Une fête mouvementée
L’Aïd El Vitr a été célébré cette année sous un sceau particulier : psychose du Covid, tout le monde confiné. « Célébré » est même trop dire : la fête n’a pas pu avoir lieu. Rares déplacements le matin, couvre-feu dès seize heures. Mais l’énorme consigne sécuritaire et l’interdiction de circuler n’ont pas empêché les malfaiteurs de commettre de nombreux crimes et délits.
Trois meurtres au jour J
Samedi 23 Mai, fête de la Korité, deux amis, dont un jeune coiffeur marocain qui tient en main un sac contenant un ordinateur portable, traversent les jardins maraîchers pour se rendre à Sebkha où habite ledit coiffeur. Quand les jeunes hommes arrivent au goudron, il est déjà 16h30 et les passants se font rares. Un groupe de djenks surgit soudain d’une ruelle, pointant couteaux. « Passez-nous le sac et vite ! », ordonnent-ils. Le compagnon du marocain saisit le sac et s’enfuit, jambes au cou, tandis que son ami tente vaillamment de résister. Mais trop vite lardé de coups de poignards, il s’écroule et meurt. Les bandits disparaissent aussi vite qu’ils étaient venus, laissant le cadavre baignant dans le sang...
Dans un quartier périphérique de Nouadhibou, une dispute oppose, le même jour, deux jeunes hommes. l’un d’eux décède, poignardé par l’autre. Même topo même bilan à Aïoun à l’Est du pays où Mohamed Abdallahi, âgé de vingt ans, est poignardé par son meilleur ami pour une histoire de jolie nana. Les meurtriers de Nouadhibou et d’Aïoun sont arrêtés quelques heures plus tard. Ceux de Sebkha, trois jours après. De jeunes récidivistes, semble-t-i,l en quête de haschisch.
Cent cinquante prisonniers graciés
À l’occasion de la fête, la présidence de la République a gracié cent quarante-six prisonniers de droit commun, selon des critères définis par l’Association mauritanienne des droits de l’homme. Prison des femmes de Nouakchott : deux graciées ; prison d’Atar, un ; bagne d’Aleg, vingt ; prison de Nouakchott-Sud, dix-huit ; Dar Naïm, neuf ; Aïoun, cinq ; Nouakchott-Ouest, vingt-quatre ; Néma, sept ; Nouadhibou, vingt-cinq ; Bir Moghreïn, dix-huit ; Nouakchott-Nord, trente-huit. Espérons qu'aucun d’eux ne récidivera… mais cela ne peut être garanti !
Braquage à Cité-plage.
Durant la nuit précédant la fête, une bande de malfaiteurs qui se déplaçait à bord d’une Toyota Corolla immatriculée 7745 AA 00 investit une boutique de la Cité-plage vers 22h. Objectif : immobiliser le boutiquier qui est seul et dévaliser ensuite son commerce. Mais celui-là résiste et parvient même à se saisir du chef de la bande ! Les complices de ce dernier prennent la poudre d’escampette, les voisins accourent et accompagnent le glorieux boutiquier et son piteux captif au commissariat de police. M.M. ne restera pas longtemps au violon car ses parents sont influents. Comble d’injustice, voilà sa victime menacée à son tour de prison, si elle ne retire pas sa plainte !!!
Deux dangereuses bandes au filet.
Même jour, même heure, mais à Dar Essalam, le domicile d’une femme seule est pris d’assaut par une bande de voyous en quête de butin. La dame crie de détresse, ses voisins accourent et appréhendent les trois intrus. Déjà fichés par la police, A.B. B.M. et M.D ont été déférés et écroués.
De son côté, le commissariat de police de Riyad 1 a arrêté voici quelques jours, après enquête et traque, une grande et dangereuse bande de malfaiteurs. Ils sont accusés de vols à main armée, viols, agressions, cambriolages et braquages. Des armes à feu et plusieurs armes blanches ont été saisies. Cette bande est composée de douze personnes, récidivistes en grande majorité dont la plupart venait de sortir de prison.
Mosy
lecalame.info