Tout a une fin, comme on dit. Et parfois au moment où l’on s’y attend le moins, tant la situation s’est normalisée. Mais la Banque Centrale ne l’entendait pas de cette oreille. Elle vient de donner un énorme coup de pied dans la fourmilière en décrétant que les transactions financières à travers les applications mobiles seront strictement réglementées et plafonnées. Évoluant jusqu’alors dans un contexte marqué par l’anarchie et brassant des milliards dont une partie était sans doute d’origine douteuse, ces applications n’avaient jamais été encadrées par une quelconque loi. La Mauritanie est le seul pays au monde où, par un simple clic, on peut échanger des centaines de millions.
Il suffit juste d’avoir un smartphone et, bien évidemment, un compte bien garni. Par qui, par quoi et comment ? Personne ne s’était jamais posé la question. On a ainsi vu des fortunes pousser comme des champignons et des anciens pauvres ne plus savoir où mettre l’argent, tant il coulait à flots. Ni les services anti-blanchiment ni le fisc n’avaient essayé de tracer ces montants faramineux. Les restrictions drastiques imposées aux applications, commencent déjà à faire grincer des dents, et pour cause. Elles rapportent de l’argent, et pas qu’un peu, aux banques et à certains usagers… Régleront-elles le problème pour autant ? Rien n’est moins sûr. Plus qu’une décision de la BCM, ce qu’il faut, c’est un ensemble de lois réglementant les flux financiers, à l’instar de ce qui se fait un peu partout dans le Monde. L’argent, dit l’adage, n’a pas d’odeur. Mais il est traçable. Il suffit juste d’un peu de volonté.
Ahmed ould Cheikh
lecalame