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Jeudi 11 Juin 2020 - 08:15

Le jeune homme, le marabout et l'âne
 

Il y a quelques jours, une femme allait vers 10h, au volant de sa voiture, du quartier Dar El Beidha à celui d’El Mina en passant par la zone industrielle. Arrivée en vue du marché de bétail, elle remarque, entre deux hangars à soixante mètres de la chaussée, un jeune homme accroupi près du cadavre d'un âne. Il avait une machette à la main et semblait découper quelque chose. Se croyant victime d’une hallucination, elle fait demi-tour et s'approche de la scène. Un jeune homme vêtu d'une chemise et d'un pantalon est bel et bien en train d'éventrer un âne mort. Elle observe de loin, jusqu'au moment où le quidam enlève le foie de l'animal, l'enfouit dans un sachet et s'en va. La femme appelle alors des passants et les informe de ce qu'elle vient de voir. Deux d’entre eux prennent aussitôt le jeune homme en filature. Se sentant suivi, celui détale comme un lapin, toujours pisté par ses poursuivants bientôt rejoints par d’autres badauds. La traque ne dure pas car des vendeurs de bétail bloquent le passage du fuyard et l'immobilisent.
 

Un gendarme et un garde qui passaient par là l'arrêtent, lui font rebrousser chemin pour retrouver le sachet qu'il a jeté en courant et l'emmener ensuite devant le cadavre de l'âne. Une énorme foule se rassemble. Puis on conduit le jeune homme au commissariat de police El Mina 3 pour l’y placer en garde à vue. La foule hurle un moment devant le commissariat, vitupérant contre les vendeurs de viande d'âne et de chien. Beaucoup de rumeurs circulent. On affirme que cet homme vendait la viande d'âne à des épiciers qui en feraient de la viande hachée. D'autres qu'il la livrait à des bouchers d'El Mina et d'Arafat.
 

Son audition va révéler tout autre chose. L’homme est un ressortissant malien qui souffre de troubles psychiques. Son marabout lui aurait prédit guérison avec un foie frais et complet d'âne. Après avoir cherché partout en vain au Mali, il aurait appris qu'en Mauritanie les cadavres d'âne pourrissent dans les rues. Entré début Mars à Nouakchott, il y passait sa journée à rechercher une telle fraîche dépouille et n’aurait enfin trouvé son besoin que ce jour-là.

 

Tentative de hold up
 

Le quartier Ten Soueilim demeure un point chaud de la délinquance et du crime. Des bandes de malfaiteurs y circulent jour et nuit, braquant, agressant, cambriolant et violant. La fameuse « Bande des dix » passa des mois à y défier la police. Le carrefour Ten Soueilim abrite plusieurs agences de transfert d'argent : Gaza, Tadamoun, etc. Autant de cibles potentielles pour ces bandits alors que ceux qui y travaillent ne prennent aucune mesure de sécurité.
 

Il y a quelques jours, vers 11h, une de ces agences reçoit plusieurs clients lorsque, visage masqué et pistolet en main, un jeune homme fait soudain irruption. « Tout le monde à terre ! », intime-t-il. Les deux agents se cachent aussitôt derrière le comptoir en béton, fermé par une forte grille cadenassé. L’un d’eux appelle la police. Le voleur se retire alors tout aussi précipitamment qu’il était venu, suivi par les clients hurlant au voleur. Il détale dans une ruelle et se voyant toujours pourchassé, tire en l'air. Ses poursuivants rebroussent aussitôt chemin. Mais voici qu’apparaît une voiture de police ! Le bandit n'a qu'une balle dans son chargeur. Ce qui l'oblige à se rendre aussitôt et remettre l'arme. Une fois au commissariat de police Arafat 2, S.M. alias Al Vouta, un repris de justice fraîchement sorti de prison, avoue avoir volé ce pistolet – un Beretta italien – au domicile d'un policier à Arafat.

 

De dangereux récidivistes en liberté
 

Comme annoncé dans les colonnes de notre précédente édition, plus de deux cents prisonniers de droit commun ont bénéficié d'une grâce présidentielle, a priori suivant des critères précisément définis. Parmi ces critères, n'avoir jamais commis ni crime de sang ni viol et avoir suivi une bonne conduite en prison. Malheureusement, il apparaît que ces critères n’ont pas été respectés car la majorité des graciés est constituée de très dangereux criminels. Le clientélisme aurait pris le dessus. Des détenus condamnés pour bagarre ou petits vols sont restés dans les geôles, alors que de grands récidivistes ont été relâchés. Ainsi Abdallah Lekhal, Kabila junior, Van Damme, Ely l'artiste, Mohamed Lowrak, Lehnech, Hassen Zegueb... La police doit mettre cette racaille sous haute surveillance. Mais il est hélas fort probable que tel ou tel de ces bandits de grand chemin récidive sans tarder.
 

Mosy

lecalame.info

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