Les limiers de la Police de Ryadh ont démantelé un réseau d’escrocs chevronnés qui entretenait ces dernières années une vaste mafia foncière dans les quartiers périphériques de Dar El Beidah, LAR et de Arafat. Le cerveau de la bande, un nommé Isselmou Ould Khaïry, administrateur à la retraite, a été mis aux arrêts. C’était jeudi dernier. S’étant attaché les services d’un groupe de quatre personnes, l’homme était parvenu à gruger une kyrielle de victimes et à flouer plusieurs cabinets de notaire. En fait, il s’était spécialisé dans la vente de terrains, répondant à toutes les sollicitations. Quelqu’un voudrait un terrain quelque part dans les zones sud, sud-est ou sud-ouest de Nouakchott ? Il avait chaque fois, des terrains à proposer.
Mis aux arrêtes jeudi dernier en compagnie de se bande, mal lui en prendra. Puisque rapidement la plie a découvert qu’il ne s’agissait que d’un truand ! Et s’il a été finalement arrêté et gardé au frais, c’est que l’un des membres de son groupe, a décidé de collaborer en disant la vérité. Selon ce dernier, Isselmou détenait des cachets et des formulaires de documents administratifs de propriété foncière. Chaque jour, il organisait des rondes dans les quartiers cibles pour recenser les terrains abandonnés qui avaient l’air de n’appartenir à personne. Une fois l’un d’eux retenu, il envoyait l’un de ses agents sur place, auprès des voisins pour prendre des nouvelles. Et quand on leur dit ignorer le propriétaire du terrain, Isselmou s’empressait de s’établir des documents de propriété avant de le proposer à la vente. Nombre de terrains vendus sont ainsi en litige devant les Autorités, soit devant des cadis, soit devant des préfets.
Très persévérant, Isselmou s’en serait souvent sorti triomphant. C’est que très souvent, las de suivre leurs problèmes dans l’administration, les propriétaires authentiques de terrains spoliés, cherchent une solution à l’amiable. La semaine dernière, Isselmou devait avoir affaire avec un « coriace » qui plus est Officier de l’armée. Mardi, alors qu’il venait inspecter un de ses terrains à Dar El Beidha, sa surprise en découvrant que sur place, du sable et des coquillages venaient d’être déposés pour l’entame d’un chantier. Il s’agissait pourtant bien de son terrain ! Quand il présenta ses documents de propriété à ceux-là qu’il avait trouvés devant lui, ces derniers furent de même. Décision fut prise de se rendre chez le cadi puis au commissariat où furent convoqués Isselmou et sa bande qui avaient vendu le terrain. A la vue de l’officier en tenue militaire, c’était la frousse, chacun cherchant à se disculper. C’est ainsi que la vérité fut sue, par l’un des membres du gang.
Un dossier d’escroquerie, d’abus de confiance, de vol fut établi contre Isselmou… Et en toile de fond de cette affaire aux relents de litiges fonciers, est égrenée une kyrielle d’infractions portant : association de malfaiteurs, faux et usage de faux portant sur des titres fonciers, usurpation de fonction.
Ahmed B