de la victime n’a pas encore porté plainte, « mon fils », dit-il, « est peut-être décédé de mort naturelle ». Les résultats de l’autopsie seront, à cet égard, probablement décisifs.
Profession, marabout
Dans un quartier périphérique de la ville, se trouve une petite maison, en bordure d’une ruelle. Elle comprend trois chambres en zinc alignées qui ouvrent sur une petite concession. Un groupe d’hommes y joue souvent aux cartes. Les visiteurs et visiteuses vont et viennent, en flot continu, tout au long de la journée. Des jeunes filles habitent ici en permanence. S. D., le marabout-guérisseur, est fort sollicité par ses patients. Certains mâles de ceux-ci sont reçus en compagnie d’une des filles. Un entretien à huit clos…
Un peu plus tard, c’est apparemment fort réjoui que le visiteur sort de la chambre du « marabout », tandis que la douce créature attend que celui-ci sorte des toilettes, pour lui verser sa commission, avant d’aller attendre un nouveau « patient ». S.D. passa ainsi quelques années à soulager les hommes – et leur portefeuille – avant que la police ne découvre sa combine et l’arrête. Après les violons du commissariat, le marabout proxénète déménagea… pour rouvrir, probablement, ailleurs.
Une jeune fille poignardée
Plusieurs quartiers de Nouakchott vivent, ces jours-ci, une vraie psychose, du fait de l’insécurité galopante. Le quartier Carrefour est particulièrement touché, avec une recrudescence très sensible des vols, agressions et braquages, malgré les patrouilles de la Garde nationale, hélas de plus en plus rares, à partir de minuit. Jeudi 12 Octobre, vers vingt-une heures, une jeune fille téléphone, avec son portable de valeur, dans une ruelle sombre tout près de chez elle. Soudain, une Carina grise argentée, verres fumés, s’arrête à ses pieds. Un jeune homme de teint clair en descend vivement, poignard en main. « Donne vite le téléphone ! », ordonne-t-il. La fille recule et crie. Sa sœur arrive en courant à la rescousse et prend le bandit au collet. Il se débat et lui assène un coup de poignard à l’avant-bras. Saignante, la courageuse fille tombe mais ne lâche pas prise. Du coup, le boubou du malfaiteur se transforme en lambeaux. Il parvient cependant à se dégager, s’engouffre dans la voiture immatriculée 2163 AL 00, conduite par un comparse de teint foncé qui démarre aussitôt.
Evacuée d’urgence au CHN, la blessée est hors de danger. La police a ouvert une enquête qui n’a encore rien donné. La voiture utilisée par les bandits était déclarée volée depuis quarante-huit heures.
Une bande de cambrioleurs, dirigée par un récidiviste connu sous le sobriquet de « Jarr », sévit, ces jours-ci, dans la même zone, investissant, presque chaque nuit, un domicile pour le dévaliser. Réveillés en sursaut, ses occupants se voient sommés de rester tranquilles, le temps que les gredins emportent tout. Le commissariat de police Arafat 2 a reçu plusieurs plaintes.
Mosy
source lecalame.info