Une jeune fille cheffe de gang
Arafat est une des zones de Nouakchott où prévaut la plus totale insécurité. Chaque coucher de soleil y ouvre le sinistre bal des braquages, agressions, vols et viols, en la plupart de ses quartiers. Le taux de criminalité enregistré les années passées est un des plus élevés de notre ville. Et ses nombreux services de police : six commissariats dont celui dédié aux mineurs et DRS ; n’y ont jamais cessé d’avoir du pain sur la planche.
On compte, ces deux derniers mois, des dizaines de braquages et agressions en cette commune. Suite à de nombreuses plaintes, le commissariat de police Arafat 1 ouvre une enquête. Lancés sur une piste, ses agents mettent la main deux jours plus tard sur deux suspects. Leur audition permet d’en interroger quelques autres. Une vingtaine de malfaiteurs dont des récidivistes s’avouent auteurs de la plupart des délits commis dernièrement et se retrouvent ainsi en cellules. Ils. Une bande organisée et structurée donc… mais sous les ordres de qui ? Un grand repris de justice, comme le pense d’abord la police ? Que nenni ! Il s'avère finalement que le cerveau de cette bande est celui d'une jeune fille d’à peine vingt-deux ans. Fatis, comme on l'appelle, n'est guère connue des fichiers policiers : toxicomane, elle n'a fréquenté que rarement les violons des commissariats. La voici désormais écrouée à la prison des femmes d'Arafat police, après avoir été déférée devant le procureur, avec ses hommes qui se retrouvent, eux, en celle de Dar Naïm.
Sept viols en une semaine !
L’Est de la ville fait tout dernièrement face à multiplication soudaine de viols. Au quartier Mbeyet Achra, un pervers s’est introduit la nuit dans la cabane d’une pauvre famille et violé, sous la menace d'un couteau, une jeune fille à demi-endormie. Arrêté le lendemain, il a avoué son forfait. À moins d'un kilomètre de là, un boutiquier violait une fillette de huit ans qu'il avait réussi à enfermer dans sa boutique. Dénoncé par l’enfant, il est arrêté quelques jours plus tard. Un jeune garçon de douze ans est lui aussi violé par un maçon qui l'a enfermé chez lui. Arrêté, celui-ci nie tout en bloc. Les parents finissent par retirer leur plainte. Deux jeunes filles revenant chez elles vers 22 heures sont kidnappées par des djenks à bord d'un véhicule aux vitres fumées. Elles déclarent avoir été battues et violées avant d'être abandonnées loin de chez elles. Une femme habitant seule dans une petite maison de Bouhdida est violée par deux malfaiteurs sous la menace d'armes blanches… Quant à la septième victime, une fillette de onze ans, plus de peur que de mal : agressée sur l'axe Aziz, elle a été heureusement sauvée des griffes du criminel par des passants accourus à ses appels au secours, contraignant le bandit à prendre la poudre d'escampette sans avoir pu assouvir sa criminelle passion.
Trente graciés reviennent en taule
À l'occasion de la dernière fête d'El Fitr, la présidence de la République rendait publique une décision graciant plus de deux cents prisonniers de droit commun, suivant des critères bien déterminés… mais malheureusement, fort mal respectés, rendant à la liberté nombre de dangereux récidivistes et bandits de grands chemins, au grand dam de l'opinion publique. Il n’aura fallu guère de temps à plusieurs d’entre eux pour revenir à leurs vieilles méthodes : cinq dès le lendemain ; une dizaine les jours suivants ; une autre quinzaine au cours des deux semaines passées. Vite alpagués et déférés illico, voilà donc une bonne trentaine des graciés déjà revenus en taule. Question de temps pour ceux des autres tout aussi abusivement libérés ? Très probablement, hélas pour eux, mais on espère surtout que ce soit à moindre frais pour les honnêtes citoyens…
Mosy
lecalame.info