Notre arène politique serait-elle devenue un panier de crabes, une nouvelle écurie d’Augias qu’il serait urgent de nettoyer pour ne pas tomber encore plus bas dans la déchéance ? Quelques exemples triés sur le volet donnent une idée de l’ampleur du déclin : un député qui accuse, sans preuves, un homme politique d’avoir obtenu une importante somme d’argent généreusement octroyée par un riche homme d’affaires, pour financer sa campagne lors de la dernière présidentielle, et refuse obstinément de faire son mea culpa pour éviter un procès… Une activiste des réseaux sociaux, connue pour n’avoir pas sa langue dans sa poche, qui accuse ce même député d’être « les hémorroïdes du Parlement »… Une députée qui traite le Premier ministre et sa délégation de « chiens de garde » avant de se faire expulser manu militari de l’Hémicycle…
Certes le phénomène n’est pas nouveau : Ould Abdel Aziz n’avait-il pas pris la mauvaise habitude de traiter les leaders de l’opposition de « vieux croulants », entre autres propos peu amènes ? Certains le lui rendaient bien mais il n’en avait cure, l’essentiel pour lui étant d’amasser une fortune – il y a d’ailleurs réussi au-delà de toute espérance – quitte à laisser la scène politique en lambeaux où tout un chacun peut se prévaloir de ce qu’il n’a jamais rêvé d’être.
Faudrait-il ici rappeler que les principes du débat, dans un pays officiellement déclaré islamique, sont ceux de la Shûra ? Et il serait fort bon d’inscrire, aux portes de tous nos marchés – politiques y compris – la célèbre citation d’Eugène Chatelain : ‘’La politique est une affaire de politesse’’.
Ahmed oud Cheikh
lecalame